CUMUL DE L'ALLOCATION ADULTE HANDICAPÉ
AVEC LES REVENUS DU CONJOINT
M. le président. La
parole est à Mme Geneviève Perrin-Gaillard, pour exposer sa question,
n° 30, relative au cumul de l'allocation adulte handicapé avec les revenus
du conjoint.
Mme Geneviève
Perrin-Gaillard. Madame la secrétaire d'Etat aux personnes handicapées,
vous connaissez les conditions d'attribution de l'AAH lorsque la personne
handicapée est mariée non séparée, liée par un PACS ou vit maritalement : les
ressources ne doivent pas dépasser un certain plafond. Plus le conjoint valide a
un salaire élevé, plus l'AAH diminue.
L'alternative qui se présente aux
couples valide-handicapé est donc la suivante : soit ils renoncent à déclarer
leur vie commune et vivent dans l'illégalité ; soit le conjoint valide renonce à
toute carrière professionnelle et se contente de petits boulots pour conserver à
l'AAH un montant convenable.
De
nombreux couples dans cette situation demandent donc que le salaire du conjoint
valide ne soit pas pris en compte pour l'attribution de l'AAH. Cette disposition
permettrait au conjoint d'une personne handicapée d'exercer un droit à
travailler, à participer à la vie économique, à préparer un avenir. De vivre,
tout simplement.
Pouvez-vous nous
dire, madame la secrétaire d'Etat, ce que vous comptez faire au moment de la
révision de la loi d'orientation du 30 juin 1975 ? Une réflexion
est-elle en cours pour modifier les conditions d'attribution de l'allocation
adulte handicapé ? Nous sommes très souvent sollicités dans nos permanences à ce
sujet.
M. le président. La
parole est à Mme la secrétaire d'Etat aux personnes handicapées, qui
apporte sa présence radieuse dans cette assemblée.
Mme Marie-Thérèse Boisseau, secrétaire d'Etat aux personnes handicapées.
Merci, monsieur le président.
Madame la députée, l'AAH est un
minimum social qui garantit un revenu de base aux personnes handicapées. C'est
une prestation subsidiaire. Dans ces conditions, on ne doit pas s'étonner que
son montant soit plafonné et puisse être réduit en fonction des revenus
d'activité de la personne handicapée.
Dans le cas d'un couple, le plafond
de l'allocation adulte handicapé est doublé, ce qui constitue un avantage pour
la personne handicapée car ce doublement ignore les économies d'échelle. Le
deuxième adulte est pris en compte pour 70 % seulement. En l'état, il ne me
paraît pas opportun de modifier la législation. Toutefois, comme vous le
demandez, la réforme de la loi de 1975 pourrait conduire à une réflexion
d'ensemble sur les prestations destinées aux personnes handicapées et notamment
sur leur mode de calcul, afin d'inciter davantage, comme c'est le souci du
Gouvernement, à exercer une activité professionnelle. Le Gouvernement n'entend
toutefois pas, dans le cadre de cette réforme, mettre en cause l'existence d'un
plafond de ressources.