FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 43265  de  Mme   Païx Bernadette ( Union pour un Mouvement Populaire - Haute-Garonne ) QE
Ministère interrogé :  PME, commerce, artisanat, professions libérales et consommation
Ministère attributaire :  PME, commerce, artisanat, professions libérales et consommation
Question publiée au JO le :  06/07/2004  page :  5053
Réponse publiée au JO le :  03/08/2004  page :  6127
Rubrique :  automobiles et cycles
Tête d'analyse :  réparation automobile
Analyse :  carrossiers. relations avec les assureurs
Texte de la QUESTION : Mme Bernadette Païx souhaite attirer l'attention de M. le ministre délégué aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat, aux professions libérales et à la consommation sur la nécessité d'organiser une table ronde entre les assureurs et les carrossiers. La sécurité routière est un enjeu majeur de sécurité publique et l'un des grands chantiers du quinquennat. L'année 2003 fut une année historique dans la lutte contre la violence routière, des milliers de vies ont été sauvées. L'évolution brutale de la baisse des accidents met en lumière une situation économique déjà difficile et s'aggravant de jour en jour pour les carrossiers réparateurs. Bien qu'ils se félicitent des résultats obtenus, ils s'inquiètent quant à l'avenir de leur profession. Celle-ci dépend étroitement de la relation avec les assureurs. Or ces derniers, par le biais des conventions d'agrément, imposent tarifs horaires, services gratuits, remises et cela, en contrepartie d'un hypothétique volume de travail. La relation assureur-carrossier se trouve donc fortement déséquilibrée au détriment du carrossier, et la diminution des réparations augmente ce déséquilibre. En conséquence, elle le remercie de bien vouloir lui indiquer sa position quant à l'instauration d'une table ronde entre les pouvoirs publics, les assureurs et les carrossiers réparateurs.
Texte de la REPONSE : Un groupe de travail réunissant la direction du Trésor, la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et la direction des entreprises commerciales, artisanales et de services (DECAS) a été mis en place en 2003. Ce groupe a, en particulier, entendu les assureurs et les représentants des mutuelles. Au terme d'un examen approfondi, réalisé par la DGCCRF, des modalités d'agrément des carrossiers-réparateurs par les assureurs, il apparaît que la constitution d'un réseau de professionnels agréés répond à un souci d'efficacité, de rapidité et de compétence technique accrues. Pour autant, cette collaboration ne doit pas nuire à l'activité des carrossiers-réparateurs non agréés. Si la grande majorité des assureurs a mis en place un partenariat avec un réseau de professionnels agréés, le taux de recours effectif à ces professionnels reste très variable selon les assureurs et parfois assez réduit. Ainsi, les sociétés du groupement des entreprises mutuelles d'assurance (GEMA) ont recours aux carrossiers agréés dans des proportions évoluant, selon les sociétés, entre 50 et 63 % des sinistres. En ce qui concerne les sociétés de la fédération française des sociétés d'assurance (FFSA), ce taux évolue dans des proportions plus faibles, puisqu'elles se situent entre 10 et 40 % des sinistres. Ces chiffres démontrent donc la possibilité offerte aux carrossiers-réparateurs d'avoir accès à une large proportion de véhicules sinistrés, en dehors de tout agrément. Par ailleurs, dans son avis rendu le 3 novembre 1998, le conseil de la concurrence a précisé les règles de concurrence applicables aux procédures d'agrément des carrossiers par les compagnies d'assurance. Le système des agréments n'est pas, en tant que tel, contraire aux règles de la concurrence dès lors qu'il se fonde sur des critères d'agrément objectifs, transparents et non discriminatoires. Le conseil de la concurrence a admis que l'assureur pouvait, au surplus, limiter le nombre d'agréments délivrés dans une zone géographique donnée de façon à garantir à l'agréé, en contrepartie des conditions tarifaires consenties, un volume de réparation suffisant. La procédure d'agrément ne doit pas cependant affecter le fonctionnement concurrentiel du marché. L'agrément procure aux réparateurs qui en bénéficient certains avantages concurrentiels, notamment la procédure du règlement direct du réparateur par l'assureur sans avance de fonds de l'assuré (procédure dite du tiers payant). Ces avantages ont pour contrepartie des obligations en matière de conditions tarifaires, d'équipement et de qualification. La comparaison entre la situation des réparateurs agréés et celle des réparateurs non agréés requiert donc la prise en considération de l'ensemble de leurs obligations respectives. En définitive, le marché apparaît équilibré entre entreprises agréées et non agréées et la procédure d'agrément ne paraît pas constituer une entrave à l'accès au marché pour les entreprises qui n'en bénéficient pas. Si, toutefois, le développement ou l'apparition de pratiques autres que celles déjà analysées par le conseil de la concurrence en 1998 semblait présenter un risque potentiel pour l'accès au marché de certaines entreprises, il serait de nouveau possible de saisir cette autorité.
UMP 12 REP_PUB Midi-Pyrénées O