RESTRUCTURATIONS INDUSTRIELLES
M. le président. La
parole est à M. Claude Gaillard, pour le groupe de l'UMP.
M. Claude Gaillard. Avant de poser ma question au ministre des affaires sociales, je voudrais, sans pour autant vouloir jouer les donneurs de leçons, et très respectueusement, dire mon regret d'avoir entendu parler d'isolement de la France à un moment où notre pays conduit une politique responsable et digne, qui honore la France ainsi que l'Europe. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle.) Je regrette que la passion ait conduit à mélanger les genres. Je le dis avec respect et modestie, mais j'ai vécu cela comme une blessure. (Mêmes mouvements sur les mêmes bancs.)
J'en viens à ma question, qui s'adresse à M. le ministre des affaires sociales.
L'actualité est variée, pleine de rebondissements, mais un point est toujours d'actualité : l'emploi et l'évolution du chômage. (« Oui ! » sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.) Cela date depuis au moins dix-huit-mois, mes chers collègues !
Sur les bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains. Et Air Lib ?
M. Claude Gaillard.
J'indique également que j'associe à ma question M. Edouard Jacque, député de Longwy, ville si durement touchée.
Tous les mois, nous enregistrons beaucoup de licenciements...
M. Augustin Bonrepaux. A qui la faute ?
Plusieurs députés du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle. A vous !
M. Claude Gaillard. ... et nous voyons des salariés désespérés. Nous avons besoin d'une mobilisation active. Nous savons bien, les uns et les autres, et particulièrement ceux qui viennent du monde de l'entreprise, qu'il ne suffit pas d'interdire les licenciements pour qu'il n'y en ait plus.
Je souhaite savoir, monsieur le ministre, à la suite de la communication que vous avez faite en conseil des ministres, comment vous entendez engager des moyens supplémentaires pour redonner de l'espoir aux salariés en difficulté (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains) et quelle est la nature des contrats de site, destinés à faire renaître l'espérance dans les bassins les plus touchés ? (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle.)
M. le président.
La parole est à M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité.
M. François Fillon, ministre des affaires sociales, du travail et de
la solidarité. Monsieur le député, face aux restructurations industrielles, le Gouvernement agit dans plusieurs directions.
Il cherche d'abord à redonner de l'attractivité à notre territoire (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains), et, pour cela, il s'emploie à réduire les handicaps qui ont été imposés à notre pays pour des raisons idéologiques. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle.)
C'est ainsi que nous avons engagé le processus d'assouplissement des 35 heures, et que, plus récemment, l'Assemblée nationale a voté un texte sur la création d'entreprises, présenté par M. Dutreil.
M. Alain Néri. Et les licenciements ?
M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité. Le Gouvernement s'emploie ensuite à donner de nouveaux atouts à nos concitoyens en matière de formation. C'est la raison pour laquelle nous avons demandé aux partenaires sociaux de reprendre la négociation sur la formation professionnelle interrompue en 2001.
M. René Couanau. Très bien !
M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité. Dans quelques jours, je réunirai, à la demande du Premier ministre, une conférence nationale pour l'emploi, afin d'aider les partenaires sociaux à avancer plus vite dans la direction que nous leur avons indiquée.
Enfin, monsieur le député, nous avons décidé de mettre en place un dispositif pour donner de nouvelles chances aux territoires qui sont les plus frappés par ces restructurations industrielles : il s'agit des contrats de site que le Premier ministre a souhaité mettre en oeuvre. Ces contrats, qui viendront aider des territoires déséquilibrés par les restructurations industrielles, permettront de concevoir un vrai projet, élaboré en commun par des partenaires publics et des partenaires privés, avec un chef de projet, une équipe d'animation et des moyens financiers exceptionnels mis en place notamment dans le cadre d'avenants aux contrats de plan Etat-région.
Dès aujourd'hui, trois contrats de site ont été décidés : pour la région de Lens, pour celle de Longwy, monsieur le député, et pour celle d'Angers.
M. Maxime Gremetz. Et pourquoi pas celle d'Amiens, elle est sinistrée elle aussi !
M. le président. Monsieur Gremetz !
M. le ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité. En matière d'emploi, mesdames, messieurs les députés, nous agissons avec détermination mais aussi avec réalisme, et ça, c'est un changement ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour la majorité présidentielle.)