EFFECTIFS DE POLICE DANS LE SECTEUR
DE DENAIN DANS LE NORD
M. le président. La parole
est à M. Patrick Roy, pour exposer sa question, n° 554, relative aux
effectifs de police dans le secteur de Denain dans le Nord.
M.
Patrick Roy. Monsieur le ministre délégué aux libertés locales, la
disproportion entre les besoins réels en termes de sécurité et les effectifs de
police sur le secteur de Denain, dans le département du Nord, génère le
désarroi, l'impuissance des professionnels, qui ne peuvent faire face à toutes
les situations, et un sentiment d'abandon de la population, consciente des
sous-effectifs des forces de police. En effet, selon les sources syndicales, il
manquerait, pour être dans les normes, plus de cinquante gardiens de la paix sur
le secteur du Denaisis. En outre, malgré mon interpellation lors de questions
orales, il y a six mois, quatre brigades de gendarmerie ont disparu sans que les
effectifs de police aient été augmentés. Les propos rassurants tenus à l'époque
n'ont malheureusement pas été suivis d'effet. Je ne comprends pas pourquoi
l'inquiétude de ce territoire n'est pas prise en compte, alors que le secteur
est malmené au niveau de l'emploi, au niveau des services publics et sur le plan
social. Les élus locaux, les professionnels, les habitants attendent avec moi
des réponses concrètes sur le terrain. Pour la deuxième fois, monsieur le
ministre, je vous demande si vous êtes en mesure de nous rassurer ? Est-il
envisagé de renforcer nos moyens et nos effectifs ?
M. le
président. La parole est à M. le ministre délégué aux libertés
locales.
M. Patrick Devedjian, ministre délégué aux libertés locales.
Monsieur le député Roy, vous déplorez l'insuffisance des effectifs de sécurité
dans le secteur de Denain. Le secteur de Denain est, désormais, en zone de
police. La réorganisation des zones entre police et gendarmerie n'est contestée
par personne et était indispensable. L'organisation datait, en effet, de plus de
soixante ans. Le gouvernement précédent s'y était essayé parce qu'il en
reconnaissait la nécessité. Nous avons poursuivi et atteint l'objectif. Sur le
principe, nous ne notons donc pas de difficulté.
Vous évoquez aujourd'hui le cadre
particulier de Denain. La dissolution, l'été dernier, de quatre brigades
implantées en zone de police a tout de même permis de renforcer des brigades
limitrophes implantées en zone de gendarmerie où avait été constatée ces
dernières années, faute de moyens, une hausse de la délinquance. On a donc
rationalisé les choses, et les gendarmes de la zone de police ont été transférés
dans la zone périphérique qui était une zone de gendarmerie. Les résultats sont
là.
La zone de police bénéficie
aussi de cette répartition plus cohérente et plus rationnelle du dispositif
territorial, d'où une meilleure efficacité. En effet, chaque zone de compétence
est désormais placée sous l'autorité et la responsabilité d'un interlocuteur
unique.
S'agissant des
effectifs, la circonscription de sécurité publique de Denain dispose
actuellement de 128 fonctionnaires assistés de trente-sept adjoints de sécurité.
L'effectif, comparable à celui de l'ensemble des circonscriptions de même
importance, apparaît, monsieur le député, en parfaite adéquation avec les
charges auxquelles elle est soumise. Toutefois, à l'occasion des prochains
mouvements de personnels, le renforcement des effectifs sera examiné avec
attention, notamment lors de la répartition des moyens nouveaux accordés par la
loi. Nous enregistrons, en la matière, une progression par rapport au passé. De
plus, il conviendra de procéder à de nouveaux recrutements suivis d'une
formation d'un an au minimum. La brigade de gendarmerie que vous avez, par
ailleurs, conservée à Denain, bien qu'implantée en zone de police est maintenue
afin d'assurer les missions dévolues spécifiquement à la gendarmerie et non les
activités en concurrence avec celle de la police. Cette brigade, j'attire votre
attention sur ce point, a bénéficié de la création de cinq postes de militaires
supplémentaires. Le service de la justice est ici présent.
Globalement, dans le cadre du
redéploiement, je vous rappelle que le département du Nord plus vaste, j'en
conviens volontiers, que le secteur de Denain a bénéficié du renfort de treize
personnels.
Enfin, monsieur le
député, je voudrais, grâce à quelques chiffres, tenter d'apaiser vos
inquiétudes. Pour l'année 2003, la délinquance globale dans le département du
Nord a baissé de 3,7 % ; la délinquance de voie publique a diminué quant à elle
de 9,46 % par rapport à l'année précédente. Les résultats obtenus dans
l'ensemble du département sont donc encore plus favorables que ceux observés à
l'échelle nationale.
Le secteur
de Denain connaît, naturellement, la même évolution puisque la délinquance
constatée par les forces de police et de gendarmerie est en recul de 5,9 %.
Contrairement à vos propos, il n'y a donc ni abandon de ces territoires, ni
relâchement de l'effort. Bien au contraire, l'Etat renforce les moyens - je vous
les ai rappelés- avec l'affectation de treize personnels supplémentaires. Soyez
assuré que, dans l'avenir, ce rôle sera accru. Je ne pense pas que l'on puisse
prétendre que le Gouvernement se contente de paroles ; les chiffres sont là.
M. le
président. La parole est à M. Patrick Roy.
M.
Patrick Roy. J'ai bien entendu votre réponse. Ma question essentielle
portait sur les effectifs. J'y serai très attentif dans les mois à venir. Les
syndicats et les professionnels en témoignent, nous avons du retard en la
matière.
M. le ministre délégué aux libertés
locales. Il y a tout de même eu treize créations de postes !