Texte de la QUESTION :
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M. Claude Goasguen appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur l'option langue berbère au baccalauréat. La langue berbère, comme de nombreuses langues étrangères minoritaires, est une option possible pour les candidats au baccalauréat. Cette option peut être passée à l'écrit, et a été choisie, pour l'année scolaire 2004-2005, par près de deux mille lycéens. Cependant, contre toute attente et toute logique, le berbère ne fait l'objet d'aucun enseignement officiel puisque aucune heure n'a été affectée à cet effet. Exceptée une classe expérimentale ouverte à l'automne dernier dans le lycée Lavoisier à Paris, dont l'effectif ne permet bien sûr pas de satisfaire la totalité des candidats dans cette matière, il n'est pas possible de préparer avec un professeur une option qui est officiellement comptabilisée dans les résultats du bac. Cette situation est d'autant plus inadmissible que la langue berbère est une langue de tradition orale dont les élèves pratiquants ne maîtrisent pas automatiquement la grammaire ou la syntaxe. De plus la classe avec option berbère du lycée Lavoisier se retrouve dans une situation difficile depuis que l'Institut national des langues et des civilisations orientales (INALCO), dessaisi de l'enseignement, a refusé de corriger les copies de l'épreuve nationale. Ce manque de considération pour l'option de langue berbère est une sorte de discrimination envers la langue d'expression d'une grande partie de nos concitoyens. Il souhaite connaître les intentions du Gouvernement pour résoudre cette situation dommageable, et introduire officiellement l'enseignement de la langue berbère dans le secondaire.
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Texte de la REPONSE :
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L'épreuve facultative de berbère est devenue, depuis 1995, une épreuve écrite permettant ainsi aux candidats de l'ensemble des académies de pouvoir passer cette épreuve, contrairement à ce qui se faisait auparavant, lorsque seuls les candidats inscrits dans une académie disposant des examinateurs compétents pouvaient se présenter. Le nombre de candidats s'est donc accru de façon importante et représente chaque année entre 1 500 et 2 000 candidats. Des instructions ont été données aux recteurs dès la session 2000 pour mettre en place des formations spécifiques de préparation selon des modalités qu'il leur appartient de définir (cf. NS n° 2002-059 parue au BOEN n° 13 du 28 mars 2002). Pour assurer cette préparation, les recteurs peuvent avoir recours à des enseignants, professeurs certifiés ou agrégés, maîtres auxiliaires, ayant des compétences en berbère, ou à des personnels vacataires berbérophones délégués par des associations qui interviennent dans les lycées. Par ailleurs, pour accompagner cette préparation, le Centre national de documentation pédagogique publie les documents édités par des associations berbères ou par l'Institut national des langues et cultures orientales (INALCO). Il a également été demandé aux recteurs d'inscrire des stages de formation de formateurs aux plans académiques de formation, encadrés par l'INALCO ou par les universités. Des préparations se mettent peu à peu en place, comme au lycée Lavoisier, dans l'académie de Paris. Celles-ci restent certes encore insuffisantes du fait même de la difficulté de trouver des personnels susceptibles d'assurer de telles préparations. Le ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche tient également à souligner qu'il est tenu compte, dans les sujets, de l'éventuel manque de préparation des candidats et du fait que ceux-ci ont essentiellement une connaissance orale de cette langue. En effet, ces sujets sont rédigés en graphie latine afin que tous soient capables de les lire sans difficulté. Ils sont proposés dans les trois dialectes principaux (berbère, chleuh et rifain) afin de tenir compte des différentes régions d'origine des candidats ou de leur famille, et ils comportent une feuille d'explications des transcriptions phonétiques en graphie latine. Les sujets et la correction des copies des candidats seront à la session 2006, comme par le passé, confiés à l'INALCO (Institut national des langues et civilisations orientales).
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