FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 49805  de  M.   Dosne Olivier ( Union pour un Mouvement Populaire - Val-de-Marne ) QE
Ministère interrogé :  santé
Ministère attributaire :  solidarités, santé et famille
Question publiée au JO le :  26/10/2004  page :  8298
Réponse publiée au JO le :  15/02/2005  page :  1772
Date de changement d'attribution :  29/11/2004
Rubrique :  drogue
Tête d'analyse :  toxicomanie
Analyse :  traitements de substitution. réglementation
Texte de la QUESTION : M. Olivier Dosne appelle l'attention de M. le ministre de la santé et de la protection sociale sur le niveau extrêmement préoccupant de la consommation du Subutex, médicament de substitution aux opiacés. Selon l'Observatoire français des drogues, l'utilisation de ce traitement est en hausse continue et le détournement de l'usage du médicament demeure fréquent, certains patients n'hésitant pas à cumuler les prescriptions ou à s'injecter un filtrat de comprimés. Subutex est le troisième produit figurant au palmarès national des médicaments cités sur les ordonnances suspectes après le funitrazépam et le bromazépam. Afin d'éviter que le Subutex ne devienne une drogue de rue et de limiter les risques liés au mésusage et à l'abus de cette spécialité, il lui demande de bien vouloir lui indiquer les dispositions qu'il entend mettre en oeuvre pour accroître encore la sécurisation de la prescription et la délivrance des médicaments de substitution afin de protéger leur valeur thérapeutique.
Texte de la REPONSE : Intervenue après l'introduction de la méthadone, la mise sur le marché du Subutex (buprénorphine haut dosage), en juillet 1995, comme traitement de substitution aux opiacés, s'est accompagnée d'effets indésirables. On observe, en effet, un développement du mésusage du Subutex se traduisant notamment par la consommation de ce médicament en dehors de protocoles thérapeutiques et par l'injection de comprimés par voie intraveineuse, mode d'administration à l'origine de complications locales parfois sévères, et de risques infectieux graves. On constate, en outre, un phénomène de nomadisme médical, source d'abus, de trafic de rue et également de poids financier pour l'assurance maladie. Néanmoins, la diffusion de ce nouveau mode de traitement est à l'origine d'une diminution sensible du nombre de décès par surdosage, d'une réduction de la consommation de substances illicites et d'une baisse des comorbidités infectieuses, en particulier par le VIH. En outre, elle a eu un impact positif sur l'insertion sociale et les conditions des vie des personnes sous traitement. En conséquence, le Gouvernement est pleinement décidé à lutter contre ces dérives tout en maintenant une bonne accessibilité au produit. De nouvelles dispositions législatives adoptées dans le cadre de la loi relative à l'assurance maladie visent à conditionner le remboursement de ce traitement, d'une part, à l'inscription du nom du pharmacien sur les ordonnances, d'autre part, à la signature d'un protocole de soins entre le médecin traitant, les services de l'assurance maladie et le patient. Une réflexion est actuellement en cours avec les services de l'assurance maladie afin de cibler en priorité les patients les plus déviants et de ne pas pénaliser les trois quarts des patients suivant leur traitement conformément aux recommandations. Par ailleurs, une commission nationale consultative pour l'amélioration de la prise en charge des personnes ayant des pratiques addictives va prochainement être mise en place. Elle aura notamment pour mission la diffusion et le suivi des recommandations de bonne pratique issues de la conférence de consensus des 23 et 24 juin derniers sur la place des traitements de substitution dans les stratégies thérapeutiques pour les personnes dépendantes aux opiacés, coordonnée par l'Agence nationale d'accréditation et d'évaluation en santé (ANAES).
UMP 12 REP_PUB Ile-de-France O