FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 57189  de  M.   Abrioux Jean-Claude ( Union pour un Mouvement Populaire - Seine-Saint-Denis ) QE
Ministère interrogé :  culture et communication
Ministère attributaire :  culture et communication
Question publiée au JO le :  08/02/2005  page :  1214
Réponse publiée au JO le :  01/11/2005  page :  10171
Date de changement d'attribution :  02/06/2005
Rubrique :  presse et livres
Tête d'analyse :  presse
Analyse :  jeunes. sensibilisation
Texte de la QUESTION : M. Jean-Claude Abrioux souhaite attirer l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur la faiblesse des ventes de quotidiens d'information chez les jeunes. Dans un sondage BVA publié en mars 2004, seulement 1 % des jeunes âgés de 15 à 25 ans déclaraient avoir le sentiment que leur génération s'informait avant tout par la presse écrite - très loin derrière la télévision et Internet. Cette impression a été confirmée par le contenu d'un récent rapport sur le sujet rédigé par M. Bernard Spitz, maître de requête au Conseil d'État. Celui-ci juge la situation très « inquiétante ». Une telle désaffection à l'égard de la presse quotidienne s'expliquerait en partie par son prix de vente beaucoup trop élevé pour une catégorie de personnes n'ayant pas d'autonomie financière. Pour remédier à ce déficit, M. Bernard Spitz préconise en particulier que la presse soit plus accessible au collège ou au lycée. En effet, il lui semble que ce support d'information pourrait être beaucoup plus utilisé dans le cadre de certains enseignements et jouer un vrai rôle pédagogique. Il souhaite aussi que les quotidiens puissent être vendus dans les établissements à des prix attractifs. Il souhaite connaître son sentiment sur ces diverses mesures et savoir s'il envisage de prendre des initiatives dans ce domaine précis.
Texte de la REPONSE : L'honorable parlementaire a bien voulu appeler l'attention du ministre de la culture et de la communication sur la question sensible de la lecture de la presse par les jeunes. Il paraît clair que développer la lecture de la presse par les jeunes représente un enjeu démocratique et éducatif majeur. Le contact précoce avec la presse écrite, d'information politique et générale en particulier, contribue de manière évidente à former la conscience politique et culturelle des futurs adultes, et détermine ainsi, pour l'avenir, leur comportement civique et leur engagement citoyen dans le débat public. Le développement du lectorat des jeunes constitue par ailleurs un enjeu crucial pour l'avenir de la presse elle-même. Des études récentes montrent en effet que les habitudes de lecture en matière de presse écrite s'acquièrent et se fixent avant l'âge de dix-huit ans : la presse doit donc aujourd'hui conquérir les jeunes lecteurs pour s'assurer de son lectorat de demain. Or, le constat en France est celui d'une désaffection croissante du jeune lectorat pour la presse écrite traditionnelle, au profit des autres médias et, plus récemment, de la presse gratuite. Il est clair que s'il revient au premier chef aux entreprises de presse elles-mêmes de répondre au défi qui leur est lancé, l'État peut les y aider. Les pouvoirs publics se sont ainsi engagés, en 2005, dans une démarche résolue de soutien au développement du lectorat des jeunes, en débloquant à cette fin une enveloppe de 3,5 millions au titre du fonds d'aide à la modernisation de la presse quotidienne et assimilée d'information politique et générale. Une première série de projets innovants a été mise en route dans ce cadre, avec notamment une opération de promotion de la presse quotidienne dans les lycées, organisée et cofinancée par la presse, l'État et les régions, qui devrait concerner 1 000 établissements à moyen terme ; un projet d'abonnement à tarif préférentiel ciblé sur les zones d'éducation prioritaires (ZEP) et adapté aux plus jeunes lecteurs (élèves du primaire ou du collège) et un projet porté par un quotidien d'outre-mer visant à créer un supplément destiné aux jeunes de dix à quinze ans. Il est essentiel que ces premières expériences puissent être menées à leur terme et évaluées avec soin, pour, éventuellement, être généralisées par la suite, et que d'autres actions du même type soient encouragées. L'effort des pouvoirs publics sera renouvelé et amplifié en 2006.
UMP 12 REP_PUB Ile-de-France O