Texte de la QUESTION :
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M. Georges Hage attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur la situation en Bolivie. Une deuxième « guerre du gaz », après celle d'octobre 2003, est engagée et risque de plonger le pays le plus pauvre d'Amérique latine dans la chaos. Les Boliviens constatent que la libéralisation de l'économie et la rente gazière n'ont pas profité à la majorité des 7 millions d'habitants. Ils estiment que le peuple a été spolié par les transnationales et réclament la nationalisation des hydrocarbures, la recréation d'une compagnie nationale pour exploiter ces ressources et l'affectation des revenus à des dépenses sociales. La crise est aujourd'hui politique puisque le président Carlos Mesa a été contraint de démissionner. Vingt-six compagnies étrangères détiennent actuellement quelque 70 contrats pour un investissement de 3 milliards de dollars dans les champs gaziers boliviens. Parmi elles, figure Total, qui exploite deux gisements (18 000 barils d'équivalent pétrole par jour) et en explore quatre autres. Il souhaiterait savoir ce qu'il compte entreprendre, en liaison avec Total, pour que notre pays contribue au dénouement de la crise dans le sens voulu par les Boliviens.
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Texte de la REPONSE :
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La France mesure l'importance que revêt pour les Boliviens la gestion de leurs ressources en hydrocarbures. Cette question a, par le passé, joué un rôle non négligeable dans les conflits sociaux et politiques qui ont émaillé l'histoire de la Bolivie. Toutefois, les autorités françaises n'entendent pas, en la matière, se prononcer sur l'opportunité de décisions prises, notamment en matière fiscale, par un État souverain. La Bolivie est en période de transition, avec un président intérimaire en poste jusqu'aux prochaines élections générales. Celles-ci devraient, espère-t-on, favoriser une plus grande stabilité, tant sur le plan politique qu'économique et juridique. C'est à ce prix que la Bolivie pourra lutter efficacement contre la pauvreté et en faveur du développement.
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