ACTIVITÉS DE LA BASE AERIENNE 115
D'ORANGE-CARITAT DANS LE VAUCLUSE
M. le président. La parole
est à M. Thierry Mariani, pour exposer sa question, n° 566, relative aux activités de la base aérienne 115 d'Orange-Caritat dans le Vaucluse.
M. Thierry Mariani. Madame la ministre de la défense, je vous remercie d'être venue ce matin à l'Assemblée. Bien que ce soit leur devoir, il est rare que les ministres viennent en personne répondre à une unique question. Je suis d'autant plus sensible au fait que vous soyez venue répondre à celle-ci qui est importante pour le Haut Vaucluse. Elle concerne les activités de la base d'Orange-Caritat.
Dans le cadre de l'évolution de sa flotte, l'armée de l'air prévoit la restructuration de la flotte de combat en retirant du service notamment les appareils les plus anciens. C'est tout à fait normal. Le Mirage 2000 est un avion performant qui a fait ses preuves ; le retrait du service actif de bon nombre d'appareils de la plate-forme d'Orange n'en interviendra pas moins à échéance 2010. En effet, les Mirages de défense aérienne de la BA 115 sont issus d'une première série d'appareils mis en service dans le courant de l'année 1984 et dont le système d'armes a fait l'objet d'une modernisation, il y a dix ans.
L'essentiel de l'activité de la BA 115 étant en grande partie liée au fonctionnement de cet appareil, je vous demande de bien vouloir m'indiquer à quelle date est prévu son retrait du service, et si ce retrait sera compensé par le stationnement d'une ou plusieurs nouvelles unités aériennes ou le transfert d'escadrons existants sur d'autres plates-formes.
M. le président. La parole est à Mme la ministre de la défense.
Mme Michèle Alliot-Marie, ministre de la défense. Monsieur le député, je vous remercie de l'intérêt que vous portez en permanence aux militaires, et tout particulièrement à la base aérienne d'Orange.
Le sort de la base aérienne 115 d'Orange-Caritat est lié, bien entendu, aux évolutions de l'armée de l'air, lesquelles prennent en compte de nombreux facteurs : d'abord, l'évolution du contexte géostratégique et donc les besoins en pôles de départ pour nos actions ; ensuite, la diminution du volume des flottes d'aéronefs et leur modernisation, dont celle que vous mentionnez ; les contraintes de l'espace aérien et de la circulation aérienne dont nous savons combien elle se développe au-dessus de notre territoire national ; enfin, et ce n'est pas négligeable, les contraintes environnementales.
S'agissant de la base 115, son intérêt tient très nettement à la disponibilité de l'espace aérien qui l'environne et aux très bonnes conditions météorologiques qui règnent dans la région. Son activité comporte la formation et l'entraînement des pilotes des Mirages 2000, cela en devient même l'essentiel.
Un certain nombre de courriers datant de quelques mois, mentionnaient l'impact négatif des nuisances aériennes sur les populations voisines. Ces nuisances préoccupent également mes services : le ministère de la défense est extrêmement sensible à tous les problèmes d'environnement. Nous recherchons, et c'est le cas aussi pour la base 115, en concertation avec les élus locaux, des solutions qui soient raisonnables.
C'est donc en tenant compte de ces différents types de critères que l'armée de l'air va mener des études, base par base, pour rationaliser, le moment venu - ce n'est pas à brève échéance -, un dispositif d'implantation susceptible de répondre à la fois aux impératifs opérationnels et aux attentes de la nation, notamment en matière d'aménagement du territoire.
M. le président. La parole est à M. Thierry Mariani.
M. Thierry Mariani. Je vous remercie, madame le ministre, pour ces éléments d'information. Pour qu'il n'y ait aucun malentendu, je précise que les habitants du Haut Vaucluse sont très attachés à leur base aérienne. Vous avez reçu, comme moi d'ailleurs, des courriers déplorant le bruit. Ces démarches sont très minoritaires, même si la gêne est réelle. Pour la plupart, ces courriers datent de plus d'un an. L'actuel commandant de la base, le colonel Denis Koehl, comme son prédécesseur, Bernard Teyssonnières, ont fait beaucoup à cet égard. Aujourd'hui, je peux vous assurer que nous avons retrouvé un certain équilibre et les mouvements militaires sont bien acceptés par la population, car chacun y a mis du sien. Je ne voudrais pas que ces problèmes remettent en cause l'existence de cette base aérienne qui présente un grand intérêt pour l'armée et à laquelle, je le répète, les habitants de la région sont très attachés. J'espère que, au-delà du Mirage 2000, elle continuera d'exister.