REVENDICATIONS DES CONSEILLERS
PÉDAGOGIQUES
Mme la présidente. La
parole est à M. Jean-Claude Viollet, pour exposer sa question, n° 408,
relative aux revendications des conseillers pédagogiques.
M.
Jean-Claude Viollet. Monsieur le
ministre délégué à l'enseignement scolaire, j'ai souhaité appeler votre
attention sur la situation des conseillers pédagogiques de circonscription,
enseignants expérimentés devenus formateurs, qui assurent des tâches multiples
au sein de l'éducation nationale. Vous le savez, ils participent au recrutement,
puis à la formation initiale et continue des enseignants du premier degré. Ils
interviennent dans l'élaboration, la mise en oeuvre ou le suivi de projets
pédagogiques divers, et conduisent eux-mêmes des animations pédagogiques. Ils
gèrent en direct un certain nombre de dossiers, d'équipements ou de dispositifs,
tant sur le plan technique que sur le plan administratif ou financier. Ils
participent à de nombreuses réunions de pilotage ou de commissions spécialisées,
rédigent de nombreux documents ou rapports, représentent en tant que de besoin
les IEN, les inspecteurs de l'éducation nationale - dont parfois ils assurent
aussi le secrétariat -, auprès de différentes instances représentatives. Ils
relaient sur le terrain les différentes priorités nationales ou académiques.
Ces conseillers pédagogiques de
circonscription, dont les missions ne cessent d'augmenter et les responsabilités
de s'accroître, se plaignent, dans le même temps, d'une dégradation des
conditions d'exercice de leur profession, tout autant que d'une absence criante
de reconnaissance de leur métier.
Aussi, leur rôle m'apparaissant
déterminant dans les futures évolutions de l'école, je vous demande, monsieur le
ministre, de m'indiquer les mesures susceptibles d'être prises à leur égard, et
si possible dès 2004, notamment dans le cadre des nouvelles orientations que
vous entendez donner à la formation des enseignants.
Allez-vous, par exemple, exiger le
certificat d'aptitude aux fonctions d'instituteur ou de professeur des écoles
maître formateur, le CAFIPEMF, comme préalable à toute nomination sur un poste
de conseiller pédagogique de circonscription avec, comme corollaire, la mise en
place d'une formation préparatoire aux épreuves du CAFIPEMF, d'une formation à
la prise de fonction et d'une formation continue ?
Allez-vous, ce faisant, reconnaître
l'identité professionnelle des conseillers pédagogiques de circonscription et,
en conséquence, revaloriser leur rémunération de base comme leur dotation
globale de fonctionnement, améliorer leur déroulement de carrière mais aussi les
reconnaître comme formateurs à part entière dans les IUFM et donc les rémunérer
comme tout autre intervenant lorsqu'ils y interviennent en formation continue
?
Allez-vous enfin, eu égard aux
missions de plus en plus lourdes qui incombent aux équipes de circonscription et
aux besoins croissants en matière de formation initiale et continue des
enseignants, envisager une augmentation significative du nombre des conseillers
pédagogiques de circonscription ?
Sans doute serez-vous d'accord avec
moi pour affirmer que les CPC peuvent être les acteurs privilégiés d'un projet
ambitieux pour l'école de la République, à condition de leur en donner les
moyens.
C'est pourquoi ils
seront, comme moi-même, particulièrement attentifs aux réponses concrètes que
vous apporterez à ces différentes questions, qui traduisent leurs
préoccupations.
Mme la présidente. La
parole est à M. le ministre délégué à l'enseignement scolaire.
M.
Xavier Darcos, ministre délégué à
l'enseignement scolaire. Monsieur le député, il faut d'abord rappeler que la
dénomination de conseiller pédagogique recouvre deux réalités différentes.
Un conseiller pédagogique peut être
un maître formateur, qui consacre une partie de son temps de travail à la
formation initiale des futurs enseignants du premier degré.
Il peut être aussi l'adjoint de
l'inspecteur de circonscription. Il se spécialise alors généralement dans telle
ou telle discipline, par exemple artistique ou sportive, et consacre son temps
aux questions de formation continue des enseignants du premier degré.
Les conseillers pédagogiques sont
eux-mêmes des professeurs des écoles ou des instituteurs.
Les missions qu'ils doivent remplir
sont reconnues de manière significative par l'octroi de compléments de
rémunération et d'avantages statutaires ou de carrière.
De nombreux conseillers
pédagogiques deviennent en effet IEN ou inspecteurs d'académie. De plus, les
conseillers pédagogiques chargés de la formation initiale des professeurs des
écoles perçoivent près de 1 400 euros par an en plus de leur rémunération.
Ceux qui sont chargés de la formation continue peuvent percevoir jusqu'à 2
150 euros par an sous forme de bonifications indiciaires prises en compte
pour la retraite.
S'agissant des
avantages statutaires, il faut savoir que la plupart des conseillers
pédagogiques membres du corps des instituteurs ont été intégrés dans celui des
professeurs des écoles et ont bénéficié à cette occasion d'une majoration
d'ancienneté de deux ans et six mois. De plus, les critères de choix retenus
pour l'accès à la hors classe des professeurs des écoles favorise la promotion
des conseillers pédagogiques.
Quant au remboursement de leurs
frais de déplacement, je rappelle que ses modalités sont soumises au mêmes
règles que pour les autres fonctionnaires. Le texte a d'ailleurs été récemment
modifié pour prendre en compte la dépense réellement engagée par les agents.
L'identité professionnelle des
conseillers pédagogiques est d'ores et déjà bien reconnue. Un décret du
22 janvier 1985 fixe les conditions dans lesquelles les instituteurs
ou les professeurs des écoles sont nommés maîtres formateurs. Ce décret prévoit
notamment que seuls les instituteurs et les professeurs des écoles titulaires du
CAFIPEMF peuvent être nommés conseillers pédagogiques.
Quant aux conseillers pédagogiques
de circonscription, il est bien évident que leur rôle est essentiel à la bonne
marche de l'enseignement primaire. Nous travaillons actuellement - et cela
répond à votre souhait - à la nécessaire revalorisation de leur
fonction.