DEBAT :
|
VIOLENCES EN CORSE
M. le président. La
parole est à M. Georges Fenech, pour le groupe UMP.
M. Georges Fenech. Monsieur le ministre de l'intérieur, dans un contexte de reprise de certaines activités violentes en Corse, votre politique à l'égard de leurs auteurs est ferme et déterminée et nous nous en réjouissons. C'est ainsi qu'a été arrêté hier Joseph Menconi, (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste) après trois semaines de cavale à la suite de son évasion - violente - de la prison de Borgo.
Par ailleurs, hier matin, six personnes ont été interpellées et transférées à Paris, sur commission rogatoire des juges antiterroriste, Jean-Louis Bruguière, Jean-François Ricard et Laurence Le Vert, pour être mis en garde à vue dans le cadre d'enquêtes sur plusieurs attentats.
Monsieur le ministre, pouvez-vous nous informer des évolutions de ce dossier et, d'une manière plus générale, nous exposer les principaux axes de votre politique de lutte contre la violence en Corse ? (Applaudissements sur quelques bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
M. le président. La parole est à M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales.
M. Michel Delebarre. Zorro !
M. Nicolas Sarkozy, ministre de l'intérieur, de la sécurité
intérieure et des libertés locales. Monsieur le député, cela fait trop d'années que la Corse est malade de la violence. Et tous les gouvernements, quels qu'il soient, se sont trouvé confrontés à cette difficulté, du fait que la Corse a sombré, année après année, quelles que soient les politiques...
M. Christophe Masse. Aujourd'hui, ça ne s'arrange pas !
M. Bruno Le Roux. C'est même pire !
M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales. Franchement, cette question mérite plus de dignité et, compte tenu du bilan accablant qui fut le vôtre, davantage de discrétion ! (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Union pour la démocratie française. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste.)
M. Jean Glavany. Donneur des leçons !
M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales. Il est sûr que si j'avais des conseils à demander, ce ne serait pas de ce côté-ci de l'hémicycle que j'irai les chercher ! Et il n'y a pas que moi qui le pense : nombreux sont les Français et les Corses à le penser. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Union pour la démocratie française. - Vives protestations sur les bancs du groupe socialiste.)
D'ailleurs, ceux qui posent des bombes, la nuit, avec des cagoules, attendent exactement le spectacle que vous êtes en train de donner, c'est-à-dire le spectacle de l'irresponsabilité et de la polémique. (Mêmes mouvements.)
Ils cherchent à faire parler d'eux qui sont des lâches, parce que poser des bombes, la nuit, avec une cagoule, c'est être un lâche ! (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.) Et cela nuit d'abord aux Corses et à la Corse.
Face à cette situation, il n'y a qu'une seule politique possible : les arrestations.
M. Jean Glavany. Vous voulez terroriser les terroristes : allez-y !
M. le ministre de l'intérieur, de la sécurité intérieure et des libertés locales. A cet égard, tous ici nous devons féliciter les services de police pour l'arrestation du criminel Menconi en même temps que trois autres personnes, dont deux se livraient à des extorsions de fonds en Corse. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et sur les bancs du groupe Union pour la démocratie française.) La police a trouvé au domicile des six personnes arrêtées des bonbonnes de gaz évidées, des mèches et des explosifs.
Ces individus viennent s'ajouter au neuf autres personnes arrêtées en février et en décembre, membres du FLNC dit « anonyme ». Je puis vous indiquer qu'il y aura, dans les jours et les semaines qui viennent, d'autres arrestations. (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste.)
Si cela ne vous intéresse pas, je le regrette (Protestations sur les bancs du groupe socialiste) parce que cela intéresse les Corses et, plus généralement, l'ensemble de la communauté nationale. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Union pour la démocratie française. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste.)
|