FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 48660  de  Mme   Zimmermann Marie-Jo ( Union pour un Mouvement Populaire - Moselle ) QE
Ministère interrogé :  éducation nationale
Ministère attributaire :  éducation nationale
Question publiée au JO le :  19/10/2004  page :  8053
Réponse publiée au JO le :  28/12/2004  page :  10466
Rubrique :  recherche
Tête d'analyse :  statistiques
Analyse :  parité hommes femmes
Texte de la QUESTION : Mme Marie-Jo Zimmermann attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la question de la parité au sein du CNRS. En effet, l'accès aux grades supérieurs conditionne en partie l'accès des femmes aux institutions supérieures de la recherche. En conséquence, elle lui demande de bien vouloir lui indiquer quel est le pourcentage de femmes dans les grades supérieurs de la recherche.
Texte de la REPONSE : Le CNRS attache une importance particulière à la question de la place des femmes dans la recherche. Son bilan social propose un ensemble d'indicateurs, mesurant, année après année, l'état du développement du thème de la parité dans les pratiques de l'établissement. En 2003, le cap des 11 000 femmes est atteint au CNRS, malgré une légère diminution des effectifs globaux, soit 42,6 % des personnels titulaires au 31 décembre 2003. Parmi les chercheurs, la part des femmes, en progression de 0,9 point en dix ans, représente moins du tiers de cette population (31 %). Les femmes chercheurs : décliné par grade, le taux de féminisation des chercheurs reste encore marqué par une discrimination de fait pour l'accès à des responsabilités de direction de recherche : un peu plus d'un directeur de recherche sur 5 est une femme (21,8 %), alors que près de 2 chargés de recherche sur 5 le sont en 2003 (37,1 %). Cet écart s'est creusé légèrement au cours des 10 dernières années, la part des femmes progressant plus rapidement parmi les CR que parmi les DR. Il vise cependant, spécifiquement, une difficulté de reconnaissance au niveau de la première classe du corps des DR, alors que les séniors ont bénéficié d'un meilleur taux d'accès en classe exceptionnelle, et que la nomination à la direction de recherche (2e classe) présente une légère accélération.
PART DES FEMMES
chercheurs par grade
2003
en %
1994
en %
DELTA 2003-1994
en points
Directeurs de recherche (DR) 21,8 21,1 + 0,7
Directeur de recherche de classe exceptionnelle (DRCE) 12,1 5,9 + 6,2
Directeur de recherche de 1re classe (DR 1) 11,4 15,4 - 4,0
Directeur de recherche de 2e classe (DR 2) 24,9 23,5 + 1,4
Chargés de recherche (CR) 37,1 35,8 + 1,3
Chargés de recherche 1re classe (CR 1) 37,00 36,1 + 0,9
Chargé de recherche de 2e classe (CR 2) 37,3 34,5 + 2,8
Effectif de référence des chercheurs au 31 décembre de l'année 11 650 11 515    
Féminisation par discipline scientifique : si les femmes demeurent sous-représentées dans le haut de la pyramide des emplois, cette situation se manifeste de manière hétérogène selon les secteurs disciplinaires : en 2003, deux départements scientifiques présentent un taux de féminisation proche de 40 % (les départements des sciences humaines et sociales (SHS) et des sciences de la vie (SDV) ; deux autres totalisent une proportion de femmes située entre 25 % et 30 % (départements des sciences chimiques (SC) et des sciences de l'univers (SDU) ; les quatre restants (soit un sur deux), atteignent difficilement 1/5 de femmes chercheurs (les départements des sciences pour l'ingénieur (SPI), des sciences et des technologies de l'information et des télécommunications (STIC), de la physique nucléaire et corpusculaire (PNC) et des sciences physiques et mathématiques (SPM). La sous-représentation des femmes dans les sciences « exactes », phénomène constaté depuis de longues années, répondant à une indéniable faiblesse en volume des candidatures féminines, évolue peu sur la durée (on relève dans ce domaine une succession de progrès ponctuels, mais réversibles).

Part des femmes parmi les chercheurs de chaque département scientifique au 31 décembre de l'année.
ANNÉE PNC SC SDU SDV SHS SPI SPM STIC TOTAL
% en 2003 18,9 30,2 25,3 39,5 42,1 20,3 16,8 19,7 31,0
% 1994 15,9 27,8 26,2 41,0 38,4 16,3 18,8 - 30,1
Delta 2003-1994 + 3,0 + 2,4 - 0,9 - 1,5 + 3,7 + 4,0 - 2,0 - + 0,9

La carrière des femmes chercheuses : le bilan des recrutements et promotions des chercheurs du CNRS traduit également le constat d'une sous-représentation des femmes croissant avec le niveau de responsabilité exercé : les femmes sont majoritairement recrutées dans les grades de chargés de recherche : sur les cinq dernières années, 35,4 % des recrutés CR sont de sexe féminin, contre 9,8 % parmi les recrutés DR. les départements scientifiques SHS et SDV sont les seuls caractérisés par un recrutement majoritairement féminin (respectivement 47 % et 53 % pour l'année 2003). Globalement, la part des femmes dans les promotions internes (par concours ou au choix) demeure toujours inférieure à la présence féminine parmi les chercheurs promouvables, même si la différence s'atténue au fil des ans : 25,3 % des promus chercheurs en 1999 étaient des femmes (pour 30 % des effectifs), contre 28,9 % en 2002 (pour 31 % des effectifs). Ce constat global se vérifie pour l'accès spécifique à la direction de recherche (femmes : 20 % des promus en 1999, pour 37 % des effectifs CR 1 ; 33 % des promus en 2002 pour 37 % des effectifs CR 1).
PART
des femmes
parmi
EN 1999
en %
EFF. DE REF. 2003
en %
EFF. DE REF.
Les recrutés DR 5,9 17 10 10
Les recrutés CR 33,1 375 35,7 375
Part des femmes parmi 1999 Eff. de réf. en 2002* Eff. de réf.
Les promus DR 9,4 96 16,8 143
Les promus CR 34,7 265 32,0 231
Les promus CR vers DR 20,1 189 33,1 248
* Statistiques de l'année 2003 incomplètes.
Au niveau national, comme par discipline, il est à noter que le taux de féminisation ne montre pas de différences significatives entre candidats et lauréats des concours externes et internes chercheurs (campagne 2003) : sous cet angle, les résultats issus des jurys de concours de l'établissement tendent à reproduire la composition par genre des postulants, sans discrimination marquée (ni positive, ni négative).
UMP 12 REP_PUB Lorraine O