DEBAT :
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CONFERENCE POUR UNE GOUVERNANCE ECOLOGIQUE MONDIALE M. le président. La parole est à Mme Françoise
de Panafieu, pour le groupe UMP. Mme Françoise de Panafieu.
Ma question s'adresse à M. le ministre des affaires étrangères. Trop
longtemps, nous avons considéré notre planète comme immortelle. Aujourd'hui, cet
aveuglement n'est plus possible. Les symptômes se multiplient, et nous savons
les analyser, grâce aux institutions et aux instruments dont la communauté
internationale s'est dotée ces dix dernières années. Grâce aussi à des voix
qui se sont élevées. C'est d'abord celle du Président de la République, qui,
depuis de nombreuses années, a porté sur la scène internationale son engagement
total et a voulu que soit organisée à Paris la Conférence internationale pour
une gouvernance écologique mondiale, qui s'est tenue le week-end dernier. Ce
sont aussi des témoignages, comme celui du sénateur américain Al Gore, avec son
film Une vérité qui dérange ; c'est Yann Arthus-Bertrand et ses photos
qui parlent d'elles-mêmes ; c'est, bien sûr, Nicolas Hulot et le Pacte
écologique. Je me souviens encore du témoignage de cet homme engagé, lors de la
convention organisée par l'UMP, dès 2005, à la demande de son président Nicolas
Sarkozy. (Huées sur les bancs du groupe des député-e-s communistes et
républicains et du groupe socialiste.) Plusieurs députés du
groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et
républicains. Il est où ? Plusieurs députés du groupe de
l'Union pour un mouvement populaire. Et Royal, elle est où
? Mme Françoise de Panafieu. Mais, aujourd'hui, le statu quo
n'est plus tenable. L'activité humaine engendre trop de dérèglements, et ces
changements pourraient nous conduire à notre perte. Toutes les menaces annoncées
ne se réaliseront peut-être pas, mais nous devons agir dès maintenant. C'est ce
qu'a confirmé la Conférence internationale de Paris, en appelant en particulier
à transformer le Programme des Nations unies pour l'environnement en une
véritable organisation internationale. Le moment est venu de franchir une
nouvelle étape... M. Jean Glavany. En créant de nouveaux
couloirs de bus à Paris ! (Sourires sur les bancs du groupe socialiste et du
groupe des député-e-s communistes et républicains.) Mme Françoise
de Panafieu. ...associant les gouvernements mais aussi les pouvoirs
locaux, les villes, les campagnes, la société civile, les entreprises, les ONG,
tous ces " citoyens de la terre " qui exercent des responsabilités. Alain
Juppé, président du comité d'honneur de la Conférence internationale, a confirmé
que quarante-six pays se sont d'ores et déjà engagés au sein d'un groupe
pionnier pour l'Organisation des Nations unies pour
l'environnement. Pouvez-vous nous dire, monsieur le ministre, quelles seront
les prochaines étapes de ce combat de justice et de solidarité pour que cet élan
vital ne retombe pas ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union
pour un mouvement populaire.) M. le président. La parole
est à M. le ministre des affaires étrangères. M. Philippe
Douste-Blazy, ministre des affaires étrangères. Madame de
Panafieu, Paris a en effet été le lieu la semaine dernière d'une grande
réflexion mondiale sur l'avenir du climat et les conséquences de l'évolution
climatique. Jeudi, la réunion du groupe intergouvernemental sur l'évolution
climatique a montré qu'il existait au plan scientifique un consensus mondial sur
les conséquences du réchauffement. Puis, vendredi et samedi, s'est tenue, à
l'initiative du Président de la République, une conférence internationale sur
une gouvernance écologique mondiale, à laquelle ont participé deux cents
personnes, soixante pays, cinquante ministres de l'environnement. Jusqu'à la
convocation de cette conférence, cinq cents conventions traitaient des questions
climatiques - on imagine sans peine avec quelle inefficacité... Le Président de
la République a fait, au nom de tous les participants - qu'il s'agisse de M.
Juppé ou encore de M. Védrine - des propositions visant à mieux prendre en
compte les équilibres écologiques de la planète. Il a notamment proposé la
création d'une organisation des Nations unies pour l'environnement. Dans cette
perspective, un groupe des " Amis de l'ONU pour l'environnement " a été créé ;
sa première réunion devrait avoir lieu au Maroc, dans quelques mois. Je
terminerai en rappelant que M. de Boer, secrétaire exécutif de la convention sur
l'évolution climatique, a suggéré que tous les chefs d'État et de gouvernement
se réunissent pour créer une organisation mondiale de l'écologie. C'est tout à
l'honneur de la France et du Président de la République d'avoir été les premiers
à le proposer. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un
mouvement populaire.)
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