CONSÉQUENCES DU PROJET
D'EXTENSION
DE L'AÉROPORT DE FONTARABIE EN ESPAGNE
M. le président. La
parole est à M. Jean-Paul Anciaux, pour exposer la question, n° 397,
de M. Daniel Poulou, relative aux conséquences du projet d'extention de
l'aéroport de Fontarabie en Espagne.
M. Jean-Paul Anciaux.
Madame la ministre déléguée aux affaires européennes, je pose cette question en
lieu et place de mon collègue Daniel Poulou, qui, faute de moyens de locomotion,
ne peut être aujourd'hui dans l'enceinte de l'Assemblée nationale.
Il souhaite en effet appeler votre
attention sur le projet espagnol d'extension de l'aéroport Fontarabie-San
Sebastian, situé vers la baie de Txingudi, dans la zone frontalière
Hendaye-Irun. Il vise à transformer cet aéroport, aujourd'hui consacré aux
dessertes régionales espagnoles, en aéroport international. Une alternative
privilégiant une augmentation du nombre de porteurs de moins de cent passagers a
également été présentée par le gouvernement autonome basque.
Alors qu'il s'agit actuellement
d'un petit aéroport à piste unique, les avions décollant et atterrissant sur
Hendaye, ce projet semble en contradiction avec les dispositions de l'accord
franco-espagnol, signé le 18 mars 1992, concernant le survol du
territoire français par l'aviation commerciale desservant cet aéroport. Cet
accord prévoit, notamment dans son article 1er, préalablement à tout
projet, l'élaboration d'un plan d'exposition au bruit, une utilisation des sols
compatible avec les nuisances sonores correspondant au trafic de référence et,
plus généralement, la prise en compte des contraintes liées à l'environnement et
à la sécurité. Il dispose également, dans son article 2, que les
changements du mode de desserte de l'aéroport de Fontarabie qui modifieraient
les dispositions de l'annexe 1 ne pourront être mis en oeuvre qu'avec
l'accord du gouverment français.
Cette question a déjà été évoquée
avec insistance il y a un an par la France dans ses contacts bilatéraux avec
l'Espagne. Sans nouvelles aujourd'hui, les élus de cette région et la population
hendayaise riveraine s'inquiètent des dispositions qui pourraient être retenues.
Certes, nous savons que le Gouvernement est très attaché au respect des accords
en vigueur entre les deux Etats, notamment de celui de 1992. Nous souhaiterions
cependant, madame la ministre, que vous nous informiez des échanges entre les
deux pays concernant ce projet et de la position du gouvernement français.
M. le président. La
parole est à Mme la ministre déléguée aux affaires européennes.
Mme Noëlle Lenoir, ministre déléguée aux affaires européennes.
Monsieur le député, vous m'interrogez sur les projets du gouvernement espagnol
de développer l'aéroport de Fontarabie-San Sebastian, situé à proximité
immédiate d'Hendaye. Comme vous l'avez vous-même souligné, le Gouvernement
français attache la plus grande importance à ce que le développement de cet
aéroport se déroule dans les conditions les plus harmonieuses possible pour les
riverains, en particulier, évidemment, du côté français. C'est pourquoi nous
avons demandé des explications très précises au gouvernement espagnol, d'abord
de manière informelle, puis par une récente note verbale, dès que le projet
auquel vous venez de faire référence a été connu.
Nos partenaires espagnols nous ont
répondu en février dernier. Ils nous ont confirmé que le projet visait non pas à
étendre les capacités de l'aéroport, mais à adapter et à améliorer les
structures de sécurité.
En
particulier, l'Espagne souligne expressément que les paramètres cités dans
l'accord franco-espagnol de 1992 que vous venez d'évoquer ne seront nullement
modifiés par les travaux envisagés. Ces indications, au moins en l'état,
semblent donc de nature à rassurer la population hendayaise riveraine.
Je puis en tous les cas vous
garantir que le Gouvernement français veillera tout particulièrement au respect
des engagements qui ont été réaffirmés par la partie espagnole et qu'il
continuera à exercer sa vigilance sur tout ce qui concerne l'aéroport de
Fontarabie.
S'agissant plus
généralement du problème de la desserte de la zone frontalière, nous souhaitons
approfondir nos discussions avec l'Espagne. Mon collègue Gilles de Robien a
adressé à cet effet une lettre à son homologue espagnol par laquelle il propose
d'accueillir sur l'aéroport de Biarritz une partie du trafic de celui de
Fontarabie en cas de saturation de ce dernier.
L'Europe, monsieur le député, se
construit tout particulièrement dans les zones frontalières, de part et d'autre
de nos frontières. A cet égard, nous estimons que les zones frontalières doivent
être des zones de coopération étroite, d'échanges de bons procédés, de
compréhension mutuelle, en quelque sorte des laboratoires de l'Europe de demain.
C'est dans cet esprit que le Gouvernement français s'engage à régler la question
de l'aéroport de Fontarabie pour le meilleur intérêt des riverains, en
particulier du côté français.
M. le président. La
parole est à M. Jean-Paul Anciaux.
M. Jean-Paul Anciaux.
Madame la ministre, je crois que la réponse que vous venez d'apporter permettra
de rassurer à la fois les élus de cette région et toute la population, ce dont
je vous remercie au nom de mon collègue Daniel Poulou.