FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 59507  de  M.   Giraud Joël ( Socialiste - Hautes-Alpes ) QE
Ministère interrogé :  éducation nationale
Ministère attributaire :  éducation nationale
Question publiée au JO le :  08/03/2005  page :  2321
Réponse publiée au JO le :  19/07/2005  page :  7137
Date de changement d'attribution :  02/06/2005
Rubrique :  enseignement secondaire
Tête d'analyse :  programmes
Analyse :  italien
Texte de la QUESTION : M. Joël Giraud attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur l'inquiétude de nombreux professeurs d'italien concernant l'avenir de l'enseignement de la langue et de la culture italienne. En effet, à l'heure actuelle, l'importance prise par l'enseignement de l'anglais et de l'espagnol conduit à un appauvrissement linguistique avec l'étude de l'allemand et de l'italien par très peu d'élèves, en troisième langue. La volonté légitime de diversifier et d'enrichir l'offre linguistique se concrétise dans les mesures annoncées par le rapport Fillon pour renforcer l'étude de l'allemand. Ces dispositions viendront diminuer encore le nombre d'élèves étudiant la langue et la culture italienne. Si l'on comprend la volonté de favoriser l'étude de l'allemand fondée sur le fait que l'Allemagne est le premier partenaire économique de la France, il est important de noter que l'Italie reste le premier partenaire économique de la région Provence - Alpes - Côte d'Azur. Il serait logique d'adapter le même volontarisme en l'adaptant à chaque région. Ce rééquilibrage de l'offre linguistique devra se mettre en oeuvre avec des dispositifs dont on connaît déjà l'efficacité : sensibilisation dans l'enseignement primaire, ouvertures de sections bilingues, de sections européennes « italien » en privilégiant les départements frontaliers, renforcement des liens avec les partenaires transalpins, informations en direction des familles. Aussi, il lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'il entend prendre pour répondre à ces préoccupations.
Texte de la REPONSE : Les dispositifs incitant le choix de l'allemand, notamment en langue vivante 2, font suite aux résolutions prises à l'issue du conseil des ministres franco-allemand tenu à Berlin, mardi 26 octobre 2004, et traduites par le plan de relance de la langue allemande présenté lors de la rencontre des recteurs d'académie français et des responsables scolaires allemands à Sarrebruck, le 12 novembre 2004. Le premier tableau ci-dessous, s'il montre l'urgence qu'il y avait à mettre en oeuvre un tel plan, laisse apparaître le bénéfice que tire l'italien de la politique de diversification conduite par le ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Le second tableau décrit le détail de l'augmentation des effectifs d'élèves en italien, due à la forte progression de cette langue en LV 2. Dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, l'italien, en dix ans, a globalement progressé de 44,34 % et de 57 % en LV 2, ce qui montre la situation favorable dont il bénéficie dans cette région en raison notamment de la proximité de l'Italie. La discussion de la loi d'orientation et de programme pour l'avenir de l'école, adoptée par le Parlement, a révélé l'ambitieux plan projeté par le ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche pour la rénovation de l'enseignement des langues. Ce plan est fondé sur des mesures pédagogiques novatrices (groupes organisés en fonction des niveaux de compétences du cadre commun de référence du Conseil de l'Europe et un renforcement de cet enseignement à tous les échelons : à l'école, les langues seront enseignées de façon plus précoce [à terme dès le CE 1]) ; au collège la deuxième langue le sera dès la classe de cinquième tandis que l'on veillera à assurer la continuité avec la première langue choisie à l'école ; au lycée, la deuxième langue vivante sera inscrite dans le tronc commun des enseignements de la classe de seconde générale et technologique. Seront également développées dans toutes les académies les sections européennes et les sections internationales. Afin de garantir le maintien de la diversité de l'offre linguistique, le Gouvernement n'a pas souhaité retenir la proposition de la commission du débat sur l'avenir de l'école d'inscrire l'anglais parmi les composantes du socle commun des connaissances et compétences indispensables ; le Parlement a confirmé ce choix en faveur de « la pratique d'au moins une langue vivante étrangère ». Ce plan devrait ainsi permettre de mieux appliquer les directives européennes qui incitent notamment à « l'apprentissage de deux langues vivantes en plus de la langue maternelle » et de « favoriser l'apprentissage de la langue européenne de proximité », ce dont la langue italienne ne pourra que tirer bénéfice, dans les académies du sud-est de la France. Les commissions académiques sur l'enseignement des langues, créées par la loi, pourront veiller à la promotion de cette langue auprès des établissements, des élus, des parents et des élèves. Toutes ces propositions devraient faire l'objet de mesures réglementaires prises séparément et dont la nature sera fixée par le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.

1. Comparaison sur dix ans des effectifs des quatre langues les plus enseignées en France* :
ALLEMAND VARIATION
(en %)
ANGLAIS VARIATION
(en %)
ESPAGNOL VARIATION
(en %)
ITALIEN VARIATION
(en %)
1994-1995 1 332 066     5 311 091     1 579 296     179 426    
2004-2005 860 889 - 35,37 5 282 992 - 0,52 2 158 326 + 36,66 236 927 + 32,04
* source DEP : France métropolitaine + DOM public et privé sous contrat.

2. Effectifs de l'italien en 1994-1995 et en 2004-2005* :
STATUT DE LA LANGUE 1994-1995 2004-2005 VARIATION
(en %)
LV 1 3 458 3 839 + 11,56
LV 2 121 771 189 883 + 55,93
LV 3 54 197 43 205 - 20,28
* source DEP : France métropolitaine + DOM public et privé sous contrat.
SOC 12 REP_PUB Provence-Alpes-Côte-d'Azur O