Texte de la QUESTION :
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Le dialogue entre l'Inde et le Pakistan marque le pas sur la question du Cachemire qui continue de focaliser les divergences d'approche. En apparence, tout va pour le mieux entre les frères ennemis du sous-continent. Des milliers d'Indiens ont depuis un an visité le Pakistan, des milliers de Pakistanais se sont rendus en Inde, les échanges commerciaux, qui se montaient officiellement à 200 millions de dollars au début de 2003, ont atteint aujourd'hui 500 millions. Arrivé le 15 février 2005 à Islamabad, le ministre indien des affaires étrangères aurait même affirmé que les conversations avancent à une vitesse « extraordinaire ». Or un an après la reprise du dialogue, les deux capitales n'ont toutefois pas grand-chose à montrer en termes de résultats. Sur les huit dossiers du dialogue composite qui ont été discutés au niveau des experts, à deux reprises, rien n'aurait bougé. La divergence de perception reflète la différence d'approche dans les deux pays sur le contentieux fondamental qui les oppose, le Cachemire. Seul État indien à majorité musulmane, ce territoire est, depuis la première guerre de 1948, administré pour les deux tiers par l'Inde et pour le restant par le Pakistan. Alors que l'Inde veut en quelque sorte « noyer » la question du Cachemire dans le cadre général de ses relations avec le Pakistan, Islamabad veut un dialogue productif sur cette question. Le changement de gouvernement en Inde et la mort récente du principal négociateur indien, J.-N. Dixit, ont compliqué un dialogue rouvert par l'ancien premier ministre indien, qui avait rencontré plusieurs fois le président pakistanais. Dans une négociation chargée d'un poids émotionnel très lourd, les rapports personnels comptent et, pour l'instant, le général Musharraf n'a eu qu'une rencontre avec le nouveau premier ministre indien, Manmohan Singh. Compte tenu de ces éléments, Mme Chantal Robin-Rodrigo demande donc à M. le ministre des affaires étrangères de lui indiquer si la France entend intervenir auprès de l'Inde et du Pakistan afin de relancer le processus de négociations au sujet du Cachemire.
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