FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 34196  de  M.   Jacque Édouard ( Union pour un Mouvement Populaire - Meurthe-et-Moselle ) QE
Ministère interrogé :  santé
Ministère attributaire :  santé
Question publiée au JO le :  24/02/2004  page :  1347
Réponse publiée au JO le :  08/06/2004  page :  4320
Date de changement d'attribution :  31/03/2004
Rubrique :  professions de santé
Tête d'analyse :  ophtalmologistes
Analyse :  effectifs de la profession
Texte de la QUESTION : M. Édouard Jacque attire l'attention de M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées sur le du rapport remis à la Caisse nationale d'assurance maladie concernant la future pénurie de médecins spécialistes de la vue. En effet, d'après une étude du centre de recherche en économie et gestion, la spécialité ophtalmologiste sera particulièrement touchée « dès 2008/2009 par le départ massif à la retraite des médecins formés dans la période 1970/1985 ». Aussi, le nombre d'ophtalmologistes (en moyenne 9 pour 100 000 habitants) diminuerait rapidement dans les années à venir, et ce alors que la demande de soins concernant 34,6 millions de personnes en 2000 devrait concerner 41,2 millions de personnes en 2020. Aujourd'hui déjà, on remarque de plus en plus les difficultés rencontrées par la population quant à l'accès aux soins de la vue. C'est pourquoi, il souhaiterait connaître ses observations sur ce constat ainsi que les solutions envisagées.
Texte de la REPONSE : En 2004, la démographie médicale est caractérisée à la fois par une densité globale élevée (338 médecins pour 100 000 habitants, près de trois fois plus qu'en 1970) qui recouvre toutefois des situations très variables selon les spécialités, le mode d'exercice et la répartition géographique de l'offre. La forte croissance démographique du corps médical s'est accompagnée d'une nette augmentation de la part des spécialistes qui est passée de 43 % en 1984 à 51 % en 2003. Cela correspond à une augmentation du nombre de spécialistes très importante en valeur absolue, de plus de 40 000 en dix-neuf ans. Au 1er janvier 2003, les ophtalmologistes représentaient 53 % de l'ensemble des médecins spécialistes français, 22,5 % de l'ensemble des spécialités chirurgicales et 8,9 % des libéraux. L'ophtalmologie, dont les effectifs sont passés de 3 648 au 1er janvier 1984 à 5 406 au 1er janvier 2003, soit une augmentation d'un peu plus de 67,5 % en dix-neuf ans, est l'une des spécialités médicale, qui ont bénéficié de la forte augmentation des spécialistes. Les effets du numerus clausus, relativement bas jusqu'en 1998 (3 583 postes), et les ajustements techniques nécessaires entre spécialistes et omnipraticiens et entre les 38 spécialités médicales dans lesquelles sont actuellement formés les internes, vont faire baisser les effectifs des ophtalmologistes dans les prochaines années. Néanmoins, cette légère baisse des effectifs maintiendra la densité moyenne des ophtalmologistes en France à une valeur proche ou souvent supérieure à celle de nos voisins européens. Tous les pays européens, dont la montée démographique forte des années 70 est similaire à celle observée en France, connaîtront une baisse démographique souvent plus importante. Il est vrai que des déficits d'ophtalmologistes peuvent apparaître d'ores et déjà dans certaines zones géographiques compte tenu notamment de la libre installation des médecins en France et du fait que 86 % des diplômés en ophtalmologie choisissent d'exercer en libéral. Face à ces déficits et à la baisse démographique inéluctable et prévisible qui touchera l'ensemble du corps médical français et qui se situera vraisemblablement entre - 8 % et - 12 % à l'horizon 2020, le Gouvernement a relevé le numerus clausus à 5 550. Cet effort sera poursuivi dans les prochaines années et adapté en fonction des recommandations de l'Observatoire national de la démographie des professions de santé installé en juillet 2003 ainsi que des capacités de l'appareil de formation.
UMP 12 REP_PUB Lorraine O