FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 35518  de  M.   Léonard Gérard ( Union pour un Mouvement Populaire - Meurthe-et-Moselle ) QE
Ministère interrogé :  affaires étrangères
Ministère attributaire :  affaires étrangères
Question publiée au JO le :  09/03/2004  page :  1709
Réponse publiée au JO le :  23/11/2004  page :  9175
Date de changement d'attribution :  31/03/2004
Rubrique :  politique extérieure
Tête d'analyse :  Mali
Analyse :  peine de mort. attitude de la France
Texte de la QUESTION : M. Gérard Léonard appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la campagne d'actions menée par l'association Amnesty International en vue de l'abolition de la peine de mort dans les pays de la communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) et en particulier au Mali. Dans ce pays, la peine de mort est encore prévue par la législation pour différentes infractions pénales. Cependant, un moratoire de deux ans a été décrété en mai 2002 pour ce qui concerne son application. Vingt-six personnes ont été condamnées à mort en 2002, dont dix par contumace. Dans ce contexte, il serait vivement souhaitable que les autorités maliennes reconduisent ce moratoire et s'engagent à ratifier le deuxième protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Il souhaite connaître les dispositions que la France entend prendre au plan international pour encourager cette évolution.
Texte de la REPONSE : La Constitution malienne du 25 février 1992, qui garantit dans son article premier que tout individu a droit à la vie, réaffirme en son préambule les principes de la Déclaration universelle des droits de l'homme du 10 décembre 1948 et de la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples du 27 juin 1981, qui reconnaissent le caractère sacré du droit à la vie. Par ailleurs, le Mali a ratifié en 1974 le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Bien que le nouveau code pénal malien, adopté le 28 juin 2001, n'ait pas aboli la peine de mort, du champ de laquelle ont été exclus les crimes à caractère économique, le Mali est considéré comme un pays abolitionniste de fait. En mai 2002, le président Alpha Oumar Konaré a pris un décret instituant un moratoire de deux ans sur les exécutions en attendant que l'Assemblée nationale engage un débat sur l'abolition de la peine de mort. Ce débat, à ce jour, n'a pas encore eu lieu. Très attachée aux principes énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, la France ne cesse, par l'intermédiaire de l'Union européenne, qui s'est fixé cette priorité, d'appeler l'ensemble des États, et en particulier ceux d'Afrique de l'Ouest avec lesquels nos relations de coopération sont très étroites, à abolir la peine de mort de leur arsenal répressif. À ce titre, nous avons contribué activement à la position commune que l'Union européenne a défendue lors de la 60e commission des droits de l'homme des Nations unies. L'abolition de la peine de mort ne pouvant être séparée de la promotion et de la défense des droits de l'homme, de la femme et de l'enfant, la France, outre son appui au ministère malien de la justice, soutient, au Mali, de nombreux projets en ce sens menés par des associations maliennes.
UMP 12 REP_PUB Lorraine O