MESURES EN FAVEUR DES HARKIS
Mme la présidente. La
parole est à Mme Arlette Franco, pour exposer sa question, n° 491, relative
aux mesures en faveur des harkis.
Mme Arlette Franco. Ma
question s'adresse à M. le secrétaire d'Etat aux anciens combattants. Il est
indispensable que nous nous souvenions du sacrifice consenti par les militaires
supplétifs engagés dans la guerre d'Algérie, tout particulièrement les harkis.
Nous devons prendre aujourd'hui les mesures définitives qui s'imposent pour les
oubliés de cette triste période de notre histoire contemporaine. Le plus souvent
analphabètes, peu organisés en associations, ils n'ont pas bénéficié des aides
financières qu'ils étaient en droit d'attendre. Le délit de faciès, le barrage
de la langue, la méconnaissance de leur histoire, l'assimilation à d'autres
communautés sont autant de facteurs qui n'ont pas favorisé leur intégration et
le temps passe. Des familles entières se sont retrouvées dans des camps comme
celui de Rivesaltes et sont toujours en attente d'indemnités compensatrices de
leur dévouement et de leur choix.
La loi de 1987 a permis d'obtenir
des mesures spécifiques en leur faveur, revalorisées par la loi de 1994, mais
l'ensemble de la communauté harkie n'a pu bénéficier de toutes ces aides.
Au-delà de la juste reconnaissance de leur fidélité à la France, au-delà de la
nécessité de faire de cette communauté un exemple d'intégration, les harkis
demandent les aides qui leur sont dues. Tout d'abord, confortons l'application
de la loi dite « loi Romani », qui devait leur permettre de retrouver un toit
sur notre territoire, avec la reconduction des aides pour l'amélioration de
l'habitat ancien.
Ensuite, le
versement de l'indemnisation pour les veuves permettra de reconnaître la
hiérarchie familiale à laquelle les harkis sont très attachés. Il est aussi
nécessaire de leur permettre d'obtenir enfin le statut de victimes de guerre et,
pour les enfants, celui de pupilles de la nation. Autant de mesures et de
demandes qui préoccupent ces soldats de la France auxquels la nation doit la
reconnaissance. Monsieur le secrétaire d'Etat, quelles mesures seront prises
afin de régler définitivement ce dossier, pour la dignité de chacun, sachant que
vous y reviendrez plus longuement cet après-midi dans le cadre du débat sur les
rapatriés ?
Mme la présidente. La
parole est à M. le secrétaire d'Etat aux anciens combattants.
M. Hamlaoui Mékachéra, secrétaire d'Etat aux anciens combattants.
Madame la députée, je partage entièrement vos sentiments et votre analyse. Comme
vous le savez, le Gouvernement est pleinement déterminé à répondre aux attentes
légitimes des harkis. Cet après-midi - vous l'avez souligné - j'aurai
l'honneur de présenter, dans cet hémicycle, les grands axes de la politique
gouvernementale en direction des rapatriés dans leur globalité et des harkis en
particulier. Ce sera un temps fort et sans doute chargé d'émotion, dont
j'attends beaucoup. Il me permettra à la fois de souligner les actions du
Gouvernement en la matière, de tracer des perspectives d'avenir et d'écouter
avec la plus grande attention la représentation nationale.
Madame la députée, dans le domaine
essentiel de la mémoire, l'officialisation du 25 septembre comme journée
d'hommage aux harkis - c'est le seul corps qui ait une journée d'hommage
spécifique - est un signe fort que ces derniers ont accueilli comme il se
doit. Elle atteste la reconnaissance de la nation pour ces combattants qui ont
tout donné, avec désintéressement, pour servir notre pays.
S'agissant de la réparation, je
souligne que, depuis le 1er janvier 2003, une allocation de
reconnaissance est accordée à tous les harkis sans aucune exception, ou à leurs
veuves. Cette allocation sera substantiellement augmentée à compter du
1er janvier prochain par le projet de loi de finances rectificative.
Telles sont, très succinctement, les
mesures qui seront évoquées cet après-midi, de même que les études de vos
collègues et du Gouvernement.
Pour conclure, permettez-moi de vous
remercier pour toute l'attention que vous portez à ce public. Les harkis en sont
conscients.
Mme la présidente. La
parole est à Mme Arlette Franco.
Mme Arlette Franco. Je
veux simplement rappeler que le temps passe : n'abandonnons pas ces gens
qui ont fait le choix de la France !