FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 3232  de  M.   Gaubert Jean ( Socialiste - Côtes-d'Armor ) QG
Ministère interrogé :  économie
Ministère attributaire :  économie
Question publiée au JO le :  07/02/2007  page : 
Réponse publiée au JO le :  07/02/2007  page :  954
Rubrique :  Parlement
Tête d'analyse :  ordre du jour
Analyse :  inscription. projet de loi en faveur des consommateurs. perspectives
DEBAT :

RETRAIT DU PROJET DE LOI SUR LA CONSOMMATION

M. le président. La parole est à M. Jean Gaubert, pour le groupe socialiste.
M. Jean Gaubert. Monsieur le Premier ministre, nous avons appris la semaine dernière le retrait du projet de loi sur la consommation (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste), projet qui avait pourtant été promis par le Président de la République en janvier 2005 et qui était très attendu par les consommateurs et les associations, qui y ont beaucoup travaillé. Voilà encore une belle occasion manquée de moderniser notre droit à la consommation !
M. Michel Lefait. Le MEDEF n'en voulait pas !
M. Jean Gaubert. Nous aimerions comprendre. Le prétexte du nombre important d'amendements ne tient pas, d'autant plus qu'ils venaient de l'UMP, notre groupe n'ayant pas encore déposé les siens. Les critiques des ultras du MEDEF contre ce texte, en particulier contre la timide ouverture sur les actions de groupe, vous ont-elles convaincu de battre en retraite ?
Avez-vous conscience qu'en procédant de la sorte vous autorisez la poursuite des " petites arnaques ", qui, multipliées, finissent par enrichir certains gros distributeurs ou fournisseurs de services ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
Ou bien peut-être ne souhaitiez-vous pas que nous saisissions l'occasion de l'examen de ce projet pour faire le bilan de l'action " baisse des prix " menée par M. Sarkozy (" Eh oui ! " sur les bancs du groupe socialiste),...
M. Michel Lefait. Parlons-en !
M. Jean Gaubert. ...éphémère ministre de l'économie et des finances en 2004, qui avait promis une baisse de 2 % sur les premiers prix dans la grande distribution. Or, si cette baisse a été engagée, c'est au détriment des fournisseurs, les PME en particulier. Les consommateurs, eux, n'en ont pas bénéficié, puisque, selon une enquête de Familles rurales, dont les résultats sont édifiants, en 2006 les grandes marques ont vu leurs tarifs augmenter de 3,93 %, les marques distributeurs de 6,3 %, les produits premiers prix ont crû de 7,59 % et les prix hard discount de 4,26 %.
J'aurais pu aussi évoquer la pseudo-baisse des carburants, dont nos concitoyens subissent les conséquences. Voilà les résultats de votre politique !
Autre explication : peut-être vouliez-vous couper court au débat initié par le candidat Sarkozy sur l'ouverture des commerces le dimanche, dont vous savez qu'elle est refusée par les syndicats de salariés mais aussi par les associations familiales et de consommateurs, ainsi que par les syndicats représentatifs du petit commerce et de l'artisanat.
Monsieur le Premier ministre, nous attendons vos réponses. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
M. Thierry Breton, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Monsieur Gaubert, vous vous intéressez, et en cela - uniquement en cela - je vous rends hommage, aux problèmes de consommation. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Jean Glavany. Pour qui vous prenez-vous pour donner des bonnes notes ?
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Vous avez d'ailleurs participé aux travaux de la commission des affaires économiques présidée par Patrick Ollier, au cours desquels nous avons étudié ce texte dans un esprit très constructif. Si vous étiez resté jusqu'au bout (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains), vous auriez constaté qu'il n'y avait pas de problème dans la majorité pour adopter ce texte. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
Vous savez également qu'une quinzaine d'heures de séance publique étaient prévues pour son examen. Or, le nombre très élevé d'amendements déposés ou en préparation rendait matériellement impossible la discussion de ce texte en si peu de temps. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
Quoi qu'il en soit, ce travail existe et c'est l'honneur de ce gouvernement de l'avoir mené à son terme. (Vives exclamations sur les bancs du groupe socialiste.) Il appartiendra évidemment à la prochaine majorité de s'en inspirer.
Cela dit, monsieur le député, vous avez tort de négliger d'autres aspects dont les consommateurs ont profité, comme les marges arrière ou la transparence, avec le chariot-type,...
M. Albert Facon. Vous ne savez même pas ce qu'est un caddy !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. ...la création d'un site Internet sur les prix des carburants à la pompe ou encore les frais bancaires. Voilà autant d'actions qui sont à mettre à l'actif du Gouvernement ! (Protestations sur les bancs du groupe socialiste. - Applaudissements sur quelques bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

SOC 12 REP_PUB Bretagne O