DEBAT :
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LUTTE CONTRE L'OBESITE DES JEUNES M.
le président. La parole est à M. Olivier Jardé, pour le groupe Union
pour la démocratie française. M. Olivier Jardé. Monsieur le
président, ma question, à laquelle j'associe mes collègues Préel et Leteurtre,
s'adresse à M. le ministre de la santé et des solidarités. Toutes les études,
en Europe et en France, démontrent une augmentation importante de l'obésité,
certains parlent même d'épidémie. En 2005, 20 % de nos enfants étaient obèses à
huit ans. Pis, au sein de la population nationale, la proportion d'obèses
augmente de 5,7 %. Or, vous le savez, 90 % des produits alimentaires dont on
fait la publicité aux enfants sont très sucrés ou contiennent de nombreux corps
gras. Vous tous, mes chers collègues, savez qu'il existe aussi une incidence
socioprofessionnelle. Un quart des enfants qui vivent dans les milieux
défavorisés sont obèses, contre seulement 10 % dans les familles de
cadres. L'obésité est une véritable maladie qui entraîne l'échec scolaire,
les troubles professionnels et les risques cardiovasculaires. Faut-il aller
jusqu'à interdire les sodas comme on le fait pour le tabac ? Je ne le pense pas.
Des actions ont déjà été menées, monsieur le ministre. Quelles en ont été les
répercussions ? Cette situation est tout à fait alarmante. Qu'envisagez-vous en
matière de prévention et de soin pour éviter que nos enfants ne deviennent
obèses ? (Applaudissements sur les bancs du groupe Union pour la démocratie
française.) M. le président. Comme je l'avais pressenti,
c'est une question " européenne " ! (Sourires.) Je tiens à le préciser
parce que le groupe UDF m'a demandé de bien veiller à ce que, chaque premier
mercredi du mois, les quatre premières questions portent sur des thèmes
européens ! La parole est à M. le ministre délégué à la sécurité sociale, aux
personnes âgées, aux personnes handicapées et à la famille. M.
Philippe Bas, ministre délégué à la sécurité sociale, aux personnes
âgées, aux personnes handicapées et à la famille. Monsieur le député Jardé,
je réponds au nom du ministre de la santé et des solidarités, qui se trouve
aujourd'hui à l'hôpital psychiatrique de Pau. (Rires sur les bancs du groupe
socialiste.) La France a été la première en Europe à mettre en oeuvre en
2001 un programme national nutrition santé, lequel a été suivi par la loi
relative à la politique de santé publique en 2004 et par le nouveau programme
national nutrition santé de septembre 2006. L'obésité est, en effet, devenue un
phénomène majeur de santé publique, surtout pour les enfants - vous avez eu
raison de le souligner, monsieur le député. On sait, par exemple, que, dans les
années 1980, un enfant sur vingt était atteint d'obésité, aujourd'hui, c'est un
enfant sur six. Le diabète touche deux millions de Français. Dans le nouveau
plan national nutrition santé de septembre 2006, le ministre de la santé a
cherché à obtenir l'engagement des industries agricoles et alimentaires. Ce plan
s'adressera en priorité aux populations défavorisées. En 2007, les crédits de
l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé seront accrus de
10 millions d'euros - c'est essentiel. De plus, à partir du 1er février 2007,
nous demanderons aux industriels d'apposer un bandeau sur leurs publicités
alertant sur les dangers de l'obésité. S'ils manquent à cette obligation, ils
devront payer une taxe de 1,5 % sur le montant de ces publicités.
(Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.) Vous voyez que le
Gouvernement est pleinement conscient de la nécessité de franchir de nouvelles
étapes dans la lutte contre l'obésité, qui est aujourd'hui une grande cause de
santé publique. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un
mouvement populaire.)
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