POLITIQUE ÉCONOMIQUE DU GOUVERNEMENT
M. le président. La
parole est à M. François Huwart, pour le groupe socialiste. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M. François Huwart. Ma
question s'adresse à M. Francis Mer, ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.
M. Michel Delebarre. Aïe aïe aïe !
M. le président. Monsieur Delebarre...
M. François Huwart. Monsieur le ministre, vous avez récemment déclaré : « Sur le plan économique, l'essentiel des conséquences négatives de la crise irakienne sont derrière nous. »
M. Maxime Gremetz. Quel imprudent !
M. François Huwart. Je comprends bien que votre rôle ne soit pas de faire profession de pessimisme, mais est-ce si sûr ? Après avoir remonté, la bourse fléchit à nouveau, dans la perspective d'un conflit peut-être plus long et compliqué que prévu, et dont les conséquences seront plus durables.
Mais surtout, au-delà de ces éléments tristement et dramatiquement conjoncturels, les Français sont durablement inquiets des conséquences de votre politique. C'est sans doute pourquoi vous avez le plaisir de me retrouver dans cet hémicycle... (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M. Pierre
Lellouche. Ils recommencent déjà ! Ils sont vraiment incurables !
M. François Huwart. Les Français sont inquiets de la situation sociale, de la baisse des prévisions de croissance, du creusement des déficits publics, des plans sociaux en cascade, de la situation très dégradée des entreprises. Ils me l'ont dit pendant la campagne électorale.
Leur inquiétude est renforcée par le manque de lisibilité de votre politique. La pente, comme disait M. le Premier ministre, leur paraît en effet plus forte aujourd'hui qu'il y a dix mois, plus forte surtout pour eux. Et la route, qui devait être droite, ils ne la voient plus bien. C'est la confiance qui leur manque.
Que comptez-vous donc faire, monsieur le ministre, pour redonner aux Français la confiance dans leur avenir et la confiance en eux-mêmes ? Sans la confiance, sans politique de l'emploi forte, sans politique de solidarité forte, il n'y a pas, vous le savez bien, de croissance. (Vifs applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M. le président.
La parole est à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. (« Ah ! » sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains. - Vifs applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Union pour la démocratie française.)
M. le président.
Laissez M. Mer répondre, s'il vous plaît !
M. Francis Mer, ministre de l'économie, des finances et de
l'industrie. Monsieur le député, la confiance ne se décrète pas. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M. Albert Facon. Parlez-nous des plans sociaux !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. La confiance, c'est le résultat d'un environnement dans lequel chacun des acteurs économiques découvre que le futur lui appartient, que le futur se bâtit à travers les initiatives individuelles, que le futur se construit grâce à des perspectives favorables.
Mme Chantal Robin-Rodrigo. Bla-bla-bla !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. L'objectif d'un gouvernement, de quelque gouvernement que ce soit, en matière de politique économique, c'est de créer les conditions pour que les différents acteurs économiques, personnes et entreprises, aient envie de voir le futur positivement.
M. Christian Bataille. Vous allez dans le mur !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. C'est cela, le but de notre politique économique, qui ne change pas, quelle que soit, disons, la conjoncture.
Mme Martine David. Il faudrait justement qu'elle change !
M. Michel Lefait. Elle est obsolète !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Il est clair qu'aujourd'hui nous avons des difficultés en matière conjoncturelle (« Ah ! » sur les bancs du groupe socialiste), comme tous les pays du monde.
Il est non moins clair que nous avons une politique, qu'elle est simple et qu'elle consiste à afficher des conditions de plus en plus favorables pour que l'initiative économique soit la solution de nos problèmes.
M. Jean-Pierre Blazy. Tout pour le MEDEF !
M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. C'est autour de ces idées que nous avons, à travers les différentes lois et les différents budgets, bâti les éléments qui nous permettront progressivement, sur cinq ans, de démontrer que notre pays saura régler ses problèmes en sortant par le haut. (Applaudissements sur les bancs du gorupe de l'Union pour un mouvement populaire. - Exclamations sur les bancs du groupe socialiste et du groupe des député-e-s communistes et républicains.)
M. Maxime Gremetz. Menteur !