FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 38627  de  M.   Léonard Gérard ( Union pour un Mouvement Populaire - Meurthe-et-Moselle ) QE
Ministère interrogé :  agriculture, alimentation et pêche
Ministère attributaire :  agriculture, alimentation et pêche
Question publiée au JO le :  04/05/2004  page :  3231
Réponse publiée au JO le :  31/08/2004  page :  6764
Rubrique :  agriculture
Tête d'analyse :  PAC
Analyse :  réforme. gestion des droits à paiement
Texte de la QUESTION : M. Gérard Léonard appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'alimentation, de la pêche et des affaires rurales sur l'inquiétude exprimée par les jeunes agriculteurs concernant la mise en oeuvre de la réforme de la PAC adoptée à Luxembourg en juin 2003. Ils craignent que l'on s'oriente vers des droits à paiement désormais payants et un marché quasiment sans règle pour gérer les transferts de droits. Les jeunes agriculteurs estiment qu'une telle perspective reviendrait à condamner l'installation en agriculture. Il leur paraît indispensable d'éviter la spéculation sur la valeur des droits et d'empêcher la déprise agricole. Pour cela, ils préconisent l'institution d'un prélèvement de 100 % en cas de transfert de droits sans foncier, l'encadrement des transferts de droits avec foncier, afin d'éviter que l'agrandissement des exploitations ne se fasse aux détriment des installations et l'interdiction de la location des droits qui pénaliseraient également l'installation. En l'absence de règles claires encadrant le marché des droits à paiement, les jeunes agriculteurs proposent en dernier recours la création d'une réserve de droits sur la base d'un prélèvement obligatoire et linéaire sur toutes les exploitations. Il souhaite connaître les mesures que le Gouvernement envisage de mettre en place dans ce domaine afin de répondre aux préoccupations exprimées par les représentants des jeunes agriculteurs.
Texte de la REPONSE : En date du 18 février 2004, le gouvernement français a pris position en faveur d'un marché encadré des droits de paiement des aides, afin notamment de limiter les comportements spéculatifs. Les dispositions du règlement d'application communautaire sur ces droits, publié le 30 avril 2004, fournissent le cadre juridique pour un tel encadrement du marché. À l'intérieur de ce cadre, le Conseil supérieur d'orientation et de coordination de l'économie agricole et alimentaire (CSO), que le ministre chargé de l'agriculture a réuni le 18 mai 2004, a défini les principales règles qui s'appliqueront en France. Elles s'articulent selon trois principes. La stabilisation juridique des transactions foncières : les évolutions structurelles qui sont intervenues jusqu'à présent (15 mai 2004) pourront être prises en compte pour le calcul des droits à paiement. Un dispositif pour lutter contre la spéculation : les échanges de droits à paiement ne pourront se faire qu'à l'intérieur d'un département. Les ventes de droits à paiement déconnectées du foncier feront l'objet d'un prélèvement de 50 % des droits transférés. Ce taux dissuasif permettra de créer un lien étroit entre le foncier et les droits et donc de faciliter les évolutions structurelles des exploitations. L'installation des jeunes agriculteurs : l'exonération de tout prélèvement lors d'un transfert de droits lorsque celui-ci est destiné à un jeune qui s'installe répond à cette préoccupation. Par ailleurs, un régime de taxation des transferts de droits avec foncier (taux de base de 3 %, porté à 10 % lorsque l'acquisition débouche sur des exploitations dont la taille est supérieure à un seuil qui sera défini par chaque département) permettra d'alimenter une réserve utilisée prioritairement en faveur de l'installation. Les droits de la réserve qui seront attribués aux installés ne seront pas limités à la moyenne régionale des droits, ce qui aurait été très pénalisant pour certaines installations. En créant un lien étroit entre les droits à paiement et le foncier, support premier de l'activité agricole, les conditions d'un encadrement efficace du marché des droits à paiement sont ainsi réunies. Ces dispositions doivent permettre d'assurer aux jeunes agriculteurs des conditions favorables au développement de leur activité. Plus généralement elles permettront à notre agriculture de poursuivre son adaptation et son développement. À cette fin le ministre chargé de l'agriculture prévoit d'engager dans les toutes prochaines semaines les travaux préparatoires à la loi de modernisation agricole annoncée par le Premier ministre.
UMP 12 REP_PUB Lorraine O