DEBAT :
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CONFERENCE DE PARIS SUR LA RECONSTRUCTION DU LIBAN M. le président. La parole est à M. Jean-Marc
Nesme, pour le groupe de l'Union pour un mouvement populaire. M.
Jean-Marc Nesme. Monsieur le ministre des affaires étrangères, ma
question, à laquelle j'associe mon collègue Étienne Pinte, président du groupe
d'amitié parlementaire France-Liban, porte sur la situation économique de ce
pays. Les événements des derniers mois et les destructions massives qui en
ont résulté ont replongé le Liban dans une situation économique désastreuse pour
ce pays, pour ses activités industrielles et commerciales et pour l'ensemble de
sa population. Face à cette situation, et fidèle aux liens très étroits qui
unissent nos deux pays et nos deux peuples, le Président de la République a
convoqué et présidé, jeudi dernier, une conférence internationale de soutien au
Liban, dite " Paris III ". Cette conférence a réuni les représentants de
trente-six pays, notamment la secrétaire d'État américaine, et de quatorze
institutions internationales, dont le nouveau secrétaire général des Nations
unies, le président de la Banque mondiale ou encore le chef de la diplomatie
européenne. L'objectif de cette conférence était de mobiliser une aide
financière pour le Liban et de créer une dynamique de relance de son économie et
de maîtrise de sa dette qui s'élève à 41 milliards de dollars, ce qui fait du
Liban un des pays les plus endettés au monde par rapport à son nombre
d'habitants. Monsieur le ministre des affaires étrangères, pouvez-vous nous
faire part des engagements pris à l'occasion de cette conférence en particulier
ceux de la France au nom de l'amitié et de la solidarité qui unissent les
Français aux Libanais ? (Applaudissements sur quelques bancs du groupe de
l'Union pour un mouvement populaire.) M. le président.
La parole est à M. le ministre des affaires étrangères. M.
Jean-Pierre Brard. Encore Ravaillac ? M. Philippe
Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères. Monsieur le
député, sur cette conférence de Paris III concernant la reconstruction du Liban,
je ferai deux remarques. La première, c'est qu'elle a été un succès, d'abord,
un succès financier puisque la contribution financière qui a été annoncée et
acceptée par la communauté internationale est de 7 600 millions de dollars, la
France ayant donné quant à elle 500 millions d'euros, ce qui répond directement
à votre question. Il s'agit soit d'aides budgétaires directes pour désendetter
le pays, soit d'aides qui concernent des projets économiques et sociaux. Elle
a ensuite été un succès politique autour du Chef de l'État. Une cinquantaine de
pays et d'organisations internationales, vous en avez rappelé certaines, comme
la Banque mondiale, comme le FMI, ont en effet montré qu'il y avait, au plus
haut niveau, une mobilisation et une solidarité de l'ensemble de la communauté
internationale sur le Liban. Ma seconde remarque, c'est qu'au moment où nous
parlons, sur le terrain, la situation est de plus en plus tendue, en particulier
à Beyrouth, avec une majorité et une opposition qui n'arrivent pas à se
réconcilier sur deux sujets, évidemment très importants. Le premier touche à
la possibilité de donner à un tiers du gouvernement une minorité de blocage, ce
qui est inacceptable car cela entraînerait une inefficacité du
gouvernement. Le second problème concerne le tribunal à caractère
international, seule solution pour éviter l'impunité de tous ceux qui veulent
atteindre le Liban dans sa propre chair. M. Jacques
Desallangre. Quelle lucidité ! M. le ministre des affaires
étrangères. Il est très important, monsieur le député, que nous soyons
aux côtés du Liban aujourd'hui, aux côtés du gouvernement de M.
Siniora. M. Gérard Bapt. Aux côtés de tous les Libanais
! M. le ministre des affaires étrangères. C'est la raison
pour laquelle, quelques jours après la conférence de Paris III, nous appelons
tous les Libanais, quels qu'ils soient, à surmonter leurs divisions et à faire
passer avant tout les intérêts supérieurs du Liban. (Applaudissements sur
quelques bancs du groupe de l'Union pour un mouvement
populaire.) M. Jean-Pierre Brard. Il s'est surpassé
!
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