MALAISE DANS L'ÉDUCATION NATIONALE
M. le président. La
parole est à M. Christophe Caresche, pour le groupe socialiste.
M. Christophe Caresche. Ma question s'adresse au ministre de l'éducation nationale. (« Ah ! » sur divers bancs.)
Monsieur le ministre, vous n'avez pas répondu à la question de ma collègue, Mme Imbert (Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.),...
M. François Grosdidier. Vous êtes sourd !
M. Christophe Caresche. ... de même que vous n'avez pas répondu hier à la colère et aux préoccupations des enseignants et de leurs organisations syndicales. (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste. - Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Alors que l'éducation nationale s'enfonce chaque jour dans une crise majeure, vous avez été incapable de renouer le dialogue,
M. Pierre Micaux. Démago !
M. Christophe Caresche. ... vous avez été incapable de proposer ne serait-ce que l'amorce d'une discussion sur les réformes qui légitimement inquiètent et heurtent le monde de l'éducation.
Croyez-vous que c'est par la réquisition et la sanction...
M. Edouard Landrain. Hélas oui !
M. Christophe Caresche. ... que vous allez dénouer la crise ? (« Oui ! » sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Croyez-vous que c'est en stigmatisant les enseignants, en affichant un peu plus chaque jour votre mépris à leur égard, que vous allez leur redonner une perspective ? (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe socialiste. - Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)
Ecoutez M. Juppé qui, dans ce domaine, est un expert, et qui vous suggère de retirer le projet sur la décentralisation des personnels de l'éducation nationale ! (« C'est faux ! » sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire).
M. Alain Juppé. Je n'ai jamais dit ça !
M. Christophe Caresche. Retirez vos projets qui heurtent les personnels et les enseignants ! L'heure n'est plus aux considérations sur le métier d'enseignant ! L'heure n'est plus aux dissertations sur la pensée de 68 ! (Exclamations sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Vous prenez, par votre comportement, le risque de pousser à la radicalisation un mouvement qui aspire au respect et au dialogue !
Monsieur le ministre, beaucoup se demandent aujourd'hui...
Plusieurs députés du groupe de l'Union pour un mouvement populaire. La question !
M. Christophe Caresche. ... si vous n'allez pas démissionner de vos responsabilités. (Exclamations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.) Ma question est simple : Quand allez-vous enfin les assumer ? (Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste et sur plusieurs bancs du groupe des député-e-s communistes et républicains. - Protestations sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et sur plusieurs bancs du groupe Union pour la démocratie française.)
M. le président. La
parole est à M. le ministre délégué à l'enseignement scolaire. (Vives protestations sur les bancs du groupe socialiste. - Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Union pour la démocratie française.)
M. Xavier Darcos, ministre délégué à l'enseignement scolaire. Monsieur le député, vous ne pouvez sans vous contredire nous proposer de dialoguer avec les personnels enseignants et nous reprocher de le faire (Exclamations sur les bancs des groupe socialiste.) Depuis hier, avec Luc Ferry, nous avons entamé un dialogue avec les fédérations syndicales. Ces fédérations, qui sont au moins aussi habilitées que vous à parler des professeurs, ont accepté ce dialogue et sont venues discuter avec nous, repérer les points de blocage. Nous allons continuer demain, et, mardi, au cours d'un conseil interministériel, nous aborderons les points de blocage et nous verrons comment les choses peuvent évoluer.
Quant à considérer qu'un journal du soir soit le porte-parole de l'UMP, vous me permettrez de vous en laisser la responsabilité. Personne, que je sache, n'a pour l'instant évoqué le retrait d'un texte (Exclamations sur les bancs du groupe socialiste. - Plusieurs députés du groupe socialiste brandissent Le Monde.) Nous voulons simplement en discuter.
Je souhaiterais que la représentation nationale soit aussi digne que les fédérations syndicales le sont aujourd'hui. Elles ne jettent pas de l'huile sur le feu ! Elles disent comme nous que les examens doivent avoir lieu et que les élèves ne doivent pas être otages de ces querelles !
M. Jean Glavany. Ce n'est pas la question !
M. le ministre délégué à l'enseignement scolaire. Elles disent comme nous qu'il faut dialoguer, négocier et sortir de la crise ! Tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, cherchent à entretenir la crise pour que nous n'en sortions pas, non seulement font un mauvais calcul, mais ne rendent pas service à l'éducation nationale, c'est-à-dire à la nation. (Applaudissements sur les bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire et du groupe Union pour la démocratie française. - Protestations sur les bancs du groupe socialiste.)