|
Texte de la REPONSE :
|
La publication scientifique, véhicule de l'information, permet aux chercheurs de se faire reconnaître par la qualité de leurs travaux au sein de leur communauté scientifique d'appartenance et constitue un élément du système d'évaluation. Les bases de données bibliographiques qui font référence en la matière indiquent que les chercheurs français ont publié 16 328 articles dans 1 205 revues américaines différentes en 2002 et 17 679 articles en 2003 dans un nombre identique de revues, soit une augmentation de 8,2 % toutes thématiques confondues. Les résultats de l'étude, publiée par deux chercheurs de l'université de Bordeaux dans le British Medical Journal (BMJ) du 18-25 décembre 2004, a porté sur quatre revues médicales : Lancet, BMJ, New England Journal of Medecine et Journal of the Americain Medical Association et deux revues plus généralistes Nature et Science. Le nombre global d'articles considérés est de l'ordre d'une centaine. Au vu de son périmètre, il convient de relativiser fortement la portée de ce travail. D'autre part, plusieurs mois s'écoulent entre la soumission d'un article et sa parution, les auteurs de cette étude l'évaluent à trois mois, ce qui est un minimum. La bibliométrie décrit la production scientifique par une série d'indicateurs, essentiellement des outils de statistiques comparatives, qui ne sont significatifs qu'après plusieurs années de compilation et de traitement de données. Plus généralement, l'établissement d'indicateurs nécessite une méthodologie rigoureuse et une exploitation tenant compte de la qualité des chiffres obtenus. L'analyse nécessite ensuite un travail d'appréciation des données qui sont d'autant plus complexes que l'on observe, pour tous les domaines, une forte augmentation du pourcentage des co-publications internationales au cours des dix dernières années. Le rôle important joué par les États-Unis dans le contrôle et la distribution de l'information scientifique n'est pas un fait nouveau. Cependant, l'Europe est devenue le premier continent producteur d'articles scientifiques. Au vu de ces considérations, l'étude citée ne peut pas être considérée comme la preuve d'un boycott de la France par les revues scientifiques américaines du fait des positions prises par notre pays dans le conflit en Iraq.
|