FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 64971  de  M.   Bur Yves ( Union pour un Mouvement Populaire - Bas-Rhin ) QE
Ministère interrogé :  équipement
Ministère attributaire :  transports, équipement, tourisme et mer
Question publiée au JO le :  17/05/2005  page :  4926
Réponse publiée au JO le :  04/10/2005  page :  9302
Date de changement d'attribution :  02/06/2005
Rubrique :  transports routiers
Tête d'analyse :  transport de marchandises
Analyse :  politiques communautaires
Texte de la QUESTION : M. Yves Bur * attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports, de l'aménagement du territoire, du tourisme et de la mer sur la fiscalité qui pèse sur les entreprises françaises de transports routiers de marchandises. En effet, les PME de transport de notre pays souffrent d'un manque de compétitivité qui se traduit par le repli du transport international réalisé par les entreprises françaises. Il en résulte un recul des exportations par rapport aux importations et un déclin du personnel employé dans le secteur. Effectivement, si les prix de transport n'ont augmenté que de 0,8 %, leur coût de production s'est élevé de manière plus importante, à savoir de 3,2 % sur la longue distance et de 1,9 % sur la courte distance. D'après des représentants de la profession, le problème s'explique, notamment, par le taux de charges patronales. L'ordonnance du 18 novembre 2004 assouplit l'organisation du temps de travail du personnel, mais n'affecte pas sa rémunération. Les entreprises sont donc amenées à rémunérer les heures effectives, y compris les heures improductives (temps d'attente et de disponibilité), qui concernent presque 40 % du temps. À chaque heure payée se rajoutent des charges patronales de 25 % ou 50 %. La France figurant ainsi en tête pour les coûts de transport. L'UNOSTRA (Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles) propose une formule de réduction de cotisations patronales pour pallier la taxation des heures majorées. De plus, compte tenu des répercussions du prix du gazole sur la compétitivité, elle demande une harmonisation de la taxe au niveau européen ainsi qu'une baisse du TIPP en France. Il lui demande de bien vouloir lui préciser les mesures que le Gouvernement envisage à prendre pour sauver le pavillon routier de son déclin et pour lui restaurer la compétitivité au niveau européen.
Texte de la REPONSE : Le Gouvernement est entièrement mobilisé pour soutenir et promouvoir le secteur routier français. Ainsi, depuis son entrée en fonction, de nombreuses initiatives entreprises par ce dernier illustrent sa détermination à défendre et restaurer la compétitivité des entreprises françaises de transport routier de marchandises confrontées à une concurrence accrue, liée à l'élargissement du marché européen et à la hausse des prix du carburant. Ainsi, la loi du 20 juillet 2005 vient de ratifier l'ordonnance portant transposition des directives 2000/34 du 22 juin 2000 et 2002/15 du 11 mars 2002 sur l'aménagement du temps de travail. Elle constitue une avancée majeure pour l'ensemble de la profession qui trouve ainsi de la souplesse lui permettant, dans le respect des règles de sécurité, de lutter à armes égales avec ses concurrents. De plus, une disposition de la loi 2005-882 du 2 août 2005 en faveur des petites et moyennes entreprises limite à 30 jours consécutifs et à 45 jours sur une année la durée maximale de cabotage par les transporteurs non résidents. Elle spécifie que l'activité de cabotage doit revêtir un caractère non habituel, non continu et non régulier. Elle soumet les conducteurs aux règles du détachement et donc aux règles d'ordre public applicables en France en matière de droit du travail. Enfin, la loi crée des sanctions pénales dissuasives pour le cabotage illégal ou irrégulier ; elles comprennent en particulier l'immobilisation du véhicule en infraction. Par ailleurs, les très grandes difficultés éprouvées par les transporteurs routiers à augmenter leurs tarifs pour tenir compte de la hausse du gazole peuvent mettre en danger la survie de certaines entreprises de transport. Afin de donner aux professionnels du transport routier les moyens légaux de répercuter automatiquement les hausses du carburant dans leurs factures, le Gouvernement présentera au Parlement, dès l'automne, des dispositions législatives à cet effet. Le carburant sera mentionné expressément dans les éléments de juste rémunération du transporteur et les charges de carburant effectivement supportées par le transporteur pour l'exécution du contrat devront figurer dans les contrats et sur les factures liées aux opérations de transport. L'élargissement de l'Union européenne rend également indispensable l'harmonisation des conditions de concurrence entre transporteurs des États membres. Ainsi, dans le domaine de l'harmonisation sociale, la France participe activement aux travaux d'élaboration du nouveau règlement relatif aux temps de conduite et de repos des conducteurs professionnels. Ce texte est attendu depuis longtemps par la France. Le règlement actuellement en vigueur remonte à 1985 et comporte de nombreuses imperfections le rendant inadapté aux conditions actuelles du transport routier. Adopté par le Parlement européen en deuxième lecture au mois d'avril, le texte fera l'objet d'une procédure de conciliation à la rentrée. De plus, l'instauration d'un gazole professionnel européen a été proposée dans le Livre blanc relatif à la politique européenne des transports à l'horizon 2010. La directive 2003/96/CE du 27 octobre 2003 a mis en place un dispositif de convergence progressive vers le haut de la fiscalité du gazole, au moyen du relèvement des taux minimaux de taxation dans les États dont le taux de taxation est faible. L'accélération du processus d'harmonisation des taux de taxation du gazole professionnel est à l'étude, en concertation avec le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie. Enfin, des mesures permettant de conforter les avancées déjà enregistrées en matière de dégrèvement de taxe professionnelle pour les entreprises utilisant des véhicules poids lourds font l'objet d'un examen approfondi dans le cadre de la préparation du projet de loi de finances pour 2006. Les mesures d'urgence arrêtées, dont une partie a d'ores et déjà été adoptée par le Parlement, attestent de l'importance que le Gouvernement attache à la compétitivité et à la défense des 400 000 emplois de ce secteur stratégique répartis sur tout le territoire.
UMP 12 REP_PUB Alsace O