FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 35876  de  M.   Gaillard Claude ( Union pour un Mouvement Populaire - Meurthe-et-Moselle ) QE
Ministère interrogé :  industrie
Ministère attributaire :  industrie
Question publiée au JO le :  16/03/2004  page :  1968
Réponse publiée au JO le :  08/06/2004  page :  4268
Date de changement d'attribution :  31/03/2004
Rubrique :  matières premières
Tête d'analyse :  acier
Analyse :  prix. conséquences. bâtiment et travaux publics
Texte de la QUESTION : M. Claude Gaillard appelle l'attention de Mme la ministre déléguée à l'industrie sur les graves conséquences de la hausse du prix de l'acier et des produits dérivés (ronds à béton, treillis, armatures, poutrelles, tubes et laminés), jusqu'à 20 ou 30 %, pour les entreprises du bâtiment. Malheureusement, un emballement de ces hausses est encore annoncé (20 à 40 %) par l'ensemble des fournisseurs. Or, dans un contexte d'inflation très faible, les entreprises, liées par des marchés en très grande majorité traités à prix fermes, supportent le poids financier de ces dérapages. Là-dessus se greffent des difficultés d'approvisionnement, se traduisant par un allongement des délais, mais aussi des quantités délivrées. Il s'ensuivra des reports de démarrage de chantiers ou de retards d'exécution pour le gros oeuvre, ce phénomène devant finalement affecter l'ensemble de la filière par l'aval. Cela a conduit dans un premier temps les entreprises, en Meurthe-et-Moselle, par exemple, à alerter les principaux maîtres d'ouvrage et leur demander de bien vouloir prendre en compte l'impact de cette hausse pour les chantiers en cours, sur le plan des délais, mais aussi en termes de pénalités de retard. Il remercie Mme la ministre de bien vouloir indiquer les mesures qui ont été envisagées afin de prendre en compte cette situation très difficile et inquiétante pour ce secteur d'activité de première importance pour l'économie et la croissance de notre pays.
Texte de la REPONSE : Le marché de l'acier connaît actuellement des tensions importantes se traduisant par des hausses de prix et par des difficultés d'approvisionnement pour les entreprises utilisatrices. Le ministre d'État, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, a été alerté par les fédérations professionnelles et par plusieurs élus sur les conséquences graves que cette situation pourrait engendrer sur de très nombreuses entreprises industrielles qui, dans certains cas, pourraient voir leur activité menacée par les difficultés qu'elles connaissent. Le ministre d'État, ministre de l'économie des finances et de l'industrie, porte une attention toute particulière à ce problème, qui, s'il a des conséquences globalement favorables à l'industrie sidérurgique française, a en revanche des effets négatifs sur plusieurs milliers d'entreprises consommatrices d'acier et est susceptible d'avoir des conséquences lourdes en termes d'emplois. C'est la forte croissance de la demande chinoise en acier qui est à l'origine de la situation de tension actuellement connue par la France et, avec elle, par la quasi-totalité des pays industriels dans le monde. Au cours de l'année 2003, l'augmentation de la consommation chinoise a, à elle seule, représenté 20 % de la consommation annuelle européenne. L'approvisionnement en matières premières nécessaires à la fabrication de l'acier - fer, ferrailles et coke - n'a pas pu s'adapter rapidement à cette évolution brusque, à la fois par manque de capacités de production et par insuffisance des transports, notamment maritimes. Il en est résulté des augmentations très importantes des prix des matières premières et, dans certains cas, des impossibilités physiques pures et simples pour l'offre de suivre la demande. Le ministre d'État, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, a saisi formellement le commissaire européen chargé du commerce extérieur de cette question, en lui signalant toute l'importance que la France y porte, et en lui demandant d'examiner dans les meilleurs délais les instruments de politique commerciale dont nous disposons, dans le respect de nos obligations internationales. Le ministre a par ailleurs demandé à ses services d'accorder la plus grande vigilance au fonctionnement du marché français, afin de vérifier qu'aucun acteur ne profite indûment de la situation, au moyen par exemple d'ententes non autorisées au détriment du consommateur final. Les services du ministre d'État, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie, ont enfin instruction d'examiner toutes les difficultés individuelles qui leur seront signalées dans ce domaine afin de déterminer avec elles les réponses possibles. Cet examen a déjà commencé avec les entreprises qui ont été signalées à leur attention. Le ministre accorde tout comme l'auteur de la question une grande importance à ce que toutes les pistes soient explorées pour atténuer les effets négatifs que la situation actuelle du marché de l'acier crée pour les entreprises utilisatrices.
UMP 12 REP_PUB Lorraine O