FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 5952  de  Mme   Lignières-Cassou Martine ( Socialiste - Pyrénées-Atlantiques ) QE
Ministère interrogé :  affaires étrangères
Ministère attributaire :  affaires étrangères
Question publiée au JO le :  04/11/2002  page :  3917
Réponse publiée au JO le :  10/02/2003  page :  990
Rubrique :  politique extérieure
Tête d'analyse :  Colombie
Analyse :  otages détenus par les FARC. attitude de la France
Texte de la QUESTION : Mme Martine Lignières-Cassou souhaite attirer l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation de Mme Ingrid Bétancourt, sénatrice de Colombie. Candidate aux élections présidentielles en Colombie, elle s'est distinguée, tout au long de son activité parlementaire, par une lutte sans compromission contre la corruption et le trafic de drogue. Lors de la campagne électorale, elle a été enlevée le 23 février 2002. Elle est depuis détenue. Elle lui rappelle les liens très forts de Mme Bétancourt avec la France. Elle lui demande de lui indiquer quelles mesures le Gouvernement entend prendre avec les autorités colombiennes pour l'aider à rétablir un dialogue avec les rebelles et permettre la libération de milliers d'otages détenus et, au premier rang de ceux-ci, Mme Ingrid Bétancourt.
Texte de la REPONSE : Le gouvernement français ne ménage et continuera à ne ménager aucun effort pour obtenir la libération dans les meilleurs délais de Mme Ingrid Betancourt, de sa directrice de campagne, Mme Clara Rojas et des autres otages en Colombie. L'enlèvement et la séquestration prolongée des otages sont des crimes inacceptables. La communauté internationale ne saurait rester passive devant ces pratiques qui endeuillent la Colombie. Dans ce cadre, le ministre des affaires étrangères s'est rendu en Colombie le 29 novembre dernier. Il a rencontré longuement le Président Alvaro Uribe Velez ainsi que les principaux membres de son gouvernement, et notamment sa collègue Mme Carolina Barco. Il s'est par ailleurs entretenu avec les représentants des familles d'otages et, en particulier, avec la famille de Mme Ingrid Betancourt, retenue contre son gré depuis le 23 février dernier par la principale guérilla, les FARC. Le peuple colombien doit assumer toutes ses responsabilités. Le gouvernement français a exprimé clairement sa disponibilité à l'aider à rechercher les moyens de mettre fin à ce conflit cruel. Déjà, il s'était impliqué fortement, avec d'autres, dans la facilitation des processus de paix avec les guérillas, conduits par le prédécesseur du Président Uribe. Il appuie aujourd'hui la volonté du gouvernement colombien, fondée sur une politique de fermeté, de rechercher une solution négociée en sollicitant, notamment, les bons offices du secrétaire général des Nations unies. Le gouvernement français appuie cette approche, dans la mesure où elle combine le renforcement de l'autorité de l'Etat et l'ouverture au dialogue avec les groupes armés illégaux. Il reconnaît la légitimité, pour rétablir la paix civile en Colombie, d'une politique de sécurité efficace et respectueuse des droits de l'homme, à laquelle une coopération dans des domaines comme le renforcement institutionnel ou la lutte contre le trafic de drogue doit être apportée. La possibilité d'un appui technique de la France à la substitution de cultures par reforestation, priorité du Président Uribe pour lutter contre la production de drogue, est à l'étude.
SOC 12 REP_PUB Aquitaine O