DEBAT :
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SOMMET DU G 8 À EVIAN
M. le président. La
parole est à M. Claude Birraux.
M. Claude Birraux.
Monsieur le Premier ministre, dans un peu plus de quatre mois, la France accueillera à Evian le sommet du G8. C'est une manifestation très importante, et je ne doute pas que le Gouvernement de la France mette tout en oeuvre pour en assurer le succès. De nombreuses personnes - délégations, représentants de la presse et accompagnants divers - sont attendues à Evian. Ces sommets attirent aussi de nombreux manifestants anti-mondialisation. A cet égard, nos concitoyens ont gardé en mémoire les images de violence d'un précédent sommet, qui s'était tenu dans un pays voisin et ami. De tels incidents ne sauraient se reproduire.
Monsieur le Premier ministre, pouvez-vous, d'une part, faire le point sur l'état de préparation de ce sommet du G8 d'Evian et, d'autre part, nous dire quelles initiatives le Gouvernement entend prendre pour préserver un espace d'expression pluraliste entre ceux qui participent au G8 et ceux qui viendront pour manifester leur opposition, afin que l'écoute, le dialogue et, pourquoi pas si l'on est optimiste, la compréhension fassent reculer cette violence que l'on a connue par ailleurs ?
M. le président. La parole est à M. le Premier ministre.
M. Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre. Monsieur le président, mesdames, messieurs les députés, il est vrai que, dans un passé récent, on a vu les sommets du G7 et G8, déclencher des affrontements terribles. Et nous voulons éviter que la France, qui se bat justement pour l'humanisation de la mondialisation, ne donne l'image d'un pays où l'on ne peut débattre démocratiquement.
Nous aurons notamment deux grands rendez-vous internationaux. A Evian, au mois de juin, se tiendra le G8 ; et nous recevrons le Forum social européen dans la région parisienne en novembre. Ce forum social, vous l'avez vu, avait mobilisé des dizaines de milliers de participants et plus de cinq mille associations organisatrices à Florence.
Nous avons voulu avoir un dialogue très ouvert avec l'ensemble des partenaires de ces différents débats. A Evian, naturellement, nous organiserons le débat du G7 et du G8 ; et nous y participerons avec nos idées, puisque, grâce au Président de la République, nous avons mis à l'ordre du jour des sujets qui nous tiennent à coeur, pour une économie responsable, et notamment pour l'aide au développement de l'Afrique. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle et du groupe Union pour la démocratie française.)
Mais nous veillerons à ce que, à côté de ce grand débat, le G7 et le G8 ne donnent pas l'image d'un directoire du monde, que les populations et les associations qui le souhaitent puissent participer à des débats ouverts à tous. Nous veillerons donc à ce que les uns et les autres puissent s'exprimer.
De même, nous avons reçu diverses organisations partenaires du Forum social européen, car nous voulons donner l'image d'une démocratie ouverte. Nous nous battons pour cette humanisation de la mondialisation. Nous voulons que le France reste le pays des droits de l'homme. On comprend très bien qu'il y a des inquiétudes, que de nombreux partenaires, dans le monde entier, s'interrogent sur cette mondialisation, qui, par certains côtés, est sauvage. Nous voulons faire en sorte que chacun puisse s'exprimer sur la terre de France.
Au-delà des vieux clivages idéologiques, soyons attachés à cette place de l'homme dans le monde moderne.
M. François Hollande. C'est vous qui les provoquez, ces clivages !
M. le Premier ministre. C'est pour cela que le Gouvernement enverra une délégation aussi bien au forum de Davos qu'à Porto Allegre...
M. André Gerin. Oh !
M. le Premier ministre. ... où nous serons représentés, avec les parlementaires, auprès de toutes les associations...
M. Bernard Roman. Le MEDEF !
M. le Premier ministre. ... qui veulent défendre la place de l'homme dans la mondialisation. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle et du groupe Union pour la démocratie française. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
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