FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 51153  de  Mme   Robin-Rodrigo Chantal ( Socialiste - Hautes-Pyrénées ) QE
Ministère interrogé :  Premier ministre
Ministère attributaire :  justice
Question publiée au JO le :  16/11/2004  page :  8916
Réponse publiée au JO le :  14/11/2006  page :  11957
Date de changement d'attribution :  02/06/2005
Rubrique :  famille
Tête d'analyse :  mariage
Analyse :  mariages forcés. lutte et prévention
Texte de la QUESTION : Le mariage forcé est un véritable problème de société dans notre pays. A l'heure actuelle ce sont encore quelque 70 000 jeunes femmes qui sont potentiellement menacées en France par cette honteuse pratique. En effet, des milliers de jeunes filles, parfois même des adolescentes de treize ans, continuent à être mariées de force à des inconnus par la seule volonté de leurs parents. Ce phénomène, qui touche les populations originaires de Turquie, du Maghreb, d'Afrique noire, d'Asie et depuis peu des Comores, est en hausse depuis sept ou huit ans dans notre pays. Compte tenu de cette scandaleuse et indigne situation, Mme Chantal Robin-Rodrigo demande à M. le Premier ministre de lui indiquer les mesures urgentes et fermes qu'il entend prendre au sujet de ce dossier. - Question transmise à M. le garde des sceaux, ministre de la justice.
Texte de la REPONSE : Le garde des sceaux, ministre de la justice, fait connaître à l'honorable parlementaire que la loi n° 2006-399 du 4 avril 2006 renforçant la prévention et la répression des violences au sein du couple ou commises contre les mineurs a permis l'adoption de plusieurs dispositions permettant de lutter plus efficacement contre les mariages forcés. Ainsi, l'article 144 du code civil a été modifié afin de porter l'âge légal du mariage des femmes à dix-huit ans. Désormais, tout mariage d'une mineure nécessitera l'autorisation préalable du procureur de la République, qui ne pourra être accordée que pour motif grave. S'agissant de l'audition préalable des futurs époux, l'officier de l'état civil peut maintenant déléguer celle-ci à un fonctionnaire titulaire de l'état civil, ou, lorsque l'un des futurs époux réside à l'étranger, à l'agent diplomatique ou consulaire territorialement compétent. Ces nouvelles dispositions doivent permettre de procéder plus systématiquement à cette audition, qui constitue un moment privilégié pour apprécier la sincérité et la liberté de l'intention matrimoniale. Elles sont complétées par une autre mesure figurant dans la loi relative au contrôle de la validité des mariages, adoptée par le Parlement le 12 octobre 2006, et qui prévoit que le futur époux mineur sera auditionné seul. Par ailleurs, la réforme du 4 avril 2006 a consacré dans le code civil le fait que la contrainte exercée sur les époux ou l'un d'eux constitue un cas de nullité du mariage, y compris lorsqu'elle prend la forme d'une crainte révérencielle envers un ascendant, la nullité du mariage forcé pouvant être poursuivie par le ministère public pendant les cinq années suivant le mariage. Enfin, à titre symbolique, le devoir de respect a été inscrit au titre des devoirs mutuels des époux.
SOC 12 REP_PUB Midi-Pyrénées O