Texte de la QUESTION :
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M. Christian Decocq attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur le niveau de compétence des élèves français. Le rapport PISA 2003 classe la France en 15e position des pays de l'OCDE. Alors que les moyens consacrés aux dépenses d'éducation représentent environ 7 % du PIB, contre 5 % en moyenne pour les autres pays de l'OCDE, les résultats de ce rapport montrent que le niveau de compétence actuel des élèves français ne peut être dû à un manque de moyen. Dès lors, il convient de s'interroger sur l'enseignement dispensé aux élèves et sur la formation reçue par les enseignants. Cela implique donc une évolution, sinon une remise en question, de la pédagogie, et de ses fondements, actuellement pratiquées dans les IUFM. Il lui demande donc ses intentions quant à l'évolution de cette péda-gogie.
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Texte de la REPONSE :
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L'enquête internationale PISA 2003, qui évalue les performances des élèves dans trois domaines : lecture, culture mathématique et culture scientifique, n'a pour l'instant donné lieu à aucun rapport officiel. En effet, l'ensemble des données est jusqu'en décembre 2004 sous embargo dans l'ensemble des pays participants. L'interprétation des résultats obtenus à l'issue d'une telle enquête exige de grandes précautions. En particulier, on ne saurait s'en tenir au simple palmarès. En effet, les taux de scolarisation des élèves de quinze ans varient d'un pays à l'autre. Les élèves non scolarisés à quinze ans, qui sont généralement les plus faibles, ne sont pas évalués par l'enquête. Les pays comme la France qui compte un des plus forts taux de scolarisation des élèves de quinze ans voient donc mécaniquement leur score baisser. De plus, la présentation sous forme de palmarès masque le fait que les résultats d'un pays à l'autre peuvent ne pas être significativement différents, compte tenu de la marge d'erreur provenant de l'échantillonnage. Ainsi, lors de la précédente enquête, la France, en termes de performance moyenne, ne se distinguait ni du Japon (mieux classé) ni de la Suisse (moins bien classée). Les compétences évaluées par les enquêtes internationales sont en outre éminemment culturelles. Des interprétations plus fines montrent par exemple que les pays latins partagent des points de force et de faiblesse, différents des pays anglo-saxons ou asiatiques, qui correspondent à des compétences plus ou moins travaillées dans les différents systèmes scolaires. La corrélation entre la part du PIB et la performance scolaire est quant à elle particulièrement difficile à mettre en évidence, sauf pour les pays émergents. Ces nécessaires précautions ne sauraient cependant conduire à nier l'intérêt de ce type d'enquête. Les évolutions du système éducatif nécessitent qu'une réflexion sur la formation des enseignants soit entreprise. Le débat national sur l'avenir de l'école a permis de mettre en lumière les différentes contributions des acteurs et des usagers du système éducatif français afin d'aider l'école à répondre aux besoins et satisfaire aux valeurs rappelées par le Président de la République dans son allocution du 20 novembre 2003. Créés par la loi d'orientation sur l'éducation du 10 juillet 1989, les instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) ont en charge la conduite des actions de formation professionnelle des personnels enseignants. Dans cette optique, le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche a officiellement annoncé le 2 juillet dernier la réunion d'un groupe de travail chargé de réfléchir sur les missions des IUFM.
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