DEBAT :
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CRISE DE L'INDUSTRIE AUTOMOBILE M.
le président. La parole est à M. François Asensi, pour le groupe des
député-e-s communistes et républicains. J'espère que cette question aura une
connotation européenne ! (Sourires.) Plusieurs députés du
groupe des député-e-s communistes et républicains. Tout à fait,
monsieur le président ! M. le président. Je m'en félicite
! Vous avez la parole, monsieur Asensi. M. François
Asensi. Monsieur le Premier ministre, l'industrie automobile est dans
la tourmente. Nous sommes au début d'une crise dont l'ampleur dépassera celle de
la sidérurgie. En Europe, ce secteur représente dix millions d'emplois, et un
million et demi d'emplois, directs et indirects en France. Pour faire jouer le
moins-disant social et faute d'harmonisation fiscale et sociale, les entreprises
délocalisent massivement vers les pays de main-d'oeuvre à bas coût. Les
équipementiers, comme Delphi ou Valeo, suivent ce mouvement. Des dizaines de
sites sont menacés dans toute la France. En un an, 8 400 emplois dans ce secteur
ont été détruits. Le coût de la main-d'oeuvre ouvrière ne compte que pour 7 %
du prix d'une voiture, alors que la valeur ajoutée par salarié dans ce secteur
n'a cessé d'augmenter. L'absence de croissance constatée au troisième trimestre
va accélérer la suppression d'emplois industriels et des pans entiers sont
menacés tels que le câblage électrique, les fonderies, le décolletage, la
serrurerie... Face à ces difficultés, vous avez annoncé une aide de 400 millions
d'euros. Mais quels résultats, en termes d'emplois, avez-vous obtenus avec les
aides publiques déjà attribuées aux cinq pôles de compétitivité de la filière
? Le Gouvernement doit aujourd'hui stopper la saignée et, s'il le faut, ester
en justice contre toute procédure de licenciement collectif dans l'industrie
automobile. Tous les bassins d'emplois traditionnels, en France, en
Allemagne, en Angleterre, en Italie, sont confrontés à cette même
crise. Monsieur le Premier ministre, quelles mesures envisagez-vous de
prendre pour sauvegarder l'emploi industriel et l'ingénierie, en concertation
avec nos partenaires européens ? (Applaudissements sur les bancs du groupe
des député-e-s communistes et républicains et sur plusieurs bancs du groupe
socialiste.) M. le président. La parole est à M. le
ministre délégué à l'industrie. M. François Loos,
ministre délégué à l'industrie. Monsieur le député Asensi, cette question
a effectivement une dimension européenne, le problème touchant l'ensemble de
l'Union, qui occupe une position très importante, puisque son industrie
automobile représente 40 % de l'industrie mondiale... M. Maxime
Gremetz. C'est mal barré ! M. le ministre délégué à
l'industrie. ... contre 20 % pour les États-Unis et 40 % pour l'Asie.
La France est le deuxième producteur européen, PSA occupant le deuxième rang,
derrière Volkswagen, et Renault, le quatrième. Depuis le début de l'année, la
croissance du secteur automobile en Europe n'a été que de 0, 4 % en nombre
d'immatriculations. Par conséquent, des mesures d'ajustement sont nécessaires.
Le Premier ministre les a annoncées la semaine dernière, et je les évoquerai en
réponse à une question qui va m'être posée. (Protestations sur les bancs du
groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et
républicains.) Notre politique industrielle est au diapason de la
politique européenne menée dans ce domaine. Elle a été mise en place par un
groupe de travail auprès du vice-président de la Commission européenne, M.
Verheugen, avec lequel nous oeuvrons aussi bien en faveur de la recherche
européenne dans l'ensemble de la filière qu'au service de la protection de
l'environnement, avec la mise en commun des normes évidemment fondamentales pour
l'évolution et le choix des nouveaux modèles, alors que nous mettons en place
une politique des biocarburants. M. Maxime Gremetz.
Expliquez-nous Valeo ! M. le ministre délégué à l'industrie.
Nous avons donc pris des mesures annoncées par le Premier ministre la semaine
dernière. La France participe à cette construction européenne de la filière
automobile, ainsi qu'à sa défense au plan international. (Applaudissements
sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement
populaire.) M. le président. Merci, monsieur le
ministre, d'avoir deviné la teneur d'une question qui n'avait pas encore été
posée ! (Sourires.)
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