Texte de la QUESTION :
|
M. Philippe Dubourg souhaiterait appeler de nouveau l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation du sénateur Ingrid Betancourt, enlevée par les FARC et retenue en otage depuis le 23 février 2002. Le vice-président de la Colombie a participé à une table ronde organisée au Parlement européen. Le conseiller spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Colombie et le directeur à Bogota de l'office du haut commissaire aux droits humains des Nations unies participaient à cette réunion, de même que des représentants des États membres de l'Union européenne. La présidence italienne de l'Europe était représentée par son directeur général pour les Amériques. Des commentaires et des questions sur divers aspects de l'application des droits humains et du droit international humanitaire en Colombie ont été présentés au vice-président par cinq représentants d'ONG parmi lesquels le représentant des comités Ingrid Betancourt qui a demandé une intervention de l'Europe pour aider le président et le vice-président de Colombie à conclure au plus tôt un accord sur l'échange de prisonniers militaires des FARC contre des guérilleros emprisonnés, ce qui paraît un premier pas d'une solution qui pourrait être globale au problème des otages. L'utilisation et du kidnapping et de la prise d'otages pour atteindre des buts politiques ou autres doit être dénoncée de la manière la plus ferme ; c'est la raison pour laquelle l'échange d'otages civils pour libérer des combattants prisonniers ne peut être accepté par un État souverain. Mais, dans le même temps, il est du devoir de n'importe lequel des gouvernements de faire tout ce qui est en son pouvoir pour assurer la sécurité de ses citoyens civils et militaires et pour les faire libérer lorsqu'ils sont détenus. Les contacts directs ou indirects nécessaires pour conclure un tel accord sont compliqués par le fait qu'il s'agit de groupes armés illégaux. Néanmoins, de tels contacts ont toujours eu lieu et continuent à avoir lieu. En Colombie deux otages, une Allemande et un Espagnol, viennent d'être libérés par l'ELN et cinq autres - quatre Israéliens et un Britannique - sont sur le point de l'être. Il lui demande donc, dans ce contexte particulier de la Colombie, qu'elle est la position de la France et comment elle entend oeuvrer, dans le cas d'Ingrid Betancourt, pour aider par la conciliation et le dialogue les autorités souveraines de Colombie a entrer en discussion avec les FARC en vue de la libération, avec Ingrid Betancourt, de bien d'autres prisonniers retenus comme otages.
|
Texte de la REPONSE :
|
La séquestration prolongée de personnes par les guérillas est l'un des aspects les plus dramatiques du conflit colombien. Le gouvernement français a constamment souligné sa ferme condamnation de la pratique des enlèvements et sa vive préoccupation au sujet de la situation des otages. Il s'est en particulier mobilisé en vue d'obtenir la libération de notre compatriote Ingrid Betancourt, séquestrée depuis deux ans par la principale guérilla colombienne, les FARC. Le président Uribe, dont la France soutient les efforts pour rétablir l'autorité de l'État dans son pays, connaît toute l'importance que les autorités françaises attachent à cette affaire. Il sait qu'elles appuient la conclusion d'un accord à caractère humanitaire qui permettrait la libération des personnes séquestrées, dont Mme Ingrid Betancourt, en échange de celle de membres des FARC emprisonnés. Il revient aux parties concernées de trouver les conditions d'un tel accord, avec l'aide de l'Église catholique et des Nations unies. La France exprime également sa disponibilité à aider les Colombiens dans cette voie. La France espère une issue favorable qui signifierait la fin d'une épreuve terrible pour les otages et leurs proches. Elle pourrait également être le signe d'une volonté de s'engager enfin sur la voie d'une solution négociée du conflit colombien. Instruit par l'expérience, le peuple colombien appuie, dans sa majorité, la politique de fermeté du président Uribe à l'égard des groupes armés illégaux. Mais aucune solution durable au conflit ne pourra être trouvée sans la négociation d'accords permettant la réinsertion des membres des groupes armés illégaux dans la société colombienne. L'accord humanitaire que la France appelle de ses voeux serait un pas dans cette direction.
|