FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 53366  de  M.   Merville Denis ( Union pour un Mouvement Populaire - Seine-Maritime ) QE
Ministère interrogé :  économie
Ministère attributaire :  économie
Question publiée au JO le :  14/12/2004  page :  9841
Réponse publiée au JO le :  17/05/2005  page :  5076
Rubrique :  donations et successions
Tête d'analyse :  droits de succession
Analyse :  taux. personnes sans enfant
Texte de la QUESTION : M. Denis Merville appelle l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur les modalités appliquées aux successions et aux donations pour les personnes seules. La législation actuelle stipule que l'héritage d'une personne seule sans héritiers en ligne directe est taxé à 55 % pour les neveux et nièces et à 60 % pour d'autres bénéficiaires désignés, après abattement de 1 500 euros. Cette situation fiscale est donc sans aucune mesure avec celle d'héritiers en ligne directe et depuis peu des héritages entre personnes ayant conclu un PACS. Elle constitue un frein à la consommation et à une participation à la vie économique plus importantes pour les héritiers des personnes seules. Plusieurs propositions tendant à une diminution de 10 % des taux d'imposition des héritages hors ligne ou à l'instauration d'un abattement de 150 000 euros uniquement pour les héritiers en ligne directe d'une résidence principale ont ainsi été formulées pour les successions. Aussi, il souhaite connaître ses intentions quant à la possibilité d'accorder aux collatéraux et aux légataires nommément désignés par testament une augmentation sensible de la franchise et un allégement des droits.
Texte de la REPONSE : D'une manière générale, les droits de mutation à titre gratuit atteignent toutes les transmissions qui s'opèrent à la suite du décès d'une personne. Ceux-ci sont perçus en tenant compte notamment des liens de parenté du bénéficiaire de la transmission avec le défunt tels qu'ils résultent des règles de droit civil ainsi que de la situation personnelle du redevable. La législation actuelle en matière de succession prévoit d'ores et déjà un régime particulier en faveur des successions en ligne collatérale qui remplissent certaines conditions. En effet, l'article 788-1 du code général desimpôts prévoit l'application d'un abattement, qui a été relevé de 15 000 euros à 57 000 euros par l'article 14 de la loi de finances pour 2005, sur la part de chaque frère ou soeur, célibataire, veuf, divorcé ou séparé de corps, à la double condition d'une part, qu'il soit, au moment de l'ouverture de la succession, âgé de plus de cinquante ans ou atteint d'une infirmité le mettant dans l'impossibilité de subvenir par son travail aux nécessités de l'existence et d'autre part, qu'il ait été constamment domicilié avec le défunt pendant les cinq années ayant précédé le décès. Cette mesure constitue un avantage substantiel par rapport aux héritiers de même rang qui bénéficient d'un abattement limité à 1 500 euros prévu à l'article 788-III du code général des impôts. Par ailleurs, il convient de préciser que la législation actuelle favorise d'ores et déjà les gratifications entre vifs. En effet, l'ensemble des donations bénéficie de réductions de droits dont le taux varie de 10 % à 50 % selon l'âge du donateur, la nature des biens transmis ou la date de la libéralité. Ces dispositions, qui permettent d'alléger sensiblement les droits dus en cas de libéralités entre vifs, vont dans le sens des préoccupations exprimées dès lors qu'elles s'appliquent quel que soit le lien de parenté entre le donateur et le donataire et même en l'absence d'un tel lien. En outre, l'article 1er de la loi du 9 août 2004 relative au soutien à la consommation et à l'investissement exonère de droits de mutation à titre gratuit, dans la limite de 20 000 euros, les dons de sommes d'argent effectués entre le 1er juin 2004 et le 31 mai 2005 et consentis par un donateur au profit notamment de ses neveux et nièces âgés de 18 ans révolus. Le Gouvernement a récemment annoncé que cette mesure sera prolongée jusqu'au 31 décembre 2005 et que le montant des dons exonérés sera porté de 20 000 euros à 30 000 euros.
UMP 12 REP_PUB Haute-Normandie O