RÈGLES DE SÉCURITÉ APPLICABLES
AUX COURSES CYCLISTES
M. le président. La
parole est à M. Jean Auclair, pour exposer sa question, n° 533,
relative aux règles de sécurité applicables aux courses cyclistes.
M. Jean Auclair.
Monsieur le ministre des sports, vous connaissez les difficultés que rencontrent
les petits clubs en milieu rural pour organiser des épreuves cyclistes en raison
des contraintes réglementaires imposés par la Fédération française de cyclisme à
ses adhérents s'agissant des postes de secours.
Selon la réglementation définie par
le ministère de l'intérieur, un poste de secours est composé d'un médecin et de
quatre secouristes titulaires du certificat de formation aux activités de
premiers secours en équipe. Or, dans les petites communes rurales, les
organisateurs de courses ne disposent pas de bénévoles titulaires de ce diplôme
en nombre suffisant, si bien qu'ils doivent faire appel au service départemental
d'incendie et de secours pour un coût qui varie de 150 euros à
50 euros, ce qui a des répercussions au niveau budgétaire.
Les sapeurs-pompiers volontaires
ainsi mobilisés ne peuvent donc être appelés à d'autres interventions à
caractère urgent, et à force de les solliciter pour de telles futilités, ils
commencent à manifester un certain « ras-le-bol », d'autant qu'on leur demande
déjà beaucoup.
Ces courses
populaires ont toujours existé, mais de telles contraintes usent la volonté des
bénévoles associatifs qui contribuent à maintenir l'animation de nos villes et
villages. De plus, les professionnels de santé - médecins,
infirmières - seraient parfaitement capables d'intervenir en cas
d'incident.
Monsieur le ministre
des sports, je crois savoir qu'une procédure visant à assouplir le règlement
relatif à l'organisation des courses est engagée. Qu'en est-il ? Et ne serait-il
pas possible, dans ce cadre, de substituer au terme « poste de secours » celui
de « poste de sécurité » qui est beaucoup moins contraignant ?
M. le président. La
parole est à M. le ministre des sports.
M. Jean-François Lamour, ministre des sports. Monsieur le député, la
sécurité lors des manifestations sportives a toujours été au centre des
préoccupations du ministère des sports, qu'il s'agisse de la sécurité des
sportifs, ou de celles des spectateurs ou des organisateurs. Et cette
préoccupation est d'une acuité toute particulière lorsque ces épreuves se
déroulent sur la voie publique.
Ainsi, le règlement type de la
Fédération française de cyclisme auquel vous avez fait allusion prévoit la mise
en place d'un poste de secours sur la ligne d'arrivée, et éventuellement aux
emplacements dangereux, pour les circuits d'une distance inférieure ou égale à
dix kilomètres. Ce poste de secours, qui est fixe ou mobile et où est regroupé
le matériel, est composé, en fonction de l'importance de la manifestation, d'un
certain nombre de secouristes. Un tel dispositif est défini dans le cadre d'un
accord et répond à des recommandations formulées par l'Observatoire national du
secourisme qui dépend du ministère de l'intérieur.
Ces secouristes doivent être
titulaires du certificat de formation aux activités de premiers secours en
équipe, certificat dont les secouristes bénévoles en milieu rural sont rarement
titulaires. D'où le recours au SDIS pour l'organisation d'un certain nombre de
courses en milieu rural, avec le coût que cela implique.
Toutefois, convenez que le recours
à titre onéreux à des organismes tels que le service départemental d'incendie et
de secours, pour satisfaire à l'obligation de mettre en place un poste de
secours, ne doit pas faire oublier l'aspect prioritaire des questions de
sécurité.
Cela étant, une
réflexion est en cours entre la Fédération française de cyclisme et
l'Observatoire national du secourisme afin d'alléger les dispositifs de secours.
Un projet de règlement type a été élaboré par la Fédération française de
cyclisme et il vient d'être remis à mon ministère, qui en a fait une étude
succincte. Ce document va dans le sens que vous souhaitez en prévoyant un
allégement des postes de secours sur les circuits dont la distance est
inférieure à dix kilomètres. Il doit maintenant recevoir l'aval des différents
ministères concernés, dont le ministère de l'intérieur et le ministère chargé de
l'équipement et des transports. Pour ce qui concerne le ministère des sports, il
validera le document tel qu'il lui a été remis par la Fédération française de
cyclisme.
Bien entendu, la
priorité est toujours donnée au maintien de la sécurité des personnes.
M. le
président. La parole est à M. Jean Auclair.
M.
Jean Auclair. Je vous remercie de votre réponse, monsieur le ministre.
Toutefois, pourra-t-on rapidement en savoir un peu plus long sur les contraintes
qui seront allégées ? En effet, les organisateurs de courses souhaiteraient être
informés avant l'ouverture de la prochaine saison cycliste.
M. le
président. La parole est à M. le ministre.
M. le ministre des
sports. Monsieur le député, nous allons évidemment faire en sorte que
ces dispositions soient opérationnelles pour le début de la saison des courses
sur route, c'est-à-dire pour le printemps.