Rubrique :
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énergie et carburants
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Tête d'analyse :
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lignes à haute tension
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Analyse :
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installation. liaison France Espagne. opportunité
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Texte de la QUESTION :
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M. Henri Sicre attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer sur la construction d'une ligne à très haute tension 2 x 400 000 volts dans le département des Pyrénées-Orientales. Ce projet rencontre l'hostilité de l'ensemble de la population et des élus. Les conclusions du débat public qui s'est terminé l'été dernier mettent bien en évidence ce fait. Les Catalans sont opposés à la construction d'un tel équipement qui, malgré les propositions de RTE, contribuera à la destruction du paysage. Il est prévu de porter la capacité nette d'interconnexion électrique à 4 000 MW soit une augmentation de 286 %. Ce quasi-triplement est sans rapport avec, d'une part, la prévision de croissance de consommation d'électricité évaluée à 15 % (par RTE) pour les prochaines années et, d'autre part, la politique affichée d'économie d'énergie. Certes, l'Espagne est demandeuse d'énergie électrique, mais la création d'une telle infrastructure extrêmement pénalisante pour les Pyrénées-Orientales et son économie correspond-t-elle réellement à un besoin national et espagnol ? Il lui demande de bien vouloir lui donner les justificatifs détaillés d'un tel projet. - Question transmise à M. le ministre délégué à l'industrie.
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Texte de la REPONSE :
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Le renforcement de l'interconnexion électrique entre la France et l'Espagne répond au double objectif d'améliorer la sécurité du système électrique européen et d'accroître les capacités d'échange afin de permettre aux consommateurs européens d'optimiser leurs coûts d'approvisionnement. Dans cette optique, la France et l'Espagne se sont engagées lors du sommet de Perpignan en octobre 2001 à porter la capacité, actuellement de 1 400 MW, à 4 000 MW à terme, 2 600 MW constituant un palier intermédiaire. Le désenclavement électrique de la péninsule Ibérique constitue un besoin national pour l'Espagne. En effet, l'application des règles de sûreté édictées au niveau européen impose à l'Espagne le renforcement de l'interconnexion avec la France. En outre, le pallier de 2 600 MW, qui devra être atteint par la réalisation d'un renforcement à l'Est des Pyrénées, apportera une contribution significative au renforcement de la sécurité d'alimentation de la Catalogne espagnole. Il répondra aux besoins d'alimentation du tronçon espagnol de la LGV Perpignan Figueiras et permettra de renforcer la sécurité d'alimentation de la Costa Brava, par un bouclage du réseau 400 kV de la région. Bien entendu, l'augmentation de la capacité d'échange ne pourra se substituer au nécessaire développement des capacités de production espagnoles. La France pourra pour sa part bénéficier de cette capacité supplémentaire dans la mesure où il arrive aussi que notre pays importe de l'électricité d'Espagne à l'occasion de situations tendues sur le plan de l'équilibre offre demande au niveau national. S'agissant du second pallier fixé à 4 000 MW, il constitue le niveau minimum requis par la Commission européenne pour ne pas entraver les échanges d'électricité entre systèmes électriques voisins et permettre le développement du marché intérieur de l'électricité. L'objectif de 4 000 MW correspond au seuil de 10 % assigné à l'Espagne lors du somment de Barcelone en mars 2002. La France et l'Espagne ont réitéré lors du dernier sommet franco-espagnol leur volonté commune de parvenir à une augmentation de la capacité, dans la mesure où l'ensemble des mesures d'optimisation sans modification des lignes électriques ont été intégralement déployées depuis fin 2002.
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