FICHE QUESTION
12ème législature
Question N° : 65621  de  M.   Deprez Léonce ( Union pour un Mouvement Populaire - Pas-de-Calais ) QE
Ministère interrogé :  industrie
Ministère attributaire :  industrie
Question publiée au JO le :  24/05/2005  page :  5249
Réponse publiée au JO le :  19/07/2005  page :  7160
Date de changement d'attribution :  02/06/2005
Rubrique :  industrie
Tête d'analyse :  textile et habillement
Analyse :  emploi et activité
Texte de la QUESTION : M. Léonce Deprez partageant les perspectives de son action ministérielle à l'égard de la crise qui frappe l'industrie textile, rappelle à M. le ministre délégué à l'industrie qu'il avait déjà appelé l'attention de son prédécesseur par la question écrite n° 34721 du 2 mars 2004, restée sans réponse, puis par les questions écrites n°s 45953 et 45954 du 17 août 2004 (JO - AN - 29 mars 2005). Son prédécesseur avait notamment annoncé, en début d'année 2004, que « la Commission européenne a mis en place un groupe de haut niveau qui doit rendre ses conclusions opérationnelles avant fin juillet 2004 ». Il lui demande les perspectives concrètes et immédiates de son action ministérielle s'inspirant des conclusions opérationnelles déterminées en juillet 2004.
Texte de la REPONSE : Après l'accord conclu entre l'Union européenne et la Chine permettant une transition mieux maîtrisée d'ici à fin 2007, la priorité est de favoriser les mutations de la filière textile habillement, en mettant l'accent sur l'innovation. La France a défendu ces priorités lors des réunions du groupe de haut niveau européen, notamment celle du 14 juin 2005. Ce groupe comprend trois commissaires européens (MM. Mandelson, Verheugen et Potocnik), les ministres chargés de l'industrie de cinq pays européens (Allemagne, Italie, Grèce, Portugal et France), des représentants de l'industrie, du Parlement européen et des représentants syndicaux. Dans ce cadre, la France a obtenu de la Commission la réalisation d'une étude d'impact du projet de règlement européen REACH sur le secteur, la mise en place d'actions de sensibilisation sur les droits de propriété intellectuelle à destination des professionnels et des consommateurs, l'examen des pratiques potentiellement anticoncurrentielles dans le secteur (abus de dépendance économique des industriels par rapport à la grande distribution). En matière de soutien à l'innovation, la Commission a notamment donné son accord pour la mise en place d'une plate-forme technologique textile-habillement à laquelle participeront les industriels français, dans le cadre du septième programme cadre de recherche-développement. Plusieurs projets innovants, notamment sur les textiles techniques, ont déjà été financés, en particulier un projet d'Euratex cofinancé à hauteur de 30 millions d'euros, sur les nouvelles technologies de fabrication automatisées pour les industries de confection. En outre, la France a défendu le concept d'innovation non technologique et notamment l'idée d'un soutien direct aux entreprises via un dispositif fiscal incitatif prenant en compte les dépenses de stylisme pour l'élaboration de nouvelles collections, et non limité au plafond du « de minimis » de 100 000 euros sur trois ans. En effet, la réglementation communautaire en matière d'aide d'État plafonne ces dépenses, ce qui limite la portée du crédit d'impôt collection (CIC) dont peuvent actuellement bénéficier les industries du textile, de l'habillement et du cuir pour leurs dépenses de collection. La France a sollicité la Commission afin que puisse être examiné un déplafonnement du CIC lors de la réunion du groupe de haut niveau du 14 juin 2004. Ce sujet est actuellement à l'étude. En matière de coopération industrielle, la Commission a mis en place un groupe de travail Euromed, véritable enjeu de compétitivité pour la France qui participe d'ores et déjà activement à ces travaux, notamment en assurant la coprésidence avec le Maroc du groupe « coopération industrielle » pour les sujets textile-habillement. Des projets concrets de partenariats devraient rapidement voir le jour. En matière de défense des droits de propriété intellectuelle, la directive sur l'application des droits de propriété intellectuelle et industrielle ayant été adoptée le 26 avril 2004, les réflexions ont conduit à la mise en place au plan communautaire d'actions de sensibilisation à destination des douaniers, des industriels et des consommateurs (organisation de séminaires de sensibilisation dès 2006, création d'un site internet et publication d'un guide pratique sur la propriété intellectuelle à destination des PME). Au plan national, d'autres mesures ont été mises en place par le Gouvernement. Il s'agit notamment de celles visant à favoriser le développement des secteurs du textile et de l'habillement. L'avenir de l'industrie textile-habillement résidera dans sa capacité à créer de la plus-value par rapport aux équipements modernes, en accélérant l'innovation dans les produits et en intensifiant la formation des personnel du secteur. Le réseau industriel d'innovation textile-habillement (R2ITH), qui associe entreprises, instances professionnelles, centres de formation, laboratoires de recherche et de développement et services de l'État, s'appuie sur huit pôles régionaux. Il a déjà permis d'élaborer des projets collectifs innovants et de soutenir des plates-formes technologiques d'application industrielles. Son objectif principal est de soutenir l'innovation sous toutes ses formes : technologique, mais aussi création, « design », « marketing », innovation commerciale, organisationnelle, logistique. Cette démarche vient conforter et compléter l'action des centres techniques du secteur, l'institut français du textile et de l'habillement, le centre technique de la teinture et du nettoyage et l'institut français de la mode, auxquels l'État apporte une aide globale significative. Le concours des laboratoires, des universités et des écoles doit notamment contribuer à faire de la France un chef de file non seulement dans la mode mais aussi dans le domaine des textiles innovants.
UMP 12 REP_PUB Nord-Pas-de-Calais O