FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 59590  de  M.   Falala Francis ( Union pour un Mouvement Populaire - Marne ) QE
Ministère interrogé :  Premier ministre
Ministère attributaire :  équipement
Question publiée au JO le :  08/03/2005  page :  2292
Réponse publiée au JO le :  07/06/2005  page :  5902
Date de changement d'attribution :  22/03/2005
Rubrique :  patrimoine culturel
Tête d'analyse :  lieux de mémoire
Analyse :  Voie sacrée. Verdun. perspectives
Texte de la QUESTION : M. Francis Falala appelle l'attention de M. le Premier ministre au sujet de la décentralisation de certaines routes nationales par déclassement dans le domaine routier départemental. Plus particulièrement, la situation de la RN 35 mérite d'être examinée en vue de son maintien dans le réseau national, du fait de son caractère de « Voie sacrée ». Ainsi dénommée par Maurice Barrès en avril 1916, inaugurée par Raymond Poincaré le 21 août 1922, classée route nationale le 30 décembre 1923, cet axe constitue un symbole historique important, puisant ses sources dans le rôle stratégique exceptionnel joué au cours du premier conflit mondial. Reconnu comme tel unanimement par les historiens, la Voie sacrée a constitué une élément essentiel du succès de la bataille de Verdun et donc de la victoire finale. Aussi, beaucoup craignent la banalisation de cet axe que traduirait son déclassement. Aussi, il souhaite qu'il lui précise son sentiment et ses intentions relativement à la situation de la Voie Sacrée dans le cadre de la décentralisation de certaines routes en routes départementales. - Question transmise à M. le ministre de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer.
Texte de la REPONSE : Les fonctions de desserte locale à l'échelle départementale que la RN 35 assure sont prépondérantes. Le niveau de son trafic, de l'ordre de 3 000 à 4 000 véhicules par jour, ainsi que ses caractéristiques géométriques ne la distinguent pas d'une route départementale. C'est cette analyse qui justifie aujourd'hui le transfert de cette route nationale, sachant qu'elle sera aussi bien sinon mieux gérée à l'échelle du département par le conseil général dont le savoir-faire est reconnu. En se recentrant sur le réseau structurant constitué pour l'essentiel de voies rapides, l'État mettra en place une organisation radicalement différente à une échelle interrégionale permettant une gestion par axe. Cette organisation ne sera plus adaptée à la gestion qu'appelle la RN 35. Il est vrai qu'entre Bar-le-Duc et Verdun, cette route est également dénommée Voie sacrée, avec toute la symbolique qu'une telle dénomination entraîne. C'est d'ailleurs le nom employé sur les cartes routières, le numéro de la route étant placé entre parenthèses. Ce qui importe aujourd'hui, ce n'est pas tant la domanialité de la route que la capacité à perpétuer la mémoire et donc le rôle tout à fait éminent, stratégique et d'intérêt national qu'elle a eu lors de la Grande Guerre. Il convient donc de préserver, sur les cartes routières et la signalisation de direction, la terminologie d'usage Voie sacrée.
UMP 12 REP_PUB Champagne-Ardenne O