DEBAT :
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PRESIDENCE ALLEMANDE DE L'UNION EUROPEENNE M. le président. La parole est à M. Pierre
Lequiller, pour le groupe UMP. M. Pierre Lequiller. Madame
la ministre déléguée aux affaires européennes, alors que l'Allemagne vient de
prendre la présidence de l'Union européenne, nous souhaitons ardemment, à l'UMP,
que l'année 2007 soit celle de la relance de l'Europe. La crise n'a jamais
été aussi profonde alors que nous n'avons jamais eu tant besoin de l'Europe,
comme le montre la grave menace que fait peser la Russie sur la sécurité
énergétique, donc l'économie européenne, et par voie de conséquence, la vie
quotidienne des Européens. Deux échéances majeures nous attendent pour
relancer l'Europe politique : la déclaration de Berlin, le 25 mars, devra
définir les nouveaux objectifs de l'Union et, par ailleurs, la réforme
institutionnelle permettra de donner à l'Europe - aujourd'hui à vingt-sept après
l'entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dont nous nous félicitons tous - les
moyens de décider et d'agir. Madame la ministre, comment la France
travaille-t-elle avec son partenaire allemand sur cette question
institutionnelle ? Quelle sera sa contribution à la déclaration de Berlin, qui
devra comporter une forte dimension culturelle ? Comment la France compte-t-elle
célébrer le cinquantième anniversaire du traité de Rome, afin de renforcer le
sentiment d'identité européenne chez nos concitoyens ? La voix de la France
est entendue et attendue ! J'en veux pour preuve l'élection, hier, à la tête du
premier groupe parlementaire européen, qui compte 267 députés, du français
Joseph Daul, ce dont nous pouvons être très fiers ! (Applaudissements sur
plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Pour
l'UMP, l'Europe constitue un enjeu essentiel pour la France, qui assumera la
présidence de l'Union au deuxième semestre 2008. Madame la ministre,
pouvez-vous nous éclairer sur la détermination et les initiatives du
gouvernement français, en cette période cruciale pour l'avenir de l'Europe.
(Applaudissements sur divers bancs du groupe de l'Union pour un mouvement
populaire.) M. le président. La parole est à Mme la
ministre déléguée aux affaires européennes. Mme Catherine
Colonna, ministre déléguée aux affaires européennes. Au moment
où l'Allemagne engage sa présidence, permettez-moi de lui adresser tous nos
voeux de succès, chaleureux et ardents, car l'Europe en a besoin. La
présidence allemande sera marquée par trois grands rendez-vous. Je veux citer en
premier celui du 25 mars prochain, jour de la célébration du cinquantième
anniversaire du traité de Rome. Les dirigeants européens se retrouveront à
Berlin pour adopter une déclaration qui exprimera leur ambition pour les années
qui viennent. Ce rendez-vous offre l'occasion d'engager la relance de l'Europe
par une déclaration politique, courte, compréhensible et tournée vers
l'avenir. Auparavant, le Conseil européen de printemps, qui se réunira les 8
et 9 mars, sera consacré aux questions économiques et sociales. Il portera aussi
sur la politique européenne de l'énergie dont on voit chaque jour davantage la
nécessité, ainsi que sur le changement climatique et sur d'autres sujets
importants pour répondre aux attentes des citoyens et retrouver leur
confiance. Enfin, il reviendra à l'Allemagne de faire, en fin de présidence,
des propositions sur les institutions : des propositions de méthode en vue d'un
consensus entre les vingt-sept États membres, et, peut-être, des propositions de
fond pour sortir de l'impasse, ce que nous souhaitons. La présidence
allemande a été préparée avec beaucoup de soin et de pragmatisme, en étroite
concertation avec la France. À mon tour, je veux saluer, comme vous l'avez fait,
monsieur le président Lequiller, l'élection de notre compatriote Joseph Daul à
la présidence du groupe PPE du Parlement européen. (Exclamations sur
plusieurs bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et
républicains.) C'est la première fois qu'un Français occupe cette importante
fonction, à la tête du groupe le plus important du Parlement européen, je l'en
ai d'ailleurs félicité dès hier soir ! Pour notre part, nous avons pris un
certain nombre d'initiatives pour préparer le cinquantième anniversaire du
traité de Rome. Avec Philippe Douste-Blazy et Renaud Donnedieu de Vabres, j'ai
mis en place un comité d'honneur, présidé par M. Maurice Faure - qui a négocié
et signé le traité de Rome. Ce comité est chargé de faire des propositions. Une
pièce de deux euros, dont l'une des faces portera la représentation du traité de
Rome, sera frappée, et je remercie Thierry Breton à cet égard. Un timbre
commémoratif sera émis, ce dont je remercie François Loos. Enfin, un site
Internet sera consacré à l'événement, et j'ai lancé un appel à projets afin que,
sur tout le territoire, le traité de Rome soit célébré comme il le
mérite. Permettez-moi de former le voeu, puisque c'est de saison, que vienne
le jour où, dans cet hémicycle, le drapeau européen soit présent à côté du
drapeau français. Après tout, nous faisons partie de l'Europe depuis cinquante
ans ! (Applaudissements sur de nombreux bancs du groupe de l'Union pour un
mouvement populaire et sur les bancs du groupe Union pour la démocratie
française.) M. le président. Une telle décision relève
de la responsabilité de l'Assemblée nationale ! Mme la ministre
déléguée aux affaires européennes. Il serait bon que nous le marquions
de façon visible et que nous nous en montrions fiers ! (Applaudissements sur
plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe
Union pour la démocratie française.- Exclamations sur les bancs du groupe des
député-e-s communistes et républicains.)
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