STATUT DES AUXILIAIRES DE VIE
Mme la présidente. La
parole est à M. Hervé Morin, pour exposer sa question, n° 486.
M. Hervé Morin.
Monsieur le secrétaire d'Etat aux personnes âgées, je souhaite vous interroger
sur un sujet qui me tient à coeur depuis de nombreuses années, à savoir le
statut des auxiliaires de vie et des aides à domicile. Tout le monde sait qu'ils
accomplissent un travail exceptionnel, difficile, remarquable, auprès des
personnes âgées, dépendantes, de toutes celles et de tous ceux qui ont besoin de
quelqu'un auprès d'eux pour rester à la maison et rendre les années les plus
difficiles soient les moins douloureuses possible. On sait à quel point les
auxiliaires de vie et les aides à domicile participent à la lutte contre
l'exclusion, pour le maintien à domicile et pour la stimulation de l'autonomie
des personnes.
Depuis 1981, date
de la création du diplôme d'auxiliaire de vie, aucune réelle revalorisation du
statut de ces personnels n'est intervenue. D'une collectivité à l'autre, d'un
employeur à l'autre, d'une association à l'autre, ils n'ont pas les mêmes
rémunérations, les mêmes avantages annexes, les mêmes remboursements pour leurs
frais de déplacement. Globalement, leur statut est relativement précaire, voire
très précaire, et les rémunérations varient de façon parfois considérable d'un
mois à l'autre, résultat de la flexibilité.
Monsieur le sercrétaire d'Etat, lors
du débat sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale, j'avais
demandé au Gouvernement, par l'intermédiaire de mon collègue Jean-Luc Préel de
nous indiquer quelles mesures il comptait prendre, dans le cadre de son plan sur
la dépendance, l'autonomie et le soutien aux personnes âgées, pour améliorer le
statut de ces personnels qui en ont bien besoin, que ce soit dans le Var ou en
Haute-Normandie. Nous savons à quel point le travail qu'ils accomplissent est
remarquable. Ces personnes sont diplômées, elles ont des qualifications.
Malheureusement, leur formation n'est pas toujours suivie en permanence par les
organismes qui les embauchent. Je souhaite donc que le Gouvernement s'engage
rapidement dans la voie d'une vraie revalorisation du statut des aides à
domicile et des auxiliaires de vie et que l'on mette fin à la précarité qui
entoure leur métier.
Mme la présidente. La
parole est à M. le secrétaire d'Etat aux personnes âgées.
M. Hubert Falco, secrétaire d'Etat aux personnes âgées.
Monsieur le député, avec la création, en 2002, du diplôme d'Etat d'auxiliaire de
vie sociale et la signature, le 29 mars 2002, de l'accord de branche
de l'aide à domicile sur les emplois et les rémunérations, agréé le
24 janvier 2003, le Gouvernement et les partenaires sociaux ont
apporté des réponses très significatives permettant une meilleure reconnaissance
et une valorisation des métiers de l'aide à domicile, notamment des fonctions
d'auxiliaire de vie auprès des personnes âgées.
Les auxiliaires de vie sociale, dont
les employeurs peuvent être soit des collectivités locales, soit des
associations, ont bénéficié d'une revalorisation sensible de leur grille
salariale, dans le cadre de l'accord agréé le 24 janvier 2003
- de 29,36 % dès la première année d'application en 2002, à 41,67 % en
2005.
L'accord précité produira
progressivement ses effets sur trois ans. Et le rapport annuel au Parlement,
relatif aux agréments des conventions et accords, mentionné à
l'article L. 314-6 du code de l'action sociale et des familles,
comportera sans doute en 2005 des éléments sur la mise en oeuvre et les effets
de l'accord du 29 mars 2002.
Monsieur le député, vous avez
souligné l'importance de l'aide à domicile et du rôle des auxiliaires de vie,
pourtant peu valorisant et mal reconnu. Le vieillessement reste un sujet tabou
depuis de trop nombreuses années. L'électrochoc causé par le drame de l'été a
engagé le Gouvernement à mettre en oeuvre une grande réforme sociale.
Les efforts réalisés sont sans
aucune commune mesure avec ce qui a été fait jusqu'à présent, malgré les
difficiles conditions budgétaires. De tous les bancs de cet hémicycle, on nous a
réclamé des moyens supplémentaires, notamment l'inscription des
180 millions d'euros qu'avaient prévus par nos prédécesseurs - sans
jamais les budgéter, d'ailleurs.
Le plan « vieillissement-solidarité
» permettra dès l'année 2004 de se pencher sur l'ensemble des problèmes que
pose la prise en charge des personnes âgées, tant à domicile qu'en
établissement, et qui passe par la médicalisation de nos établissements et le
maintien à domicile.
Il faut
valoriser le maintien à domicile en lui consacrant plus de moyens, en renforçant
l'encadrement et la formation des personnels qui effectuent, vous l'avez
souligné, un travail remarquable. 480 millions sont inscrits à cette fin
pour l'année 2004.
Avec
l'aide des associations qui interviennent sur le terrain et auxquelles je tiens
à rendre hommage, nous avons décidé de revaloriser ces métiers ô combien
difficiles. Le maintien à domicile est devenu une priorité pour nos personnes
âgées, même dépendantes. C'est la raison pour laquelle, avec Gilles de Robien,
nous avons signé ce matin une charte de l'accessibilité qui permettra d'aménager
leurs logements et de faciliter leurs déplacements.
Il nous reste beaucoup à faire. Les
conditions budgétaires sont difficiles mais nous poursuivrons dans cette
voie.
Mme la présidente. La
parole est à M. Hervé Morin.
M. Hervé Morin.
Monsieur le secrétaire d'Etat, je ne doute pas de vos intentions. Reste qu'en
raison de la précarité et, surtout de la disparité de leur statut, les
auxiliaires de vie et les aides à domicile vivent mal leur condition. Leur
travail est très différent d'un endroit à l'autre, d'une association à l'autre,
d'un employeur à l'autre et il est très différemment reconnu.
Vous m'avez répondu qu'une
convention collective avait été agréée par le Gouvernement en janvier 2003.
Je souhaiterais que l'Etat et les pouvoirs publics fassent en sorte qu'elle soit
appliquée de façon égale et juste sur l'ensemble du territoire national, au-delà
des moyens supplémentaires qui seront consacrés par la majorité à la lutte
contre la dépendance et au maintien à domicile des personnes âgées.