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M. François Liberti. Ma question s'adresse à M. le ministre délégué à l'industrie. L'industrie textile dans notre pays connaît une crise sans précédent. L'accord multifibres de 1975 a pris fin en 2005 et, depuis, les importations françaises se sont développées de façon linéaire, mettant à mal les filières du textile avec des pertes d'emplois très importantes. Arena, Well, Aubade, Éminence, Dim, annoncent des fermetures dont le coût social et humain se chiffre à 1 million d'emplois. C'est dramatique pour les salariés, catastrophique pour le pays. Malgré cela, vous n'avez pas hésité, avec votre majorité, pas plus tard qu'hier, à rejeter la proposition de loi anti-délocalisations déposée par le groupe communiste et républicain. M. Jacques Desallangre. Eh oui ! M. Maxime Gremetz. C'est scandaleux ! Honte à vous ! M. Lucien Degauchy. Démagos ! M. François Liberti. L'entreprise Well, située au Vigan dans le Gard, a une renommée qui n'est plus à faire. La délocalisation annoncée en Asie de cette dernière usine française de la filière, dont certaines productions sont déjà parties en Italie et en Ukraine, va engendrer 300 suppressions de postes et de la précarité pour les 138 salariés restants. Pour l'actionnaire Natixis, né du regroupement des Caisses d'épargne et des Banques populaires, seul compte son intérêt à court terme. Cela pose tout le problème de ces acquisitions d'entreprises par effet de levier appelées LBO. Le comble est atteint avec l'embauche par cette société de quarante intérimaires supplémentaires jusqu'en juin 2007, afin de répondre à une demande accrue et à un carnet de commandes bien rempli ! M. Maxime Gremetz. Baissez la tête, messieurs ! M. Richard Mallié. La question ! M. François Liberti. Le Gouvernement va-t-il laisser disparaître ce fleuron de l'industrie française ? M. Maxime Gremetz. Oui ! M. François Liberti. Va-t-il laisser détruire les vies humaines et l'existence de ce bassin d'emploi des Cévennes déjà dévitalisé, où le taux de chômage est de 17 % ? M. Maxime Gremetz. Oui ! M. François Liberti. Quelles mesures compte-t-il prendre pour sortir ce territoire de l'impasse ? Va-t-il utiliser la proposition des députés communistes et républicains qui réclament la création d'une commission d'enquête parlementaire sur la place et le rôle des fonds d'investissements ? Plusieurs députés du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. Non ! M. François Liberti. Le Gouvernement est-il prêt à mettre en oeuvre des décisions pour sauver l'industrie textile de notre pays, notamment en demandant à la Banque centrale européenne d'utiliser son pouvoir de création monétaire pour financer un véritable plan de sauvegarde et de relance de la filière textile, en France et en Europe, en coopération avec les pays du pourtour méditerranéen ? (Applaudissements sur les bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains.) M. Christian Paul. Très bien ! M. le président. La parole est à M. le ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes. (Protestations sur plusieurs bancs du groupe socialiste. - Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) M. Jérôme Lambert. C'est M. Breton qu'on a interrogé ! M. Gérard Larcher, ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes. Monsieur Liberti, vous nous interrogez sur les difficultés que rencontrent dans notre pays un certain nombre d'entreprises textiles, et plus particulièrement l'entreprise Well, dans le bassin du Vigan. M. Christian Paul. Et Dim aussi ! M. le ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes. Le ministère de l'industrie et le ministère du travail et de l'emploi travaillent conjointement sur ce dossier depuis plusieurs mois. M. Jacques Desallangre. Et alors ? M. le ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes. En liaison avec les parlementaires, notamment Robert Lecou, député particulièrement concerné, nous avons oeuvré d'abord pour que le dialogue social soit rétabli. M. Maxime Gremetz. Oh là là ! M. le ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes. Nous voulions que le dialogue social soit de qualité. M. Jean-Claude Perez. Quel exploit ! M. le ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes. Il fallait également étudier la possibilité de maintenir sur le site une production de qualité. M. Jacques Desallangre. Bien sûr que c'est possible ! M. le ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes. À la fin du mois, nous recevrons une étude que nous avons commandée sur ce point. Dans le même temps, à la demande du Premier ministre, nous avons exigé de Natixis des mesures de revitalisation pour l'ensemble du territoire. Aujourd'hui, celles-ci s'élèvent à 1, 5 million d'euros. M. Augustin Bonrepaux. Et le résultat ? M. le ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes. Naturellement, la qualité du plan social, la qualité de la revitalisation pour le bassin d'emploi du Vigan sont notre priorité. M. Jacques Desallangre. Ce n'est pas de cela que nous parlons ! C'est d'emplois que nous avons besoin ! M. le ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes. Monsieur Liberti, au-delà des mots, au-delà des slogans, c'est sur le terrain que nous travaillons. M. Jean-Claude Perez. Tu parles ! M. le ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes. Nous voulons trouver, chez Aubade, chez Well, chez Arena également... M. Christian Paul. Chez Dim également ! M. le ministre délégué à l'emploi, au travail et à l'insertion professionnelle des jeunes. ...des solutions pour les salariés, pour le bassin d'emploi, de façon à donner des perspectives d'avenir à ces bassins touchés par les restructurations. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.) M. Jacques Desallangre. C'est scandaleux ! M. le président. Messieurs, calmez-vous ! M. Jacques Desallangre. On ne peut qu'être en colère quand on entend ça, monsieur le président !
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