DEBAT :
|
RAPPORT SUR LES URGENCES MEDICALES M. le président. La parole est à M. Georges
Colombier, pour le groupe UMP. M. Georges Colombier. Ma
question s'adresse à M. le ministre de la santé et des solidarités. Je la pose
au nom des dix membres de la mission d'information sur la prise en charge des
urgences médicales, que j'ai eu l'honneur de présider, et qui a rendu ce matin
son rapport au président de la commission des affaires culturelles, familiales
et sociales. Chaque année, 15 millions de nos concitoyens sont pris en charge
dans les services d'urgence publics et privés. Il s'agit d'un rouage essentiel
de notre système de soins, dont on constate malheureusement souvent les limites.
Trop souvent, les cas les plus urgents côtoient ceux qui relèvent davantage de
la " bobologie ". Il ressort des travaux menés par la mission que les causes de
l'engorgement des structures des urgences ne sont pas à rechercher uniquement
dans les moyens dont elles disposent, mais s'expliquent par des insuffisances
dans la prise en charge des urgences médicales, en amont comme en aval. La
mission a eu pour objectif de formuler des propositions visant à désengorger les
services d'urgence hospitalière. Je souhaite insister particulièrement sur les
maisons médicales de garde, qui constituent, j'en suis persuadé, une solution
d'avenir. Comme la mission a pu le constater, le bilan des maisons médicales
de garde est largement positif. Outre qu'elles contribuent à la remédicalisation
du milieu rural et incitent les médecins à mieux s'impliquer dans les
permanences de soins, elles peuvent aussi permettre de désengorger les urgences
hospitalières et constituer un point de repère pour la population en milieu
urbain. La loi de financement de la sécurité sociale pour 2007 a permis de
progresser vers la pérennisation de leur financement. Toutefois, il convient
d'aller plus loin et de les inscrire dans un cadre cohérent, simplifié et
lisible. À cet effet, une circulaire en cours d'élaboration devrait fixer le
cadrage national des maisons médicales. Sa publication est attendue pour 2007.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous apporter des précisions à ce sujet et
nous indiquer les suites que vous comptez donner aux propositions élaborées dans
le cadre de notre mission, afin d'éviter que son rapport ne reste lettre morte ?
(Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement
populaire.) M. le président. La parole est à M. le
ministre de la santé et des solidarités. M. Xavier Bertrand,
ministre de la santé et des solidarités. On a tendance, dans notre pays,
à ne parler des urgentistes que lors de crises sanitaires très médiatisées,
alors qu'ils accomplissent leur remarquable travail vingt-quatre heures sur
vingt-quatre, tous les jours de l'année - ce que votre mission a aussi permis de
mettre en lumière. S'agissant du " coeur " des urgences, 380 millions d'euros
ont été mis en oeuvre dans le cadre du plan " urgences ", et nous évaluons
maintenant, service par service, si cette somme a été suffisante. Nous savons
déjà que cinquante services d'urgences doivent être entièrement reconstruits -
je pense notamment à celui de l'hôpital Saint-Antoine, pour lequel nous n'avons
que trop tardé, comme Jean Bardet pourrait le confirmer - et que quinze
nouvelles antennes SMUR devront être ouvertes dans les années à venir, afin de
renforcer la présence des urgences sur le territoire. Toutefois, le
dispositif des urgences ne se limite pas aux urgences hospitalières. Nous
souhaitons développer le recours au centre " 15 ", en suscitant ce réflexe par
une campagne d'information à destination du grand public qui débutera à la fin
du mois de mars. Par ailleurs, 300 permanenciers supplémentaires seront recrutés
en 2007 de façon à réduire le temps d'attente. Bien que les professionnels
libéraux fassent un travail remarquable, on ne prend plus, aujourd'hui, des
gardes comme par le passé. Les maisons médicales de garde sont donc une bonne
réponse. Leur nombre a été quintuplé en trois ans, et nous allons continuer dans
cette voie. Nous allons simplifier les formalités, car le travail d'un médecin
n'est pas de remplir des dossiers en permanence : trop d'entre eux ont subi des
tracasseries administratives en voulant ouvrir de telles maisons. Enfin, leur
financement sera désormais pluriannuel, ce qui permettra de renforcer la
permanence des soins. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union
pour un mouvement populaire.)
|