FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 40860  de  Mme   Saugues Odile ( Socialiste - Puy-de-Dôme ) QE
Ministère interrogé :  emploi
Ministère attributaire :  PME, commerce, artisanat, professions libérales et consommation
Question publiée au JO le :  08/06/2004  page :  4182
Réponse publiée au JO le :  17/08/2004  page :  6493
Date de changement d'attribution :  29/06/2004
Rubrique :  commerce et artisanat
Tête d'analyse :  grande distribution
Analyse :  relations avec les fournisseurs
Texte de la QUESTION : Mme Odile Saugues attire l'attention de M. le ministre de l'emploi, du travail et de la cohésion sociale sur la remise en cause éventuelle des dispositions de la loi n° 96-588 du 1er juillet 1996, dite « loi Galland ». En effet, cette loi a permis de concourir à la préservation des commerces de proximité qui ne peuvent pas résister à la concurrence des grandes surfaces. Ces commerces sont indispensables à de nombreux villages, à la cohésion sociale, aux personnes âgées et à mobilité réduite mais sont aussi nécessaires en termes de qualité de produits vendus et de services apportés aux clients. La remise en cause de cette loi, qui a permis de moraliser les pratiques commerciales, risque de rompre l'équilibre concurrentiel entre les grandes enseignes, d'une part, et l'artisanat et le commerce de détail, d'autre part. Cette remise en cause est dangereuse et inadéquate et en totale contradiction avec le projet de loi relatif au développement des territoires ruraux, qui met en avant l'objectif d'un aménagement équilibré du territoire. Dans ces conditions, elle lui demande de lui préciser ses intentions sur ce dossier. - Question transmise à M. le ministre délégué aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat, aux professions libérales et à la consommation.
Texte de la REPONSE : Les entreprises de l'artisanat et du commerce indépendant de l'alimentation sont préoccupées par les éventuelles modifications qui pourraient être apportées à la loi Galland, garante d'un certain équilibre entre les différentes formes de commerces, par le biais notamment de l'interdiction de revente à perte. Elles s'inquiètent également du développement des marges arrière, y compris de la persistance de certaines pratiques qui consistent à facturer très cher certains services publipromotionnels. Sur ce point, il faut rappeler que les services de coopération commerciale sont conclus intuitu personae. Toutefois, lorsque des abus sont constatés comme la rémunération de services fictifs, les services de la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) peuvent saisir le juge civil ou commercial afin de faire condamner les auteurs de telles pratiques. Une amende civile peut aussi être demandée. La recherche de solutions à l'accroissement des marges arrière qui pénalisent les consommateurs et les professionnels du commerce et de l'industrie constitue une priorité du Gouvernement, soucieux de maintenir l'équilibre entre les différentes formes de commerce et de préserver le tissu commercial et l'attractivité des centres-villes. A l'issue d'une table ronde organisée le 3 juin 2004 entre les différents acteurs du secteur de la distribution, un engagement a été signé le 17 juin 2004 entre les industriels, les distributeurs, les représentants des commerçants et des agriculteurs, le ministre d'État, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie et le Ministre délégué aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat, aux professions libérales et à la consommation. Les signataires se sont engagés à baisser les prix des produits de marque des grands industriels de 2 % en moyenne dès septembre 2004. Pour l'année 2005, les marges arrière seront réduites d'un point en moyenne par rapport au niveau de l'année 2004, et accompagnées d'une modération tarifaire des industriels. En outre, la commission Canivet sur les prix dans la grande distribution, installée le 20 juillet 2004, est chargée de faire le bilan de la législation existante et de proposer des mesures appropriées pour faciliter les relations entre les fournisseurs et les distributeurs et permettre la baisse des prix des produits de grande consommation. Elle devra examiner la question de la réaffectation de tout ou partie des marges arrière sur les factures et celle de la négociation des conditions générales de vente des industriels. Ses propositions ne devront pas porter atteinte aux grands principes posés par la loi Galland, et notamment à l'interdiction de revente à perte. Elles devront également préserver la diversité commerciale, garantir un accès satisfaisant des PME à la grande distribution, et tenir compte de la spécificité du mode de détermination des prix agricoles. Par ailleurs, pour favoriser un développement harmonieux et équilibré de toutes les formes de commerce, le Gouvernement a souhaité augmenter les crédits du Fonds d'intervention pour les services, l'artisanat et le commerce (FISAC), par une dotation supplémentaire de 42 %, ils passent ainsi à 100 MEUR pour l'année 2004, à destination du commerce rural et de proximité. Enfin, une réflexion générale est engagée dans le domaine de la redynamisation du commerce rural et de proximité.
SOC 12 REP_PUB Auvergne O