Texte de la REPONSE :
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La promotion du français dans les pays candidats à l'entrée dans l'Union européenne constitue un défi pour l'avenir de notre langue en Europe et dans le monde. C'est dans la mesure où le français conservera une place privilégiée sur notre continent qu'il exercera un véritable pouvoir d'attraction vis-à-vis des autres régions. L'adhésion de ces pays à l'Union européenne les incite à acquérir la maîtrise de notre langue dont ils connaissent le rôle dans l'Union. Dans ce paysage, trois pays se distinguent : la Roumanie (2 millions d'apprenants), la Pologne (305 537 apprenants) et la Bulgarie (110 000 apprenants). Ces trois pays totalisent à eux seuls 90 % des effectifs d'apprenants de français. En Roumanie, le français est la première langue étrangère enseignée 47 % de l'effectif scolaire en première langue vivante (LV1) et en deuxième langue vivante (LV2). Dans le cadre de notre politique de promotion du plurilinguisme en Europe, nos ambassades accompagnent les réformes visant l'apprentissage obligatoire d'une deuxième langue vivante, la première étant le plus souvent l'anglais (Bulgarie, Hongrie, Slovénie). Cette mesure est très favorable au français comme l'a démontré de manière convaincante l'exemple de l'Espagne. Afin de favoriser l'enseignement d'un français de haut niveau, nos ambassades mettent l'accent sur les établissements bilingues qui constituent le vivier de recrutement des filières francophones universitaires. Les précurseurs ont été la Bulgarie (49 établissements à section bilingue dont 23 lycées bilingues), et la Roumanie (56 lycées à section bilingue), puis la Pologne (8 lycées bilingues, 8 collèges à section bilingue), la Hongrie (11 sections), la République tchèque (4 lycées bilingues) et la Slovaquie (5 sections et 10 lycées à français renforcé). Certaines sections ont été créées récemment à titre expérimental en Slovénie et en Lituanie. Un gros effort est porté sur la formation des enseignants (stages pédagogiques en France, bourses, mise à disposition de lecteurs, partenariats avec les Instituts de formation des maîtres [IUFM] en France). Certaines actions dans ce domaine sont régionales. C'est ainsi qu'un réseau de formateurs pour les professeurs de français a été mis en place pour les trois pays baltes. La France vient en outre de lancer un plan triennal de formation de 2 000 enseignants de français dans les pays d'Europe centrale et orientale. La promotion des certifications françaises - diplôme élémentaire de langue française et diplôme approfondi de langue française - (DELF-DALF) se fait également par le biais des postes qui forment les enseignants aux techniques de conception, de passation et d'évaluation des examens. Les filières francophones forment des étudiants qui trouvent un emploi facilement dans les entreprises françaises implantées dans ces pays ou qui en trouveront dans les institutions de l'Union européenne. La France accompagne la remise à niveau des cursus universitaires que le processus de Bologne accélère. Par exemple, un projet régional concernant la Pologne et la République tchèque a permis la création d'un réseau inter-universitaire de départements d'études françaises. Par ailleurs, le français gagne du terrain dans les établissements d'enseignement professionnel, ce qui lui donne une image de langue d'emploi, des affaires et d'ouverture sur l'espace européen et francophone. L'ambassade de France en Bulgarie apporte ainsi son appui à la mise en place d'une section bilingue pilote au lycée professionnel de banque et de commerce de Sofia (spécialité « commerce »). La plupart des universités se sont adaptées à l'urgence de former des traducteurs et des interprètes face à la perspective de l'adhésion à l'UE. La nécessité de langues-pivots s'est imposée ; le français y a toute sa place. La France a accompagné cet effort. Parmi les réalisations on peut citer l'école de traduction et d'interprétation au sein de l'université de Saint-Clément d'Ohrid à Sofia, une aide aux filières de traduction et d'interprétation de Lettonie-Lituanie qui permet à un plus grand nombre de francophones de se présenter aux différents concours européens de traducteurs et d'interprètes, le projet de formation en trois ans de 40 formateurs d'interprètes et traducteurs en Roumanie ou l'aide à la restructuration du département de traduction et d'interprétation de Lubljana. Enfin, notre coopération s'attache à donner une image dynamique du français pour attirer de nouveaux locuteurs par le biais des nouvelles technologies. C'est ainsi qu'en Bulgarie la mise en place d'une formation interdisciplinaire et inter-universitaire de haut niveau en linguistique informatique et en ingénierie linguistique est en cours et qu'a été montée une formation ouverte à distance pour l'utilisation des nouvelles technologies de l'information et de la communication. Le gouvernement français agit également en faveur de l'enseignement du français dans les pays nouvellement adhérents et les pays candidats au prochain élargissement par l'intermédiaire des programmes gérés par les opérateurs de la francophonie auxquels, comme le sait l'honorable parlementaire, la France apporte une contribution financière substantielle. Ainsi le plan pluriannuel pour le français dans l'Union européenne, confié à l'agence intergouvernementale de la francophonie et doté d'un financement français de 1,5 million d'euros, pour l'année 2004, comprend des formations à la langue française dans les pays concernés. Les publics-cibles sont les diplomates, les candidats au concours de la fonction publique européenne, les interprètes-traducteurs, les journalistes et plus généralement les cadres de la fonction publique ou du secteur privé qui ont vocation à travailler avec les institutions européennes. Afin de sensibiliser le public des pays concernés à l'intérêt d'apprendre notre langue, une campagne de communication dont le slogan est : « N'attendez pas d'être perdu pour apprendre le français » va être lancée dans les jours qui viennent, en Pologne, en République tchèque et en Slovaquie. L'agence de la francophonie vient, par ailleurs, d'ouvrir sa première antenne dans les pays d'Europe centrale et orientale, à Bucarest, ainsi qu'un centre régional francophone d'ingénierie éducative à Sofia. L'agence universitaire de la francophonie (AUF) est également très présente en Europe centrale et orientale. Son bureau régional est établi à Bucarest, depuis 1994. Elle gère l'institut de la francophonie pour l'administration et la gestion (IFAG), ouvert à Sofia en 1996. 200 étudiants francophones de 10 nationalités différentes y ont reçu une formation de troisième cycle. Elle compte, parmi ses membres, 39 établissements d'enseignement supérieur et de recherche dont 7 en Bulgarie, 2 en Hongrie et 14 en Roumanie. L'AUF appuie 16 filières universitaires francophones dans la région. Grâce au plan de relance de la francophonie annoncé par le Président de la République au sommet de Beyrouth, en octobre 2002, cet opérateur a pu doubler le nombre des bourses de formation initiale ou post-doctorante ainsi que les bourses d'échanges entre départements d'études françaises qu'il alloue chaque année, les portant à plus de 2000, en 2004, dont une part significative va aux étudiants d'Europe centrale et orientale. Enfin, la chaîne francophone TV5 qui a ouvert récemment un bureau permanent à Sofia est parfaitement captée dans toute la région et très utilisée par les enseignants de français à l'intention desquels elle diffuse des programmes spécifiques.
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