FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 43167  de  M.   Hage Georges ( Député-e-s Communistes et Républicains - Nord ) QE
Ministère interrogé :  affaires étrangères
Ministère attributaire :  affaires étrangères (et européennes)
Question publiée au JO le :  06/07/2004  page :  5009
Date de changement d'attribution :  18/05/2007
Rubrique :  politique extérieure
Tête d'analyse :  Iraq
Analyse :  transfert du pouvoir. attitude de la France
Texte de la QUESTION : M. Georges Hage attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur l'inquiétant changement de position de la France, tel qu'il vient de s'exprimer à Istanbul au sommet de l'OTAN, à propos de l'Iraq. La communication distillée à ce sujet par le Président de la République laisse à penser que notre pays aurait résisté à la volonté américaine d'impliquer les 26 nations de l'Alliance atlantique présentes dans la capitale turque, ce 28 juin 2004, en Iraq. Le président Bush aurait souhaité sans doute obtenir bien davantage. Toutefois l'engagement pris par la France de s'associer à la formation de la police et de l'armée irakiennes fût-ce hors du territoire irakien - marque une réelle rupture avec l'approche jusqu'à présent défendue par le chef de l'État et le gouvernement. M. Bush a débuté ce sommet de l'OTAN en annonçant le transfert du pouvoir à Bagdad aux autorités intérimaires irakiennes désignées. Qui peut croire, un instant, que l'Iraq vient ainsi de retrouver sa souveraineté, alors qu 141 000 militaires Américains demeurent sur place et que nul ne se fait la moindre illusion sur l'indépendance de ces gouvernants ? La France ne saurait, en quoi que ce soit, participer à cette parodie. L'OTAN avait pour objectif, à sa création, de constituer une pièce maîtresse de la guerre froide contre les pays signataires du pacte de Varsovie. Aujourd'hui, les américains veulent en faire un vecteur de leur conception unilatérale des relations internationales, un instrument de leur domination de l'ensemble de la planète. Cette approche ne peut être approuvée par notre pays. Comment accepter que l'OTAN avec la participation de la France s'érige en gendarme international reléguant l'ONU au rôle d'observateur. Elle est en contradiction avec les orientations défendues par le Président de la République lui-même face à l'invasion américaine en Iraq. Qui peut encore être dupe sur le rôle que pourraient jouer une police et une armée formées par la France au service d'un gouvernement intérimaire aussi dépendants des visées américaines de suprématie sur la région ? Comment enfin s'engager dans une telle aventure quand les modalités n'en sont pas définies ? Il lui demande donc les raisons d'un tel revirement dans la doctrine française.
Texte de la REPONSE :
CR 12 Nord-Pas-de-Calais N