INFORMATION DU PARLEMENT
SUR LE PROJET DE CONTRAT D'INSERTION
DANS LA VIE SOCIALE
M. le président. La
parole est à M. Rodolphe Thomas, pour exposer sa question n° 378
relative à l'information du Parlement sur le projet d'insertion dans la vie
sociale.
M. Rodolphe Thomas.
Madame la ministre déléguée à la parité et à l'égalité professionnelle, avec
cette question, je pense être le porte-parole de nombreux députés-maires qui
travaillent en étroite relation avec le tissu associatif de leur commune.
Depuis plusieurs mois, en effet, il
est prévu de créer un contrat d'insertion dans la vie sociale, communément
appelé CIVIS. Issu d'un engagement du Président de la République, le CIVIS a
pour vocation de proposer à des jeunes de 18 à 25 ans ayant au maximum le
baccalauréat un emploi d'utilité sociale ou un appui dans un projet de création
d'entreprise, ou bien encore un accompagnement renforcé dans le secteur
professionnel. Les enjeux qui y sont liés sont de taille : l'emploi et
l'insertion socio-professionnelle des jeunes, les activités d'utilité sociale et
la création d'entreprise.
La
mise en place du CIVIS devait faire l'objet d'un projet de loi, dont l'examen en
conseil des ministres était programmé pour le mois de janvier dernier. Mais en
raison d'un problème de délais et de la surchage du calendrier parlementaire, le
Gouvernement est aujourd'hui contraint d'avoir recours à la voie réglementaire
pour mettre en oeuvre certaines dispositions du CIVIS.
C'est pourquoi je souhaite savoir
quelles mesures le ministre des affaires sociales entend faire passer par voie
réglementaire et quelles sont ses intentions s'agissant d'un éventuel examen de
ce dispositif par le Parlement.
M. le président. La
parole est à Mme la ministre déléguée à la parité et à l'égalité
professionnelle.
Mme Nicole Ameline, ministre déléguée à la parité et à l'égalité
professionnelle. Monsieur le député, vous m'interrogez sur la mise en oeuvre
du CIVIS. Je crois utile de vous apporter quelques précisions sur la nature de
ce projet et sur son calendrier de réalisation.
Le CIVIS, que nous entendons mettre
en place d'ici à la fin de l'année, relève d'une philosophie très différente des
emplois-jeunes. Il ne s'agit pas en effet de subventionner l'emploi dans les
collectivités locales, les établissements publics ou les associations pour
favoriser l'insertion professionnelle de jeunes diplômés. Il est question tout
au contraire de concentrer l'effort financier consacré à la politique de
l'emploi sur les jeunes qui en ont le plus besoin et de l'inscrire dans une
perspective d'insertion durable dans l'emploi.
Le CIVIS s'adressera donc à tous
les jeunes qui ont besoin d'un soutien actif pour surmonter les obstacles qu'ils
rencontrent dans l'accès à l'emploi. Il s'agit d'inscrire au coeur des
dispositifs d'insertion sociale et professionnelle la mise en oeuvre d'un projet
d'insertion qui fera l'objet d'un contrat entre le jeune et la collectivité.
C'est un moyen efficace de lutter contre toutes ces formes d'exclusion dont trop
de jeunes sont encore victimes. Cette notion d'engagement et d'obligation
réciproques est un gage d'efficacité et de responsabilité dans la démarche
d'insertion.
Je précise par
ailleurs que les jeunes pourront bénéficier d'un accompagnement renforcé vers
l'emploi dans la continuité du travail accompli depuis maintenant de nombreuses
années par les missions locales. Les voies proposées, notamment par le programme
TRACE, seront accrues et diversifiées. Un appui dans un projet de création
d'activité non salariée sera ainsi proposé, de même que des emplois de trois ans
dans des associations d'utilité sociale offrant une première expérience
professionnelle - le cas échéant validée au titre des acquis de
l'expérience - et préparant ainsi le jeune à un emploi durable.
Enfin, une allocation gérée selon
des modalités simples assurera la sécurisation financière de ces parcours.
J'ajoute que les missions locales seront la cheville ouvrière de ce contrat, qui
sera mis en place dans chaque région dans la plus large concertation. A cet
égard, le partenariat déjà opérationnel dans beaucoup de régions sera en la
matière très précieux. En effet, toutes les compétences seront requises pour la
réussite du CIVIS ; les services de l'Etat, les collectivités locales, les
missions locales pour mobiliser les entreprises, les organismes de formation,
les services sociaux et tous ceux, naturellement, qui pourront apporter leur
contribution.
S'agissant du
calendrier de réalisation, la mission parlementaire conduite par le sénateur
Gournac doit prochainement rendre ses conclusions. C'est sur cette base que le
Gouvernement présentera un projet qui fera naturellement l'objet de la
concertation que vous appelez de vos voeux. Le sénateur Gournac a auditionné de
nombreux acteurs de l'insertion, notamment dans le monde associatif, ainsi que
des représentants des collectivités territoriales. Certaines dispositions
relatives à la mise en oeuvre du CIVIS relèvent de la loi, d'autres du
règlement. Ces derniers seront mis en oeuvre dans les prochaines semaines afin
de lancer le dispositif, tandis que les mesures législatives nécessaires seront
prises d'ici à la fin de l'année. Le débat que vous souhaitez aura donc lieu.
M. le président. La
parole est à M. Rodolphe Thomas.
M. Rodolphe Thomas.
Je vous remercie, madame la ministre. Il est important que le Gouvernement
affirme sa volonté d'aider et d'accompagner tous ces jeunes, qui sont dans
l'attente de mesures que le tissu associatif appelle, lui aussi, de tous ses
voeux.