DEBAT :
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DISPOSITIF MILITAIRE EN AFGHANISTAN M. le président. La parole est à M. Michel
Voisin, pour le groupe UMP. M. Michel Voisin. Monsieur le
président, mes chers collègues, ma question s'adresse à Mme la ministre de la
défense, mais permettez-moi d'abord de dire à M. Gerin qu'il a donné une image
déplorable de la démocratie. (Applaudissements sur les bancs du groupe de
l'Union pour un mouvement populaire. - Vives protestations sur les bancs du
groupe des député-e-s communistes et républicains.) M. le
président. Je vous en prie ! Poursuivez, monsieur Voisin. M.
Michel Voisin. Madame la ministre de la défense, le 29 novembre
dernier, à l'occasion du sommet de l'OTAN à Riga, M. le Président de la
République a fait part de la décision de la France d'adapter son dispositif
militaire, à effectifs constants, aux besoins de l'OTAN et des Afghans, en
prévoyant notamment le durcissement de ce dispositif à Kaboul et
l'assouplissement de ses conditions d'emploi hors de cette zone. Depuis plus
de quatre ans, 32 000 hommes sont engagés en Afghanistan dans le cadre de la
Force internationale d'assistance à la sécurité de l'OTAN, dont quelque 1 100
militaires français, que j'ai eu le privilège et l'honneur de rencontrer et dont
je veux souligner le professionnalisme, ainsi que l'image qu'ils donnent de la
France. Parmi eux, 200 militaires appartiennent à nos forces
spéciales. Madame la ministre, vous rentrez d'Afghanistan, où vous avez
annoncé le retrait de ces forces spéciales. Pourriez-vous nous préciser les
raisons qui ont conduit à une telle décision et, surtout, les mesures que la
France entend prendre pour continuer à tenir toute sa place dans la lutte contre
le terrorisme international ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe
de l'Union pour un mouvement populaire.) M. le
président. La parole est à Mme la ministre de la
défense. Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la
défense. Monsieur Voisin, nos forces spéciales ont accompli, depuis juillet
2003, un travail remarquable dans le sud et l'est de l'Afghanistan, un travail
salué par l'ensemble des alliés et par les autorités afghanes. Elles en ont payé
lourdement le prix, en morts et en blessés. Aujourd'hui, le théâtre
d'opérations de l'Afghanistan est réorganisé : il passe en totalité sous la
maîtrise des forces de l'OTAN. Dans le même temps, l'armée nationale afghane,
que nous contribuons à former, avec les Américains, est en phase de montée en
puissance. Tirant les conséquences de cette double évolution, la France a
décidé, ainsi que je l'ai dit devant votre commission des affaires étrangères le
5 décembre dernier, de réorganiser son dispositif, tout en maintenant ses
effectifs globaux. Elle a ainsi décidé de retirer ses forces spéciales et,
dans le même temps, de mettre en place une formation pour des forces spéciales
afghanes. Elle a décidé aussi de participer à la création d'un service de santé
militaire pour les Afghans. Elle a décidé enfin d'accroître sa réactivité au
bénéfice des alliés et de la coalition, en prolongeant, sur l'année, la présence
de son aviation de chasse, en déployant des hélicoptères sur le théâtre et en
permettant, en cas de besoin de nos alliés, que nos troupes installées à Kaboul
puissent leur prêter main-forte sur tout le territoire. L'ensemble de ces
dispositifs est totalement approuvé et par les autorités afghanes et par nos
alliés, ainsi que j'ai pu le constater avant-hier et hier à Kaboul.
(Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe de l'Union pour un
mouvement populaire.) M. Michel Delebarre.
Impressionnant ! (Sourires.) M. le président.
Monsieur Delebarre !
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