CREATION D'UN ABONNEMENT A TARIF PRIVILEGIE
SUR L'A 52 DANS
LES BOUCHES-DU-RHONE
Mme la présidente. La
parole est à M. Richard Mallié, pour exposer sa question n° 597,
relative à la création d'un abonnement à tarif privilégié sur l'autoroute A 52
dans les Bouches-du-Rhône.
M. Richard Mallié. Madame
la présidente, je poserai très volontiers à M. le secrétaire d'Etat aux
transports et à la mer cette question initialement destinée à M. le
ministre de l'équipement, des transports, du logement, du tourisme et de la
mer.
Monsieur le secrétaire
d'Etat, je voudrais appeler votre attention sur la zone géographique où deux
routes nationales, la RN 560 et la RN 96, jouent un rôle d'artère
interdépartementale de première importance entre les Bouches-du-Rhône et le Var.
Ces voies irriguent des communes en très forte augmentation démographique, à la
périphérie de la métropole marseillaise. Aujourd'hui, 20 000 véhicules
empruntent chaque jour la RN 96 et 14 000, la RN 560. Et le trafic augmente
d'environ 4 % par an.
Pour
autant, la capacité et la sécurité de ces voies sont inchangées depuis presque
un demi-siècle : longue ligne droite propice aux excès de vitesse, chemins
adjacents, poteaux divers, croisements non aménagés, etc. Cet état de fait se
traduit, de la plus regrettable des manières, par une sinistre comptabilité : on
a pu dénombrer, ces dernières années, des dizaines de morts, sans parler des
blessés ou des personnes handicapées à vie.
Lors d'une précédente séance de
questions orales sans débat, le 6 mai 2003, j'avais déjà insisté sur
l'urgence de réaliser des travaux et des aménagements de sécurité pour mettre un
terme à cette situation insupportable.
Etant donné ce contexte, et dans le
but de proposer des solutions rapides, je propose la création d'un abonnement à
moitié prix pour les habitants des communes riveraines.
Il faut savoir que les usagers
peuvent éviter partiellement les dangers des RN 96 et RN 560 pour se rendre
rapidement et en toute sérénité dans l'agglomération d'Aubagne, la vallée de
l'Huveaune, à Marseille ou dans la région toulonnaise, pour peu qu'ils
acquittent un péage de 0,9 euro pour un trajet de dix kilomètres à peine,
correspondant à la portion qui sépare Auriol et Roquevaire d'Aubagne.
Il faut intégrer à cette réflexion
le fait que la plupart des usagers concernés effectuent des allers et retours
domicile-travail, donc deux passages par jour au minimum cinq fois par semaine.
Dans ces conditions, de plus en plus d'usagers ont renoncé à emprunter
l'autoroute et préfèrent grossir le flot des véhicules engorgeant les routes
nationales adjacentes, qui sont tout à fait inadaptées.
Le Gouvernement ayant clairement
manifesté sa volonté de demeurer un actionnaire vigilant des sociétés
d'autoroutes, j'insiste avec force pour que des abonnements domicile-travail à
des tarifs réellement avantageux soient mis en place aux péages d'Auriol et de
la Destrousse, non seulement pour des raisons que j'ai déjà évoquées et qui sont
liées à la sécurité routière, mais aussi pour remédier concrètement à une
disparité de traitement entre l'est et l'ouest du département des
Bouches-du-Rhône - toutes les autoroutes de l'ouest sont en effet gratuites -
qui crée une iniquité évidente entre les usagers d'un même département.
Je vous demande donc, monsieur le
secrétaire d'Etat, d'envisager rapidement la mise en oeuvre d'un abonnement
offrant aux riverains une réduction de 50 % aux péages d'Auriol et de la
Destrousse.
Mme la présidente. La
parole est à M. le secrétaire d'Etat aux transports et à la mer.
M. le
secrétaire d'Etat aux transports et à la mer. Monsieur le député, il
s'agit là d'une affaire compliquée. Je me souviens de la question relative à la
dangerosité de ces axes que vous avez posée au mois de mai dernier. Vous
souhaitez obtenir de la part des sociétés concessionnaires une réduction du
tarif des péages pour favoriser l'utilisation des autoroutes, et cette
suggestion est pleine de bon sens. Mais il faut distinguer entre le souhaitable
et le possible, notamment au regard des règles financières.
Vous savez que les sociétés
concessionnaires d'autoroutes perçoivent le montant des péages afin de
rembourser les emprunts contractés pour la construction du réseau dont elles ont
obtenu la concession, d'assurer son entretien et son exploitation. Vous
comprendrez donc qu'elles sont en droit, je dirai même qu'elles ont le devoir,
d'assurer la viabilité de leur société en demandant aux usagers d'acquitter le
montant du péage.
Toutefois,
leur cahier des charges de concession leur laisse la faculté de mettre en oeuvre
des tarifs réduits dans le cadre des abonnements, notamment pour des trajets
domicile-travail, tout en respectant le principe d'égalité des usagers devant le
péage. Il s'agit donc d'un domaine qui relève de la politique commerciale des
sociétés d'autoroutes, pour laquelle elles bénéficient d'une large autonomie. De
ce fait, le ministre de l'équipement, Gilles de Robien, n'est pas en mesure
d'imposer à une société concessionnaire d'autoroutes la mise en place
d'abonnements à tarif réduit. Cependant, en de nombreux endroits, le concours
des collectivités territoriales a permis de trouver des solutions.
Nous allons attirer l'attention de
la société des autoroutes Estérel-Côte-d'Azur-Provence-Alpes sur votre demande
et nous sommes prêts à mener avec les élus locaux de votre département, avec
vous-même et les sociétés d'autoroutes, des négociations qui pourraient avoir
lieu au ministère de l'équipement et des transports, afin de la faire avancer.
Nous vous proposons donc de jouer un rôle d'intermédiaire et de parrainage
amical auprès des sociétés d'autoroutes.
Mme la présidente. La
parole est à M. Richard Mallié.
M. Richard Mallié.
Monsieur le secrétaire d'Etat, je ne peux que vous remercier de votre
réponse. S'agissant de la politique commerciale de ces sociétés, j'attire votre
attention sur le fait que, si les tarifs appliqués aux riverains sont en
diminution, ces riverains seront plus nombreux à emprunter les autoroutes. Dès
lors, les recettes de la société ESCOTA seront vraisemblablement identiques, si
ce n'est supérieures, à ce qu'elles sont actuellement. J'insiste sur ce point,
afin que vous le leur fassiez bien comprendre. J'espère que si le ministre,
c'est-à-dire le représentant du principal actionnaire d'ESCOTA, émet un souhait,
il sera entendu. En tout cas, je vous remercie de vos propositions. Nous
organiserons avec vos services la réunion que vous avez évoquée.