FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 35937  de  M.   Leroy Maurice ( Union pour la Démocratie Française - Loir-et-Cher ) QE
Ministère interrogé :  économie
Ministère attributaire :  économie
Question publiée au JO le :  16/03/2004  page :  1961
Réponse publiée au JO le :  13/03/2007  page :  2657
Date de changement d'attribution :  02/06/2005
Rubrique :  sociétés
Tête d'analyse :  Eurotunnel
Analyse :  gestion. conséquences. petits porteurs
Texte de la QUESTION : M. Maurice Leroy souhaite appeler l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur la situation des petits actionnaires de la société Eurotunnel. Ces épargnants qui représentent près de 700 000 personnes ont vu la valeur de leurs titres divisée par 10, perdant ainsi environ 80 % de leur apport. Les dirigeants de cette entreprise, qui sont à l'origine de cette situation, font l'objet de plaintes et poursuites par les autorités communautaires et la justice française. Par ailleurs, et contrairement aux dispositions de la loi sur les nouvelles régulations économiques, ces petits actionnaires n'ont pas pu obtenir la convocation d'une assemblée générale extraordinaire, les banques et établissements financiers mettant tout en oeuvre pour l'empêcher. Il demande au Gouvernement les mesures qu'il entend mettre en oeuvre pour, d'une part, permettre l'application des règles législatives adoptées et clarifier les responsabilités, et d'autre part, décider des actions qu'il entend conduire en faveur de ces petits actionnaires.
Texte de la REPONSE : La société Eurotunnel a négocié pendant de longs mois avec ses créanciers un plan de restructuration de sa dette afin d'alléger les charges financières, condition nécessaire pour assurer la pérennité de l'entreprise et ainsi préserver les intérêts des actionnaires. Ces négociations ont été naturellement longues et difficiles. Un accord préliminaire a été signé le 23 mai 2006 par les créanciers de premier rang, la société et un groupe d'investisseurs, dont la banque Goldman Sachs et l'investisseur australien Macquarie. À l'issue de cette signature, les discussions se sont poursuivies et ont vu émerger des propositions alternatives de la part d'autres catégories de créanciers. Faute d'accord global, la société Eurotunnel a souhaité voir repoussée la date de l'assemblée générale du 27 juillet 2006 et a obtenu du tribunal de commerce de Paris l'ouverture d'une procédure de sauvegarde afin de poursuivre les négociations. Eurotunnel a adressé un projet de plan de sauvegarde à ses créanciers dans le délai imparti par le tribunal de commerce de Paris. Les comités des créanciers et des fournisseurs créés dans le contexte de la sauvegarde ont approuvé ce plan le 27 novembre. Ce plan a ensuite été approuvé par les comités des créanciers les plus juniors, dits obligataires, le 14 décembre 2006. Les administrateurs judiciaires ont soumis, le 18 décembre, les propositions ainsi validées au tribunal de commerce qui les a homologuées le 15 janvier 2007. En outre, Eurotunnel a indiqué que le refinancement de la dette serait assuré à 70 % par le consortium Goldman Sachs-Deutsche Bank et à 30 % par Citigroup. Ces premiers accords constituent une avancée significative dans la mise en oeuvre du plan de restructuration. Concernant les actionnaires, ils auront la possibilité de participer à la restructuration en échangeant leurs actions contre des actions émises par la nouvelle société de tête du groupe Eurotunnel. L'ensemble de cette négociation, placée sous le contrôle du tribunal de commerce, a permis d'aboutir à un plan de réduction de la dette d'Eurotunnel, qui a été approuvé par le tribunal de commerce dans la mesure où l'ensemble des efforts qu'il prévoit, répartis sur toutes les parties prenantes, contribue au mieux à la sauvegarde des intérêts de la société, et donc de ses actionnaires. Pour leur part, les Gouvernements français et britannique ont suivi avec attention ces négociations dans le respect des dispositions du traité de Cantorbéry, qui exclut toute intervention financière des États. Les deux États ont encouragé en permanence la recherche d'une solution amiable, plus protectrice des intérêts des actionnaires et de la continuité du service public.
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